Souvenir de Georges

Du néant, de nulle part, tu t’es levé
A 9 ans, tu étais garçon-vacher
Les rats te tenaient compagnie
Mais tu avais d’autres envies.

Seul, tu as appris à lire
Mais c’était conduire
Qui allait te servir,
De tremplin, d’avenir.

Tu trônes, solennel
Près de la Delage du colonel
Les véhicules
Vont être ton pécule.

Chuintements éclectiques
Des premiers camions électriques
Branle-bas
Des gazogènes à bois
Tu as connu
Tous les débuts.

Extraction, chargement des cailloux
A la pelle, debout
Construire les routes
Jusqu’au bout, sans doute.

De l’exode, tu n’as jamais parlé
J’ai pourtant identifié
Avec quel camion tu as emmené
Toute ta famille se sauver.

C’est dans le CD2 acheté aux ricains
Qu’avec toi, j’ai chargé
Les sacs de blé, dans la plaine de Noisé.
Je n’aurai laissé ma place, à aucun.

Inlassablement tu racontais les parties de chasse,
Ce vol de perdreaux ou de bécasses
Le chien à l’affût
Qui rapporte, déçu.

A la belote, c’était Nous contre Eux
On jouait toujours tous les deux.
Depuis longtemps, tu es parti
Mais comment veux-tu, que je t’oublie.

1 réflexion sur “Souvenir de Georges”

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