Joseph Gambs, opticien au 8, place des Jacobins à Lyon, succède en 1903 à F. Gueugnon dans l’ancienne Maison Boulade, fondée en 1856. Boulade avait fabriqué un arc électrique à point lumineux fixe pour la lanterne vendue pour le Cinématographe Lumière. Joseph Gambs propose quant à lui des tireuses cinématographiques, fabriquées à partir de projecteurs Lumière.
En 1906 – 1907, Il travaille avec Rodolphe Berthon sur le problème des projections cinématographiques en couleurs naturelles par l’utilisation d’écrans sélecteurs trichromes. Berthon continuera seul les recherches qui aboutiront à la naissance du film gaufré. Dans les années 1910 -1920, Gambs propose dans ses catalogues des appareils photos de toutes marques ainsi que des appareils de cinéma Demaria ou Pathé. En 1912, Gambs est également distributeur pour Lyon des projecteurs Ernemann.
La demi-chambre GAMBS unicom
C’est un folding à plaques de verre 9×12 de l’ingénieur-constructeur (c’est marqué sur la plaque du boitier) lyonnais Gambs. Sur cet appareil à soufflet double extension en cuir, avec décentrements horizontal et vertical par vis de régage fin, niveau à bulle rond et viseur avec cache escamotable de protection de la lumière ambiante, de nombreuses pièces métalliques sont chromées. Pour sortir et rentrer l’ensemble optique-obturateur de sa boite, il faut appuyer sur la petite barre centrale, ce qui débloque le mécanisme de coulissement sur le rail.
En voyant le double affichage des distances et les deux curseurs se déplaçant sur le rail, on comprend que l’on a un objectif à deux focales.
A la recherche d’un YashicaMat 124 pour l’anniversaire de Louise
Nous sommes en février 2016. Nous allons fêter les 20 ans de Louise, le 27 avril prochain. La passion de Louise: la photo. Depuis quelques années déjà elle réalise des portraits. Des portraits de ses amies et connaissances qui deviennent devant l’objectif, des mannequins, des égéries pour des marques imaginaires. La découverte des photographes Vivian Maier et Saul Leiter, du peintre Edward Hopper lui ont donné l’envie de réaliser des photos de rue.
Des photos de rue… mais avec un appareil du type que celui que tient Vivian Maier dans son autoportrait ci-dessus, un reflex 6×6 type Rolleiflex. Oui, le Rollei, c’est la rolls de ce type d’appareil… Le prix est en conséquence. Le choix se porte vite sur un Lubitel, bof, bof… ou sur un Yashica. C’est pas mal, le Yashica, ça semble même bien…
La chasse au Yashica s’ouvre dès le début février pour être sûr d’en trouver un avant la date de l’anniversaire. Consultation de sites spécialisés dans la vente d’appareils photos anciens, de journaux, de revues s’enchainent. Peu de pistes réelles existent. Le Bon Coin, pourquoi pas ? Quelques annonces correspondent à ma recherche mais les vendeurs sont situés à Annecy, Strasbourg et Antibes. Un peu loin pour se déplacer et faire l’acquisition…
Une annonce attire mon attention. Un Yashica Mat 124 est à vendre au sein d’un lot d’appareils anciens. Le vendeur habite le Chateau d’Olonne en Vendée à 180 kms de Mazé. C’est jouable!!! Un échange de mails a lieu avec le vendeur :
Annonce « Collection appareils photos, caméras, polaroïd » sur Leboncoin.fr Bonjour, Il reste 15 appareils anciens (2 ont été vendus le premier à droite sur la photo et le mini dans dans une housse cuir) et les caméras. Pour le reste ils sont dispo, j’ai d’ailleurs en plus quelques plaques photos d’époque… Faites moi une offre « sérieuse », et surtout dites moi si il faut les expédier, auquel cas prévoir les frais de transport en plus. Cordialement Serge Thomer
Monsieur Thomer est un collectionneur. Il se sépare de ses appareils photos. Il collectionne beaucoup d’autres objets et il déménage prochainement dans une maison plus petite. Il est ravi d’apprendre que sa collection est destinée à une jeune fille de 20 ans, passionnée de photos. Nous convenons de nous retrouver, tout début mars, sur l’aire d’autoroute qui se trouve proche du site du Puy du Fou, pour faire l’échange.
La veille de notre rendez-vous, je reçois un appel téléphonique de l’épouse de Monsieur Thomer. Son mari a fait une chute alors qu’il effectuait une réparation sur le toit de leur maison. Il a été hospitalisé à Nantes, dans un état grave. Il ne pourra pas honorer la rencontre prévue.
La déception est grande.
Quelques jours plus tard, je rappelle Madame Thomer pour prendre des nouvelles de son mari. Son état de santé est un peu moins grave que ce qu’elle avait imaginée, mais reste sérieux. Ils ont échangé au sujet des appareils. Son mari est désolé pour nous… Il propose que sa femme apporte la collection à Nantes et que notre rencontre ait lieu à l’hôpital…
Fin mars, après d’autres échanges, nous convenons finalement que je vienne au Château d’Olonne, rencontrer Madame Thomer pour prendre possession des appareils photos.
Au Château d’Olonne nous rencontrons Magdeleine
Madame Thomer, nous donne, tout d’abord, des nouvelles de son mari. Il va mieux. Puis, nous apporte les cartons contenant le trésor, dans l’entrée du sous-sol. Et des cartons, il y en a. Appareils photos, caméras, sacs, étuis de transport, le volume est plus important que ce que nous imaginions. Nous époussetons, trions et transportons les cartons dans notre voiture. Après quelques échanges et avoir pu voir les collections de cannes et de solex de son mari, nous prenons congé de Madame Thomer et prenons la direction du centre des Sables d’Olonne pour y trouver un restaurant de fruits de mer.
Alors que nous en étions au dessert, Madame Thomer nous rappelle. Pouvons nous revenir la voir. Elle a d’autres choses à nous montrer…
Elle nous montre une belle chambre photographique que Monsieur Thomer veut conserver et nous informe que l’un des appareils de la collection a été la propriété de l’une de ses ancêtres : Magdeleine Bernard.
Son arrière grand-mère, Magdeleine a eu une vie exceptionnelle. Partie en Russie à pied, elle est devenue préceptrice des enfants du Tsar Alexandre III. Revenue à Ars sur Formans, elle devient l’une des premières femmes photographes françaises.
Un article lui est consacré dans le document que nous montre Evelyne Thomer : « Ars sur Formans – Une grande histoire ».
Le Yashica Mat est apparu en 1957. Les Mat 124 et Mat 124G furent fabriqués de 1970 à 1986. Ce clone des Rolleiflex fut le dernier d’une série de variations sur le thème des reflex bi-objectifs par la firme japonaise. Il apparut alors que ce type d’appareil était totalement passé de mode. Le pari fut réussi néanmoins. On en trouve aujourd’hui, quelquefois, dans les bourses photo.
Description
Le Yashica Mat 124 G est un appareil photo reflex 6 x 6 bi-objectifs de bonne qualité qui permet d’aborder le moyen format pour un prix modique. Entièrement mécanique (pas besoin de pile ou batterie sauf pour la cellule-posemètre d’usage facultatif), le Yashica Mat 124 G est un appareil modeste a priori mais confortable et de fabrication presque cossue. Outre la qualité des matériaux et de la finition, le simple fait d’avoir un posemètre intégré et un armement couplé à l’avancement du film sont des qualités indéniables.
Très agréable à utiliser, il accepte les pellicules 120 et 220. L’objectif est du type Tessar à quatre lentilles, formule connue pour autoriser des images très contrastées. Utilisé avec soin et en fermant un peu le diaphragme, le Yashica Mat permet des photos effectivement plus détaillées qu’un 24×36. Il est donc un bon choix pour qui veut se mettre au moyen format à peu de frais.
On peut trouver en option un pare-soleil et des compléments grand-angle et télé. Ci-contre, le complément télé qui donne unefocale d’environ 120 mm sans modifier l’ouverture relative, c’est à dire qu’il n’est pas nécessaire d’ajuster la cellule lorsqu’on s’en sert. Cependant le piqué de l’image s’en ressent et un fort vignettage apparaît lorsqu’on ferme le diaphragme au-dellà de f/8.
Utilisation
Le Yashica Mat 124 G s’utilise sans souci. Les différents contrôles reprennent la disposition des Rolleiflex, une formule qui a fait ses preuves. L’écran de visée n’est pas très clair ce qui ne facilite pas la mise au point, surtout en basse lumière, mais reste tout à fait utilisable. L’ouverture du capuchon de visée allume la cellule qui, n’étant pas d’une extrême précision, pourra avantageusement être remplacée par un posemètre à main. Il n’est cependant pas très discret, l’armement étant très bruyant.
Le son fait « crrrrrrrk zip clic-clac ». Le crrrrrrrk est le bruit de la manivelle d’avance du film. Le zip est le bruit que fait la manivelle quand on la remet en place pour armer l’obturateur. Le clic est le bruit de l’obturateur à 1/500 s et le clac le bruit du déclencheur qui reprend sa place.
Accessoires
Pare – soleil et bouchon d’objectif
Complément télé (devant celui pour l’objectif de visée, derrière celui pour l’objectif de prise de vue)
Femmes d’Anjou, sortez de l’ombre Du Moyen Âge à nos jours 240 biographies de Femmes d’Anjou, 250 illustrations et encadrés, pour vous faire découvrir par thématique ces Femmes d’Anjou.
Université Angevine du Temps Libre – UATL Editions du Petit Pavé
Des femmes angevines qui ont marqué leur époque dans les arts, la littérature, la vie politique, la résistance, la vie culturelle, religieuse, ou tout simplement la vie de tous les jours. Au fil de votre lecture, vous croiserez Aliénor d’Aquitaine, La Mathie, qui reçut Henri IV dans son jeu de paume du Pélican, ou encore La Belle Angevine, dont le mariage a été entériné par le Pape !!! Charlotte Blouin à laquelle de nombreux malentendants sont toujours reconnaissants. Des femmes qui se sont illustrées pendant les Guerres de Vendée, des Résistantes de la Guerre 1939-1945 comme Marie Talet, ou au siècle dernier, des femmes célèbres dans la vie artistique comme Gaby Morlay… la vie politique comme Ginette Leroux, première femme députée en Anjou ! et combien d’autres qui n’ont jamais renoncé à aller jusqu’au bout de leurs engagements. Quelques noms de femmes d’exception, glanés ici et là, ont contribué à faire connaître en leur temps ce beau pays d’Anjou.
L’Université Angevine du Temps Libre (UATL) est une association loi 1901 ouverte à tous les seniors Son but est de lutter contre l’Isolement, l’Inactivité et le sentiment d’Inutilité dans un esprit d’échange en développant la curiosité et l’acquisition de connaissances. Elle propose plus de 300 activités chaque année ainsi que des conférences, des voyages et une bibliothèque. Fonctionnant, sur la base du bénévolat, elle compte 400 bénévoles animant les ateliers et 3200 adhérents.
Marie-Danièle Lenne est titulaire d’un Master 2 d’Histoire et recherche de l’Université d’Angers, d’un Master 2 de Sociologie et Ethnologie et d’un Diplôme Universitaire de Responsable de Formation. Ancienne enseignante vacataire à l’Université d’Angers, (IUT Carrières sociales) et Assistance Sociale à l’Education Nationale, elle est depuis peu retraitée. Son domaine de recherche concerne principalement l’histoire de l’enfance, des femmes au xixe et xxe siècle et des politiques sociales, éducatives et économiques qui s’y rapportent. Elle est adhérente à la SHAAPT (Société d’Histoire, des Arts et d’Archéologie du Pays Thouarsais) pour laquelle, elle a effectué des conférences. Ce livre est issu de son mémoire de master d’Histoire.
Entre 1904 et 1944, 700 enfants, environ, sont recueillis chaque année par l’Assistance publique des Deux-Sèvres. La grande majorité d’entre eux sont des enfants abandonnés et illégitimes. Leurs mères désignées par le vocable « fille-mère » sont jeunes et sont elles-mêmes « abandonnées » : rejetées par leurs familles, congédiées par leurs patrons, délaissées par le père de l’enfant… Les inspecteurs du service des enfants assistés, fonctionnaires et serviteurs de la Troisième République, forts de leur conviction d’oeuvrer pour le « bien public » vont, par leur politique d’assistance, tenter de réduire le nombre d’abandons en proposant les secours votés dans le cadre de la loi du 27 juin 1904 et ainsi agir pour le redressement moral de la fille-mère. Considérées par la société comme de « pauvres filles » ou filles aux « moeurs légères », elles subissent l’opprobre. Leurs courriers adressés à l’inspecteur révèlent une toute autre réalité. Ignorantes de la loi, elles sont cependant sûres de leur droit de mère et vont parfois même tenter de le faire valoir, en contestant certaines décisions de l’inspecteur.
Michel Ragon, né en 1924, grandit dans une famille paysanne de Vendée. Arrivé à 14 ans à Nantes avec sa mère veuve, il quitte l’école pour exercer différents petits métiers tout en étant passionné de littérature et de poésie. En 1945, il s’installe à Paris où il alterne toutes sortes d’emplois alimentaires et multiplie les rencontres à la fois avec le milieu littéraire et artistique de la capitale mais aussi avec les écrivains prolétariens dont il se sent très proche. Passionné d’art abstrait, il rejoint aussi le groupe COBRA et s’improvise critique d’art pour des revues.
Michel Ragon, à partir du milieu des années 1960, ne cesse de publier sur ses nombreux sujets de prédilection que sont la littérature prolétarienne, l’anarchisme, l’art abstrait, l’architecture, l’histoire de l’art. Engagé comme conférencier pour le Ministère des Affaires étrangères, il devient par la suite professeur à l’Ecole des arts décoratifs. Egalement romancier, il publie des romans à succès autour de sa Vendée natale, notamment.
Il meurt le 14 février 2020, à l’âge de 95 ans.
Les Livresde ma terre
Personne ne peut oublier l’image de Dochâgne, mussé dans le vieux chêne d’un pays dévasté. 1796, en Vendée. Après le cataclysme de la guerre, les survivants recommencent l’histoire du monde, les individus s’associent, de nouvelles familles se forment, le cycle des saisons et l’histoire continuent. C’est ainsi que les hommes vivent… Ils ont nom ici Tête-de loup, Chante-en-hiver, la petite Louise, le curé-Noé… Michel Ragon s’est fait historien et ethnographe pour retrouver dans Les Mouchoirs rouges de Cholet, l’histoire véritable de sa terre, irriguée par le sang de la misère, les passions des hommes, leurs croyances indispensables. A travers les cinq livres réunis dans ce volume, il s’acquitte de la dette dont le romancier qu’il est devenu se sent redevable : restituer la mémoire des siens, de tous les siens – ceux d’un monde oublié, ceux de la génération qui l’a précédé, ceux qu’il a lui-même croisés. Ils sont tous là dans ce bel ensemble salué à son commencement par Henri Queffélec comme une » recherche du temps perdu de la Vendée » et qui apparaît aujourd’hui comme un pan entier de notre mémoire collective.
Les mouchoirs rouges de Cholet
Editions Albin Michel 1984. Grand prix des lectrices de Elle. Prix de l’académie de Bretagne. Prix Alexandre Dumas.
Il était une fois un chêne, un gros vieux chêne et dans le tronc de ce chêne, se tenait mussé un homme. Si parfaitement intégré à l’arbre, dont il avait d’ailleurs pris la couleur grise, si incrusté dans le creux du bois, souvenir d’une déchirure d’orage, que personne n’eût imaginé que ses membres, qui parfois se détachaient du tronc pour se désengourdir, eussent pu appartenir à une autre espèce que végétale.
La louve de Mervent
Editions Albin Michel 1985. Livre de poche 1987.
En ce temps là, alors que les vieux démons de la nuit et de l’ignorance semblaient dévorés par les loups, alors que les loups eux-mêmes reculaient avec les forêts défrichées, que la paix sociale étendait les rameaux de ses bienfaits, des bandes de chouans, surgies on ne savait d’où, comme nées par maléfices dans une terre encore mal labourée, des bandes de chouans réapparurent, anachroniques, fantomatiques, invraisemblables.
Le cocher du Boiroux
Editions Albin Michel 1992. Livre de poche 1994.
Un roman nimbé de mystères et d’angoisses au cœur du marais vendéen.
Ce vouvoiement renvoya Monsieur Henri à sa fonction de maître. Clovis et lui se tutoyaient jadis. Pourquoi Clovis le rejetait-il ainsi de leur enfance ? Pourquoi prenait-il cet air obséquieux qu’il ne lui connaissait pas ? Tout était gris, la jument, Clovis, la voiture, la campagne alentour. Tout était gris et triste, de cette tristesse qui sourd de la monotonie des choses et des êtres
L’accent de ma mère
Editions Albin Michel, 1980.Livre de poche, 1983. Plon, 1989.
Pendant trente ans, ma mère m’a écrit chaque semaine, me racontant son ennui, ses maladies, ses malaises, c’est-à-dire son inquiétude dont j’étais toujours l’objet. Je n’avais jamais remarqué que ma mère parlait avec cet accent paysan de l’Ouest. Parce que je l’avais perdu. Remontant à mes sources, j’ai recherché mon identité ancestrale et culturelle, cette expression populaire, qui se trouvait derrière l’accent de ma mère.
L’accent de ma mère m’a permis de rassembler ces deux mondes auxquels j’appartenais et de retrouver l’unité entre les deux hommes qui les habitaient. Par la même occasion, il m’a fait basculer dans une aventure dont je ne suis pas encore sorti : je suis devenu romancier.
Ma sœur aux yeux d’Asie
Editions Albin Michel 1982. Livre de poche 1886.
Ma sœur aux yeux d’Asie, c’est en fond de décor l’Indochine d’avant 1914, colonie du mou, du visqueux, de la fièvre et des moustiques, colonie des congaïs que l’on achète et que l’on abandonne en leur enlevant leur enfant…
C’est aussi l’opposition de deux cultures qui, dans le métissage dégénère en tragédie.
Après les accords de décembre 1915 avec la France, le gouvernement impérial russe met sur pied quatre brigades d’infanterie, fortes de 44 000 hommes, réparties en huit régiments spéciaux pour venir en aide à l’armée française. Les 1ère et 3ème, brigades (généraux Lochwitsky et Maruchevski), arrivent au printemps 1916 en France. Les 2ème et 4ème, brigades débarquent à Salonique pour se battre sur le front d’Orient. Elles serviront jusqu’à leur dissolution en janvier 1918.
La 1ère Brigade
La 1ère brigade est formée de volontaires de Moscou pour le 1er régiment et de Samara pour le 2éme régiment. Les brigades sont formées essentiellement de bataillons de réserve, c’est à dire des hommes n’ayant pas subi leur baptême du feu. Chaque unité est composée de 3500 hommes. Les cadres subalternes et les soldats sont choisis parmi les volontaires sachant lire et écrire.
1er régiment :
La sélection du 1er régiment s’est faite sur des critères physiques comme dans la garde où une certaine uniformité était recherchée. Les engagés devaient être châtains et avoir les yeux gris. La plupart savent lire et écrire. Les officiers viennent de la garde ou de la ligne et la quasi-totalité parle français. Le 1er régiment est essentiellement composé d’ouvriers d’usines.
2ème régiment :
Les hommes du 2ème régiment devaient être blonds aux yeux bleus, tous âgés entre 21 et 25 ans, Le 2ème régiment spécial est composé de 12 officiers, de 3 chefs de bataillons et d’un commandant, tous étant de carrière, volontaires et sachant parler le français. A leur arrivée, cet effectif sera complété par des officiers subalternes français parlant russe au nombre de 73. Le 2ème régiment est composé de paysans.
Le voyage
L’ordre de départ est donné le 10 janvier 1916. Commence alors, sous la neige l’aventure de la 1 ère brigade. Elle se met en route, depuis Moscou pour le 1er régiment et depuis Samara sur la Basse Volga pour le 2ème régiment. Les troupes sont dépourvues d’armements lesquels devaient être fournis par la France à l’exception des piquets d’honneur auxquels sont attribués quelques fusils de la guerre russo-turque.
Les deux régiments vont entamer un périple d’environ trois semaines, traversant en train l’Empire Russe des étendues glacées de la Sibérie jusqu’aux côtes du Sud de la Mandchourie, territoire japonais depuis la guerre russo-japonaise (1904-1905), soit un périple de 6500 km. Au départ de Samara, les hommes de troupe montent dans des trains à marchandises, nommée « Teplouchkas » alors que les officiers empruntent un vieux « Pullman » 2ème classe. Les wagons serviront aux hommes et officiers d’habitat pendant une vingtaine de jours allant des rives de la Volga jusqu’au port de Daïren. A Irkoustsk, le train s’arrête deux jours avec des températures glaciales à –53°C. Les hommes peuvent alors se réchauffer dans un restaurant où ils étonnent par leur mode de paiement : de la poudre d’or. En effet, un chèque du Crédit Lyonnais payable au porteur pour la somme d’un million de francs-or était alloué au 2ème régiment afin de couvrir les frais de représentation de celui-ci.
Le train fait une halte également à Kouantchédzé, aux confins de la Mandchourie, afin de prendre un train japonais. Le confort de ces derniers semble être un peu plus précaire, les wagons étant froids et sans feux. Les officiers, malgré leur voiture américaine se retrouvent également dans des wagons glaciaux et inconfortables. La traversée du territoire japonais impose quelques contraintes et notamment l’obligation pour les officiers de descendre 3 ou 4 fois pour être reçus par des officiers japonais. Les japonais avaient pris toutes les mesures nécessaires pour cacher le convoi aux espions allemands. D’ailleurs, il était interdit aux soldats d’ouvrir les portes des wagons ainsi que de montrer leur tête à la lucarne.
Le 28 février 1916, la brigade arrive à Daïren. Le 1er régiment est le premier à lever l’ancre le lendemain avec deux navires : le « Latouche-Tréville » et « l’Himalaya ». Sur le premier navire, embarquent une partie du 1er régiment avec l’État-Major.
Ces navires les mèneront des rives froides de la mer de Chine aux fournaises de l’Océan Indien puis à la Mer Rouge. Quelques escales leur permettent d’entr’apercevoir des territoires et peuples peu connus comme Saigon, Hong Kong et Singapour. Après les températures extrêmes du Canal de Suez, la Méditerranée est plus clémente. Après 50 jours d’aventures, le premier régiment voit se dessiner à l’horizon les côtes de la France.
Trajet du corps expéditionnaire russe en 1916
Le 2ème régiment quant à lui ne part que le 30 février de Daïren avec le « Sontay » (paquebot mixte de 12 000 tonnes). Il traverse la Mer Jaune jusqu’au détroit de Formose, Tchossima et s’arrête à Singapour le 9 mars 1916 où il défile avec une chaleur insupportable. Hélas, l’escale se prolonge, la troupe attendant les torpilleurs russes qui doivent la convoyer car la rumeur court que les Allemands prévoyaient une attaque pour les envoyer par le fond. Le 2ème régiment fait également escale dans la baie de Nicobar à mi-chemin entre Singapour et Colombo. Il s’arrête à Colombo le 19 mars 1916 où une foule acclame les soldats. Après sept jours de fournaise dans la Mer Rouge, le « Sontay » entre dans le Canal de Suez. Le navire doit attendre trois jours dans le lac Ismaïl en compagnie du navire géant « ville de Paris », transformé également en transport de troupe. Cette attente est due à la crainte d’une attaque turque. Enfin, le « Sontay », convoyé par trois torpilleurs français rentre en Méditerranée.
Le 15 avril 1916, il entre dans le vieux port de Marseille. Une foule importante accueille les soldats russes.
Le Général Joffre est également présent pour souhaiter la bienvenue aux Russes :
« Notre fidèle allié, la Russie, dont les armées combattent déjà si vaillamment contre l’Allemagne, l’Autriche et la Turquie, a voulu donner à la France un gage nouveau de son amitié, une preuve plus éclatante encore de son dévouement à la cause commune. Des soldats russes choisis parmi les plus braves et commandés par les officiers les plus réputés, viennent combattre dans nos rangs. Vous les accueillerez comme des frères ; vous leur montrerez quelle chaude sympathie vous réservez à ceux qui ont quitté leur patrie pour venir lutter à nos côtés. Au nom de l’armée française, je souhaite la bienvenue aux officiers, sous-officiers et soldats des troupes russes débarquées en France. Je m’incline devant leurs drapeaux, sur lesquels s’inscriront bientôt les noms glorieux de communes victoires. »
Général Joffre
A peine débarqués, les Russes perçoivent, leurs armes distribuées par des soldats coloniaux.
Après avoir perçu 2 fusils sans chargeur, les soldats vont rejoindre leurs camarades déjà alignés et leur remettre leur arme. Les coloniaux chargés de la distribution sont des Martiniquais. Archives CERFS. Crédits photographiques A. TIESENHAUSEN.
Les régiments gagnent à pied le camp Mirabeau. Le lendemain 21 avril, le premier régiment défile devant la population marseillaise avec son drapeau au côté duquel marche le Général LOKHVITSKY. Le lendemain de la fête orthodoxe de Pâques, les soldats russes prennent le chemin pour le camp de Mailly avant de rejoindre le front.
Image d’en tête : Défilé de la 1ère Brigade russe dans les rues de Marseille. Avril 1916. Photographe : Albert Moreau. ECPAD
1er trimestre 2020. Depuis plusieurs mois mon frère, ma sœur et moi sommes accaparés par la santé de notre maman. Elle a un cancer. Nous savons que cette fois ci elle ne va pas s’en sortir. Hôpital, entretien avec les médecins, transport à l’Ehpad à Poitiers. Son état se dégrade à toute vitesse. A Angers, notre tante lutte elle aussi pour prolonger sa vie. Depuis début décembre, j’ai quitté ma vie de travail, je suis en période intermédiaire en attendant de basculer dans ma nouvelle vie de retraité, fin février. Les événements vont se bousculer :
15 février : décès de notre maman
28 février : départ en retraite
9 mars : décès de notre tante
20 mars : début du confinement en raison de l’arrivée du Covid dans nos vies.
Lors de l’une de ses visites au cimetière de Thouars où ont été inhumés nos grands-parents et nos parents, mon frère découvre la tombe de Nicolas Ouchatinsky. Lors des premiers jours du confinement il m’envoie les photos qu’il a prise de sa tombe.
Qui était-il ce soldat russe décédé en 1919 ? Pourquoi était-il et pourquoi est-il mort à Thouars ? Sur la stèle il est indiqué :
Soldat russe du 2ème Régiment d’infanterie
Tué en service de manœuvre à la gare de Thouars
Décédé le 16 janvier 1919 à l’âge de 23 ans
Regretté de tous ses camarades
Sur le portail culturel du Ministère des Armées « Mémoire des Hommes » dans la base des sépultures de Guerre une fiche existe à son nom :
Il existe également une fiche à son nom sur le site Place Note
Nicolas OUCHATINSKY Николай Ушатинский en russe Indications en russe : Место захоронения: Туар, военное каре коммунального кладбища, Пуата-Шаранта Полк: Poitou-Charentes Дополнения: умер на вокзале ФИО Aнглийский: Ouchatinsky Nicolas
Traduction : Lieu de sépulture : Thouars, Carré militaire du cimetière communal, Poitou-Charentes Ajout : Décédé à la gare FIO Anglais : Ouchatinsky Nicolas
Indications en français Date de décès :16.01.1919 Catégories : Légionnaire, Membre du Première Seconde Guerre mondiale, Soldat
Sources : boris.auchat.ru
Le site boris.auchat.ru (en russe) est intitulé : Histoire personnelle du monde russophone Le site est dédié à l’histoire du monde russophone en termes de participation aux événements de personnalités spécifiques, qu’ils soient princes ou simples paysans. Il est composé de listes, de documents versés par plusieurs contributeurs. Parmi ces fichiers nous retrouvons la source de la fiche concernant Nicolas Ouchatinsky : Liste des Russes inhumés en France en 1914-1918, prisonniers de guerre et soldats du Corps expéditionnaire russe Cette liste a été établie le 13décembre 2010 par Elena Naumova. Elle comprend des prisonniers de guerre, des soldats du corps expéditionnaire, des soldats de la Légion russe, et d’autres qui sont morts dans les entreprises de travail.
Nous sommes sur la piste de soldats russes venus combattre en France aux côtés des poilus pendant la 1ère guerre mondiale.
« Est-ce que le pick to light est préférable au vocal ou à l’utilisation de simples terminaux code barre ? Comment les salariés vont ils s’adapter à ces nouveaux outils ? »« Cette plante est-elle une centaurée des prés ? … Des centaurées il en existe de nombreuses variétés, des vivaces, des annuelles… Elle font partie de la famille des astéracées… Le Bleuet est une centaurée… »« Le voyage au Kilimandjaro, inoubliable… mais j’ai cru que je n’arriverai pas en haut… Le manque d’oxygène… On monte… puis on redescend… pour s’adapter…
Oui mais toi, tu es un sportif, tu cours, des marathons, des 100 kilomètres… tu es entrainé… »Et puis, un jour, la généalogie fut le sujet de nos échanges. Je racontais alors, que je m’adonnais à cette recherche du « d’où vient-on », depuis une vingtaine d’années. J’avais découvert, par exemple, que l’une de mes grands-mères n’était pas ma grand-mère, généalogiquement parlant, mais qu’elle était bien la grand-mère de cœur de la famille…Oui… mais pour moi, ma généalogie s’arrête à mon père me répondit Alex. Quelques temps après, le sujet généalogie, revint dans nos conversations… A partir d’un rien, d’une carte postale, du livret de famille, d’une photo, d’une lettre… on peut remonter le fil… lui dis-je.Quelques mois après, Alex revint me voir avec un grand sac plastique, à la main. « Je suis entré en possession de cet album ancien de cartes postales, je ne connais pas les gens… Je ne sais pas si tu peux faire quelque chose à partir de ça… »Je m’engageais alors, bien imprudemment, à établir le lien entre cet album et lui, Alex, et à réaliser, pour partie au moins, sa généalogie familiale. Je disposais de bien peu d’indices et de pistes pour débuter l’aventure :Le père d’Alex, avait été musicien, il était mort jeune. Ses grands-parents paternels avaient habité La Pyramide à la jonction de Trélazé et des Ponts de Cé. Son père se prénommait Georges et son grand-père également. Et, il y avait l’album de cartes postales… toutes adressées à Monsieur et Madame Ménard, cantonnier à Thouarcé hormis quelques unes, disposées à la fin de l’album, ayant pour destinataires ses grands-parents puis Madame Charron et son fils habitant la Pyramide.Alex étant né en 1961, je partis sur la piste d’un Georges Charron né dans les années 30 dont le père Georges Charron serait né lui au début du XXème siècle, tous les deux nés à Trélazé, aux Ponts de Cé ou dans les communes alentour… Je ferais ensuite la jonction avec l’album…Plusieurs Georges Charron correspondaient à ses critères suite à mes recherches sur Généanet, Filae, l’Agena (l’Association Généalogique de l’Anjou) et les Archives Départementales du Maine-et-Loire.Je cru vraiment tenir la bonne piste avec Georges Adolphe Victor Charron né en 1899 à Sainte Gemmes sur Loire dont le fils se prénommait Georges… Mais, ça ne collait pas… Il fallait repartir de l’album… Que contenait-il vraiment ? A quelle époque ces cartes postales avaient-elles été écrites et par qui ? Qui étaient donc, ces Monsieur et Madame Ménard, cantonnier à Thouarcé ?