Corps à corps

Je joue,
Je jette,
J’éjacule,
Je détrousse, déserte et débourse.

A tes trousses, je me colle à tes basques
Et t’enlève tes frusques,
Fric frac, dans ta baraque
Je débarque et me démène
Sous tes cris, tes anathèmes.

Débride tes bribes
Que nos humeurs s’assassinent
Et retrouvent leurs racines.

Que notre vaisseau
De nos cris initiaux
S’échine et s’adonne
A des extases, se donne.

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Cesser d’être conforme

A quoi bon ! encore et encore !
Ces gestes s’activent dans un espace que je ne saisis pas,
Ces bruits courent en dehors de moi.
Pourquoi ces yeux ne sont-ils que des yeux ?
La peur avec ironie s’empare de moi.

Cas 1, petit b, 3ème section : demi-tour droite !
Petits tiroirs, petites boites : logique !
Vendeurs de drogues, marchands d’armes, tueurs fous,
Dieux du volant, présidents de je ne sais quoi
Face à la grande planification-égalité.

Elle ne veut pas crever, la carne !
Elle veut, encore, piquer de l’air aux autres !
Elle veut… sa ration d’espoir !

Prends cette terre, mets-y tes oignons, ta sueur et ton espoir
Roule-toi dans l’herbe, nue, alors qu’il pleut à plein temps
Prends ces pierres et construits des immensités de labyrinthes aux couleurs bariolées
Prends le temps d’être inutile
Prends du temps avec les tiens : homme, femme, enfants
Maîtresses, amis, amours et amants

Allez crever les pneus des bagnoles des flics,
Allez arracher les galons des capitaines
Allez pisser sur le drapeau :
Bleu pissou, blanc sale et rouge sang

Arrachez les barrières ; il n’y a plus de trains qui passent
Il n’y a plus de trains qui partent
Vous avez le temps.

Ralentissez le pas… regardez l’eau qui coule… hé oui… elle coule…
Tiens… c’est foutu comme ça… ça… je n’avais jamais remarqué…
Psitt… viens voir un peu par là… viens voir de ce côté…

C’est agréable… de ralentir…
Laisse-toi faire… laisse toi aller…
Tu as bien quelque chose à offrir…
Un peu de toi, à donner…

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Au château

Des enfants tombaient des toits des maisons, tout là-haut :
Un petit garçon en culottes courtes et pull marin rayé,
Quatre figures juchées sur des bicyclettes à la roue arrière de Grand-Bi,
Une fillette en robe à crinoline, très début de siècle.
Ils tombaient dans cette rue sombre, la rue du Musée, entre l’ancienne caserne des régiments du Roi et celle de l’ancien professeur.

L’esplanade était déserte, balayée par le froid qui bousculait quelques feuilles mortes.
La vallée du Thouet s’étalait en méandres de crue.
Soudain, des cris de courses, des cris de cartables entrechoqués, brisèrent la monotonie de la statue des combattants de 14-18, qui restèrent tout étonnés dans leur position défensive.
La demeure des Ducs de La Trémoïlle, de Marie de la Tour d’Auvergne, après avoir été prison était devenue Collège. La cour n’accueillait plus de carrosses mais des batailles de marrons à travers les flaques, des chahuts, des cris et des bosses.

Dans ce château, j’ai rêvé de dames courtisanes montées dans des calèches attelées de blancs chevaux, accompagnées de damoiseaux.
J’étais ce preux chevalier qui allait protéger toutes ces jeunes filles entre-aperçues.
Ou bien, je serai ce courageux maçon qui élèverait, ses enfants dans un petit logement de la basse ville.

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Anatole le griffu

Chat siamois tabby point
Anatole le griffu
Etait un excellent chasseur
Un rien dictateur.

A partir de 5 heure et demi
C’était son heure, à lui ;
Il appelait, griffait, tapotait,
Martelait, miaulait, quémandait.

Après le vermisseau,
Le mulot, le zoziau,
Voulait-il courir ?
Peut-être se nourrir ?

Que nenni, non point !
C’était d’un câlin
Du matin
Dont il avait besoin !

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Louis CARTAIS (1870-1917)

Louis CARTAIS est né le 1/07/ 1870 à Nieul l’Espoir (86).
Sa mère MAILLET Radégonde décède le 25/09/1871, Louis est âgé d’à peine 15 mois.
Il est recueilli par sa tante Marie MAILLET (sans doute à la mort de sa mère), comme l’indique le recensement de Nieul l’Espoir (86) en 1872.

Au recensement de 1876, il n’est plus avec sa tante. En l’état de mes recherches, je ne sais pas, où et avec qui, il a vécu ensuite.

Les recherches à Villedieu du Clain (ou semble-t-il son père Louis Cartais a vécu) ont été infructueuses. Peut-être a-t-il été remis à l’assistance publique ? confié à une famille ? ce ne sont en l’état que des hypothèses.

En 1890 (il a 20 ans), il fait partie de la « classe » 1890 (jeunes nés en 1870).
Son dossier militaire matricule 1471 lors du recrutement à Poitiers en 1890 et son duplicata nous informent des éléments suivants :
– Au moment de l’établissement de son dossier militaire en 1890, il habite Villedieu du Clain, il est domestique, il mesure 1m67, il a les cheveux bruns et il a une cicatrice à la cuisse droite.
– En 1890, 1891 et 1892, il est ajourné (dispensé momentanément de service militaire) pour faiblesse, sans autre précision.
-Par contre en 1893, il est Bon (pour le service).
– Il est incorporé au 125ème RI (Régiment d’Infanterie) le 11 septembre 1893 sous le matricule n°4066.
– Il effectue son service et est libéré le 25 septembre 1894 (envoyé en congé, avant d’être versé dans la réserve).
– Il effectue des périodes d’exercices en 1897, 1900, 1904 et 1907.
– Le 1er novembre 1894, il passe dans la réserve de l’armée d’active. Le 1er novembre 1904, il passe dans l’armée territoriale. Le 1er novembre 1907, il passe dans la réserve de l’armée territoriale et y est confirmé le 1er octobre 1910.

Le 02 juin 1902 Louis CARTAIS se marie avec Marie Adrienne PAIN à Poitiers (Vienne)

Louis CARTAIS, 31 ans, domestique
Son père Louis Cartais consent au mariage par un acte passé le 29 mai 1902 devant l’officier civil de la commune de Nieul l’Espoir
Marie Adrienne PAIN, 25 ans, femme de chambre
Marie Adrienne PAIN fille mineure naturelle reconnue de Louise Marie Radégonde Pain sans résidence connue comme la-dite épouse assistée du sieur Augustin, son tuteur ad hoc, nommé par délibération de la commission administrative des hospices de Poitiers, consentant au mariage de sa pupille

Sur le registre d’état civil relatant ce mariage des éléments étonnent :
Le père de Louis Cartais consent au mariage par un acte passé devant l’officier civil
Marie Adrienne PAIN fille mineure naturelle reconnue de Louise Marie Radégonde Pain est sans résidence connue
Son tuteur ad hoc est le sieur Augustin… sans autre précision
Ad hoc : Expression latine qui en droit qualifie un acte spécialement fait pour une formalité déterminée. Nous pouvons en déduire que le sieur Augustin n’était le tuteur de Marie Adrienne que pour cet acte de mariage…

En 1915, il est rappelé sous les drapeaux du 21 février 1915 au 21 mars 1915.
Le 30 mars 1915, il est classé dans le service auxiliaire du 68ème RI à Poitiers.
Le 23 octobre 1915, la commission de réforme de Poitiers le renvoie dans ses foyers à compter du 10 novembre 1915 pour « atrophie des muscles de l’épaule gauche après flegmon suite de piqure antityphique »
Définition Antityphique :
Larousse : « qui prévient ou guérit le typhus. »
Universalis : « qui prévient ou guérit la typhoïde »

Il est membre du service auxiliaire du 68ème RI du 30 mars 1915 au 11 novembre 1915 (décision de la commission de réforme de Poitiers du 27 janvier 1916).

Libération du service militaire, 2 informations contradictoires :
En bas à droite du dossier militaire : 1er octobre 1916
En bas à gauche de la 2ème page sous la partie masquée : 30 novembre 1918 (commission du 25 novembre 1918)
Réflexion : Louis CARTAIS est mort le 24 juillet 1917 à Poitiers, son dossier militaire n’en fait pas mention… Pourquoi une date de libération le 30 novembre 1918 par décision de la commission le 25 novembre 1918 ? Pour permettre à sa veuve de percevoir une pension ?

Le 24 juillet 1917, Louis CARTAIS meurt à l’Hôpital n°15
(HC n° 15 Poitiers – Collège Saint-Joseph, boulevard Bojon – 320 lits – Fonctionne du 11 août 1914 au ? – source : https://forum.pages14-18.com/viewtopic.php?t=40498).
L’hôpital est un hôpital annexe ouvert dès les premières heures de la guerre pour accueillir les soldats blessés

Le 24 juillet 1917 à Poitiers décède Louis CARTAIS, soldat au 68ème Régiment d’Infanterie territoriale n°1471, domicilié à Nieul l’Espoir où il est né le 1er juillet 1870, époux de Marie Adrienne Pain. Fils de Louis CARTAIS et de feu Radégonde MAILLET. Décédé à l’Hôpital n°15. « Mort pour la France ».

Son décès est porté sur l’état civil normal et non sur la transcription des décès de soldats par l’armée.

Il est considéré comme « Mort pour la France » sur son acte de décès mais Mémoire des Hommes indique « Non mort pour la France »

Pourquoi ? Sur la base de quel acte ?
Il est probable que sa date de libération de l’armée 1er octobre 1916 ou 30 novembre 1918 soit la cause de cette interprétation…
Le fait qu’il est mort à l’Hôpital n°15 peut permettre de penser qu’il est resté à l’hôpital de la fin de son service actif le 11 novembre 1915 jusqu’à sa mort le 24 juillet 1917, ou qu’il est retourné à cet hôpital après être retourné chez lui.

Les causes de sa mort :
Asystolie indique le document Mémoire des Hommes
Doctissimo Asystole : Insuffisance cardiaque : incapacité qu’a le coeur à fournir un apport sanguin suffisant pour répondre aux besoins métaboliques de l’organisme et est caractérisé par une diminution de la capacité cardiaque à l’effort.
Ensemble des phénomènes dus à l’insuffisance cardio-vasculaire et au trouble profond de la circulation qui en résulte«  (Garnier-Del. 1958).

Question : la vaccination anti typhoïdique reçue par Louis CARTAIS a provoqué un flegmon (un abcès) puis une atrophie des muscles de l’épaule gauche… l’arrêt cardiaque qui a provoqué sa mort a-t-il été une conséquence de ce problème lié à la vaccination ?

Il est de constitution faible (ajournement de son entrée au service militaire) mais il n’est âgé que de 47 ans…

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