Anatole le griffu

Chat siamois tabby point
Anatole le griffu
Etait un excellent chasseur
Un rien dictateur.

A partir de 5 heure et demi
C’était son heure, à lui ;
Il appelait, griffait, tapotait,
Martelait, miaulait, quémandait.

Après le vermisseau,
Le mulot, le zoziau,
Voulait-il courir ?
Peut-être se nourrir ?

Que nenni, non point !
C’était d’un câlin
Du matin
Dont il avait besoin !

Le chat de 3heure 43

Réveil précipité
Le chat a gratté
à la porte.
Je m’emporte,
Je maugrée…
Je ne vais pas me rendormir,
Je vais peut-être lire ?
A moins, que le délire,
de ressassements,
sans cesse
vienne me punir :
Je n’aurai pas dû…
Si j’avais su…
L’écum
de l’amertume
affleure
à l’heur
de se recoucher

Le chat gris

Le chat gris
Est pris
Le chagrin
S’égrène

La Crilousière

Matin enneigé

Ce matin, le jardin est tout enneigé,
Les mésanges charbonnières sont affairées,
à grignoter les noix proposées,
Pinsons et moineaux essaient, de leur voler.

Le rouge-gorge pondéré et martial
Attends un instant spécial
Pour prendre part au festin
A l’entrée du jardin.

Sur le pommier sentinelle
L’autre mangeoire est aussi visitée
De manière solennelle.

Les tomates affaissées le long des piquets
Gris, vert, rouille, les branches alignées
Se sont débarrassées, de la neige verglacée.

Au fond du verger, les oiseaux, plus gros
Corbeaux et merlots
Se disputent les meilleurs morceaux.

Eternel recommencement

Dans la forêt calcinée, le grand arbre est abattu
Seul, le pied, tronc moussu, reste figé en terre
Ecorché par la tronçonneuse meurtrière
L’humidité, le mine, tout entier

Les fourmis attaquent
Galeries, creux, bosses
Du tronc à l’écorce
Tour de Babel structurée

La fourmilière s’agite
Vermisseaux, larves et graines
Les travailleuses s’affairent
Butinent, agglutinent
Pour satisfaire leur reine

Un jour, un enfant
Passant par là
Intéressé par la structure de l’écorce
L’arracha

Les fourmis paniquent
Ne reconnaissent plus, leur univers
L’une grimpe au faîte d’une paille, inutilement
A droite, le vent souffle
Les galeries sont éventrées…
Un mille-pattes dérangé,
Se cavale, effrayé

A cette perturbation
Les fourmis réagissent
Organisons nous, chères sœurs !!!
Elles s’adaptent et reconstruisent.

La veuve noire

La veuve noire se terre dans l’anfractuosité du mur
La source ampoulée électrique diffuse son onde d’attirance
Patiemment tissée la toile-voile enjôleuse
Attend la proie attirée
La laissant pantelante et tranquille

Ailes frémissantes, bourdonnement d’un instant
Qui s’éteint dans la jouissance repue
A l’approche menaçante
Les pattes velues et le corps luisant, se rétractent.
L’araignée survit dans sa jungle poussière

L’univers du petit vers…

Tip, top… Tiens, la pluie…
Anfractuosité, trou, grain, motte…
Je me faufile, je m’contorsionne, je rampe et je zigzague…

Antenne gauche : R.A.S,
Antenne droite : argile, terrain collant…
Tip, top… brr, une goutte…

Je plonge, je serpente… gravier à droite…
Attention ! c’est coupant…
Hum… une miette de mon herbe grasse préférée…
Je suis le petit vers blanc… tout blanc.

Tum, tum, tum… un roulement au loin…
Tschitt… je descends…
A gauche, flip, flap
Au troisième cailloux…
Le petit trou noir, à ne pas rater…
Attention ! j’approche du territoire du vers de terre…
Tum, tum, tum… Hé…
Toujours ce roulement qui s’amplifie !!!

Oh ! Au secours…
Qu’est ce qui se passe !
A moi ! à l’aide ! Au sec…ours !!!
Un monstre… en fer…
Du caoutchouc noir au-dessus !!!

Mon domaine est retourné…
Je chavire, je tombe…eee !!!
Me v’la tout chambouler,
Je r’connais plus rien…
Y’a plein d’herbes et de cailloux nouveaux…
Y’a plus de mottes…

Complétement fou…
Ce jardinier…

Ophélie et la chouette

Ce matin, Ophélie est descendue au jardin
Dans la nuit, un esprit malin
Y avait déposé
De la rosée.

Elle a cueilli du houx
Qu’elle a mis dans sa brouette
Quatre petits hiboux
Ont suivi leur maman chouette

Pleine de chagrin
Ophélie est remontée
Du jardin
Toute mouillée

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