A la Une

Le Cimetière des Livres oubliés

Le Cimetière des Livres oubliés

Sous a plume de Carlos Ruiz Zafón, Barcelone la Superbe, aussi torturée qu’envoûtante, nous livre la vie de personnages obnubilés par la littérature qui gravitent autour de la librairie Sempere…
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A la recherche de l’ancêtre commun

A la recherche de l’ancêtre commun

Samedi 10 mai 2025, Atelier d’écriture de La Taverne aux poètes. Association de poésiens et de plasticiens, dont je suis membre.Patrick, président de l’association, poésien et plasticien, que j’ai rencontré…
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Le médecin d’Ispahan

Le médecin d’Ispahan

Londres, en l’an 1021. Orphelin, Rob J. Cole, neuf ans, est recueilli par un barbier-chirurgien et devient son apprenti. Ensemble, ils sillonnent l’Angleterre. C’est une époque où l’on brûle les…
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Expoèmes

Vivre avec la Loire en héritage

Vivre avec la Loire en héritage

L’hiver est rude et rigoureuxComme on n’en connait plusNous ne sommes encore que deuxLe fleuve charrie d’énormes morceaux de glaceDans un tumulte joyeux, impressionnantC’est dangereux, ça bouscule et ça réjouit….
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Abécédaire

Les Trésors de Tatie

La Tatie tatouée touche à tout ce qu’elle trouve.
Elle transporte ses trésors trouvés
Dans son trench-coat tout troué.

Elle traverse la ville jusqu’à la tour de la technologie,
Sur la table d’orientation
Elle tapote les touches
Et, ouvre le tiroir des taupes gardiennes de trésors.

Le typhon et le tsunami approchent.
Avant la tempête, il est grand temps
De confier ses trouvailles aux taupes :
Une tomate rouge, un tapis bariolé,
Un tatami tout blanc, un clocher tordu,
Et du thé vert.

Dans le prochain épisode du jeu,
Elle aura toujours d’autres trésors
A transmettre, à ses amies les taupes.

Questions et réponses

Quelles que soient les querelles
Il est nécessaire de trouver la quiétude.
Beaucoup de questions se posent à la queue leu leu :
Pourquoi mes quatre amis m’ont-ils quitté ?

Je me suis lancé dans la quête, de quoi, de qui…
Sur le quai de mes habitudes quotidiennes,
Je me suis interrogé…
Suis-je une quiche, un quidam quelconque ?

Au vu de ma quantité d’efforts produits,
J’en ai conclu que je valais mieux.
Que mon quotient d’amour et d’amitié
Était élevé.

Il ne me servait à rien d’en quémander
Il me suffisait juste d’en donner
A ces québécois rencontrés
A ces quidams amicaux
A de quelconques personnes rencontrées.

Le bal en B

Pas bête, la betterave,
Elle bat la mesure
Sur sa batterie – tambour
Pour annoncer le bal du soir.

A l’entrée, des ballons multicolores
Vous, invitent à venir, bouger, balancer
Au son de la voix de basse
Du chanteur baryton

Prenez une bouchée
De ce délicieux baba
Sans faire bombance
Entrez dans la danse
Avec bienveillance.

A de l’As… Abracadabra

L’as ausculte le jeu de cartes,
Il veut y découvrir,
Des astres inconnus,
Des astéroïdes, des astrolabes,

Des asters, des achillées, des pieds d’alouette,
Les fleurs de son enfance

Ses amis :
Le roi, la reine et le valet de cœur

C’est au royaume des animaux
Qu’il est transporté

Il est accueilli par les asticots,
Les aigles royaux et les abeilles

Pour venir s’ajouter à eux
Ils lui proposent un tour de magie :
« Abracadabra »

L’as se transforme
En un majestueux perroquet Ara.

La fibre sociale du facteur

Mon grand-père, le facteur
Était souvent fatigué.
Était-ce sa faute,
S’il était fréquemment fébrile ?

On le traitait de fonctionnaire
Qui effectuait un travail facile.
La Poste faisait alors partie
De la Fonction publique.

Lors de ses tournées de distribution du courrier
Il réconfortait les personnes fragiles,
De paroles fécondes, sans filtre.
Il était fréquent que ses clients
Le félicite pour sa fibre sociale,
Pour son contact humain fertile
Ce flux, le réconfortait grandement.

Z, des zinnias au zoo

Au zoo, Zoé observe
Les zébus qui zigzaguent,
Les zèbres qui zézaient.

De ces observations,
Elle fit des zigouigouis
Réhaussés de zébrures.

Ce dessin exécuté avec zèle
Permet de zoomer
Sur un détail zen.

On peut zieuter
Des fleurs de zinnias bizarres.

Nouveaux poèmes

Fais-moi signe

En prémices de l’écriture,
les Egyptiens et les Mésopotamiens
utilisaient le rébus
J’attendrai la pré-Miss à la ré’d’bus
A la raie de bulles
A quelle heure est l’arrêt ?
A l’arrêt de bus
La pré-Miss montrait ses cuisses
Et ses yeux de biche surlignés
Point à la ligne.

En écriture sumérienne encore utilisée
Par les scribes de Babylone
En hiéroglyphes où en alphabets
Arabe, chinois ou romain
Fais-moi signe :
Donne-moi des nouvelles de la pré-Miss,
Au prochain arrêt. 
Elle est tombée, de Charybde en Scylla.

Si la suite en sol
Se conjuguait au présent
Dans un futur lointain
L’écrit serait dépassé
Plus de plume, de parchemin
Plus de crayon, de vélin
Plus de stylo, de papier
Le cunéiforme numérique eu les faveurs
De la pré-Miss, un temps

Temps de chien, temps de gueux
A la queue, leu leu
Le temps s’est obscurci
Pour l’écrit
Par le Cri de Munch,
Les cris s’élèvent
Cri, y es-tu ?

Le dit et le redit
Ont pris la place
Les douleurs se déplacent
La place publique
Est devenue agora
Au fil des arrêts
Jusqu’à la station Javert.

Jean Valjean n’y mendiait plus,
Il regarda passer la pré-Miss
Dans un coup d’œil complice
En un vœu muet,
Il lui demanda de lui faire signe
De lui écrire,
Des lignes de poèmes foutraques
Des envolées fantasques
De tomber le masque
Pour toucher le sensible
Quel que soit le support et l’outil

Deviendra-t-elle utile dans l’urgence ?
Du devoir d’écrire
Des dictées contraignantes
Des emphases délirantes
Des vers, crachats de l’âme
De soi

Galimatias, que tout ça !
Revenir aux rébus
Aux rebuts, aux débuts
Garder le signe en tête,
L’utiliser en en-tête,
En corps de texte
Où en conclusion
En arial, times ou roman,
En vers ou en prose
Ecrire sur soi, sur d’autres
S’écrire à soi ou aux autres

Nous ne parlerons plus

Nous ne ferons plus revivre
ta maman, Marie-Anne, et son amour des chats.

Nous ne ferons plus revivre
ton papa, Hubert, la ferme de Fontenay,
tes trajets pour aller à l’école, l’hiver, à travers champs.

Nous ne ferons plus revivre
Philomène, ta grand-mère de cœur,
qui avait recueilli Marie-Anne, à l’âge de quatre ans,
au décès de sa maman.

Nous ne ferons plus revivre
Georges, garçon de ferme à neuf ans,
qui apprit à lire tout seul

Nous ne ferons plus revivre
Albertine, qui n’aurait jamais cru,
que tu puisses faire cela pour elle,
lorsque tu l’as accompagné jusqu’à son dernier souffle.

Nous n’évoquerons plus
nous, tes enfants,
nos bobos, petits et gros.

Nous n’évoquerons plus
les études de l’un ou de l’autre,
de tes petits enfants,
leurs débuts dans leur vie d’adultes.

Nous n’évoquerons plus
tes arrière-petits-enfants,
le seul qui était né
avant que tu partes,
et ceux qui sont arrivés depuis.

Nous ne parlerons plus
des ânes, qui te rappelaient ton enfance.

Nous ne parlerons plus
des oiseaux, le Gros Bec qui était venu te rendre visite,
les chardonnerets qui venaient d’arriver,
les mésanges, pour qui, tu préparais des noix,
que nous avions, quelques fois, chapardées ensemble.

Nous ne parlerons plus
de papa, dont tu n’as jamais accepté le décès.

Tu es partie, au même âge que lui,
comme lui, en février, un samedi.

Pour parler de toi,
on ne fait qu’évoquer les autres.

C’était ta vie,
venir en aide, consoler,
les tiens et d’autres.

Tu ne voulais pas déranger,
pas demander,
pas te plaindre.

« tant que ça va comme ça,
il n’y a pas à se plaindre. »
Disais-tu.

Lundi dernier, tu ne parlais presque plus,
alors que je me frictionnais le genou,
tu m’as demandé si j’avais mal.

C’était tout toi.

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