Migration et installation de la famille Chabosseau dans les Deux-Sèvres

Pierre Chabosseau

Pierre Chabosseau est âgé de 35 ans lorsqu’il perd, en 1861, sa mère Marie Frouin le 29 octobre et son père Pierre Chabosseau le 15 novembre. L’acte de décès de Marie Frouin précise qu’elle vit de mendicité. La famille est très pauvre. La vie aux Bauxchênes, hameau de la commune du Voide est précaire.
Sept mois plus tard, Pierre se marie avec Louise Landais, de huit ans sa cadette.
Aux Bauxchênes, ils vont avoir trois enfants : Pierre Jean Joseph en 1863, Louis Auguste en 1870 et François Constant, mon arrière-grand-père, le 25 octobre 1872. Pierre est journalier, la soupe n’est pas bien grasse et le pain vient à manquer.

Pierre a appris qu’il y avait du travail dans les carrières du côté de Thouars dans le département voisin des Deux-Sèvres.
En 1880, toute la famille quitte Le Voide, parcourt à pied les 40 kilomètres du Voide à Saint Jean de Bonneval (aujourd’hui Saint Jean de Thouars), village voisin de Thouars, ou la famille s’établit.
Le chemin de fer arrivant à Thouars, les carrières de la Gouraudière, Ligron et Saint Jean ont un énorme besoin de main d’œuvre.

Carrières de Saint Jean de Thouars, Bulletin Municipal, 1976

Les recensements de Saint Jean de Thouars de 1886 et de 1891 indiquent que Pierre Chabosseau vit avec sa femme Louise Landais et leurs 2 fils les plus jeunes, Louis Auguste et François Constant dans le bourg.

1886, recensement Saint Jean de Thouars

1891, recensement Saint Jean de Thouars

Au recensement de Saint Jean de Thouars en 1896, les 2 fils les plus jeunes, Louis Auguste et François Constant n’habitent plus avec leurs parents et n’habitent plus à Saint Jean.

1896, recensement Saint Jean de Thouars


Le 7 juillet 1897 à une heure du matin Pierre Chabosseau décède dans une rue de Thouars. C’est le commissaire de police qui déclare son décès. Il est probable que Pierre avait trop abusé de boissons.

Pierre Jean Joseph Chabosseau

Dès 1881, Pierre Jean Joseph, le fils ainé, a quitté ses parents et ses frères pour être placé comme domestique chez Charles Cottenceau à la ferme de Beaugé sur la commune de Rigné. Commune voisine de celle de Saint Jean de Thouars. Il a 19 ans.
Dans cette ferme est aussi placée Louise (Marie Louise) Prioleau comme bergère. Elle a 16 ans.

1881, recensement Rigné

1886, recensement Rigné

Le 28 juin 1886, Pierre Jean Joseph Chabosseau et Louise (Marie Louise) Prioleau se marient.
Deux enfants vont naître de cette union : Marie Louise dite « Emilienne » en 1888 et Alcide Maurice en 1897.
Le couple rejoint bientôt la famille Prioleau au hameau de la Burotterie à Rigné. Ils vont y devenir agriculteurs et y feront leur vie

1891, 1896, 1901, 1906, Rigné Hameau de la Burotterie

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Pierre Jean Joseph Chabosseau au mariage de mon grand-père Georges en 1926

1936, Rigné Hameau de la Burotterie

En 1936, Pierre Jean Joseph et Louise habitent toujours le Hameau de la Burotterie, leurs enfants ont quitté le domicile familial.

Louis Auguste Chabosseau

Nous retrouvons Louis Auguste, habitant le hameau de Boucoeur commune de Saint Varent, au recensement de 1896.

1896, recensement hameau de Boucoeur commune de Saint Varent

Il s’est marié avec Anastasie Gaury. Ils se sont installés à Boucoeur avec Célestine Clémence Louise Bernard fille qu’Anastasie a eu d’un premier mariage.

Louis Auguste travaille à la tâche pour la laiterie de Riblaire.

En 1901, son frère François Constant et sa petite famille sont venus s’installer à Boucoeur.

1901, recensement hameau de Boucoeur commune de Saint Varent

En 1906 son frère et sa petite famille ont quittés Boucoeur mais c’est sa mère Louise Landais qui est venue vivre avec eux.

1906, recensement hameau de Boucoeur commune de Saint Varent

Le 25 février 1909 nait le fils unique de Louis Auguste et d’Anastasie : Armand Louis Chabosseau.

Louis Auguste est réincorporé dans l’armée le 12 décembre 1914. Il a 45 ans.
Il arrive au 67ème Régiment Territorial d’Infanterie à Parthenay le 30 mars 1915.
Il va ensuite intégrer successivement, le 25ème Régiment Territorial d’Infanterie le 1er décembre 1915, le 10ème Régiment du Génie le 11 décembre 1915 puis le 2ème Régiment du Génie le 3 janvier 1917.
Le 17 juillet 1917, il est détaché aux travaux agricoles mais le 10 novembre 1917 il est de nouveau incorporé au 7ème Régiment de Hussards.
Il est enfin libéré des obligations militaires, le 10 décembre 1918. Il va avoir 49 ans.

Louis Auguste Chabosseau au mariage de mon grand-père Georges en 1926

En 1936, Louis Auguste et Anastasie (Rose) vivent toujours à Boucoeur avec leur fils Armand Louis (Amédée), sa femme Georgette et leurs deux enfants Mercédes et Frantz.

1936, recensement hameau de Boucoeur commune de Saint Varent

François Constant Chabosseau

A Saint Jean la famille Chabosseau a pour voisins la famille Bichon. Aux recensements de 1886, 1891 et 1896 les familles Chabosseau et Bichon habitent côte à côte à Saint Jean de Thouars.

Jean Louis Bichon et Marie Philomène Guéret, son épouse, se sont mariés le 29 novembre 1877 à Saint-Clémentin et sont arrivés à Saint Jean de Thouars entre 1881 et 1886.
De cette union sont nés 7 enfants : Marie Louise née en1878, Eugène Joseph Désiré en 1880, Eugénie Octavie en1883, Joséphine Louise Anne en 1884, Louis Léon Edouard en1886, Eugène Joseph Désiré en1890 et Honoré en1895.

Marie Philomène Guéret – Bichon en 1930

François Constant Chabosseau et Marie Louise Bichon se marient à Saint Jean le 25 janvier 1897, François a 24 ans, Marie Louise 18 ans.
Les témoins sont :
Louis Auguste le frère de François, il a 26 ans, habite Boucoeur et travaille comme carrier,
René Chalopin, domestique habitant Thouars, âgé de 38 ans, ami de François,
Etienne Bichon, l’oncle de Marie Louise et Louis Cotin un ami de Marie Louise.

De cette union vont naître deux enfants :
Emilienne Octavie le 5 décembre 1897
Georges Emile, mon grand-père, le 13 février 1902

Marie-Louise au 3ème rang qui tient le drap, François Constant qui porte les draps sur l’épaule, Georges, mon grand-père, qui boude au centre, Emilienne à sa droite

Aux recensements de 1906 à 1911 François et Marie Louise sont revenus à Saint Jean, ils habitent Chemin d’intérêt commun n°35 de Thouars à Saint Varent.
En 1906 François travaille comme carrier à la carrière Benoist.
En 1911 il travaille comme ouvrier agricole chez Delphin Thiaurs.

1906 et 1911, recensements Saint Jean de Thouars

François Constant est porté sur la boisson et quand il a un coup dans le nez…
En 1905 alors qu’il effectue une période d’exercices en tant que soldat de réserve, il écope de 6 jours d’emprisonnement pour coups et blessures.

François Constant meurt le 20 avril 1912, seul, à l’hospice.

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Thouars, la ville cheminote

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L’appareil photo de Magdeleine : une demi chambre Gambs unicom

Joseph Gambs, opticien à Lyon

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Joseph Gambs, opticien au 8, place des Jacobins à Lyon, succède en 1903 à F. Gueugnon dans l’ancienne Maison Boulade, fondée en 1856. Boulade avait fabriqué un arc électrique à point lumineux fixe pour la lanterne vendue pour le Cinématographe Lumière. Joseph Gambs propose quant à lui des tireuses cinématographiques, fabriquées à partir de projecteurs Lumière.

En 1906 – 1907, Il travaille avec Rodolphe Berthon sur le problème des projections cinématographiques en couleurs naturelles par l’utilisation d’écrans sélecteurs trichromes. Berthon continuera seul les recherches qui aboutiront à la naissance du film gaufré. Dans les années 1910 -1920, Gambs propose dans ses catalogues des appareils photos de toutes marques ainsi que des appareils de cinéma Demaria ou Pathé. En 1912, Gambs est également distributeur pour Lyon des projecteurs Ernemann.

La demi-chambre GAMBS unicom

C’est un folding à plaques de verre 9×12 de l’ingénieur-constructeur (c’est marqué sur la plaque du boitier) lyonnais Gambs.
Sur cet appareil à soufflet double extension en cuir, avec décentrements horizontal et vertical par vis de régage fin, niveau à bulle rond et viseur avec cache escamotable de protection de la lumière ambiante, de nombreuses pièces métalliques sont chromées.
Pour sortir et rentrer l’ensemble optique-obturateur de sa boite, il faut appuyer sur la petite barre centrale, ce qui débloque le mécanisme de coulissement sur le rail.

En voyant le double affichage des distances et les deux curseurs se déplaçant sur le rail, on comprend que l’on a un objectif à deux focales.

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Comment j’ai fait la connaissance de Magdeleine

A la recherche d’un Yashica Mat 124 pour l’anniversaire de Louise

Nous sommes en février 2016. Nous allons fêter les 20 ans de Louise, le 27 avril prochain. La passion de Louise: la photo. Depuis quelques années déjà elle réalise des portraits. Des portraits de ses amies et connaissances qui deviennent devant l’objectif, des mannequins, des égéries pour des marques imaginaires. La découverte des photographes Vivian Maier et Saul Leiter, du peintre Edward Hopper lui ont donné l’envie de réaliser des photos de rue.

Des photos de rue… mais avec un appareil du type que celui que tient Vivian Maier dans son autoportrait ci-dessus, un reflex 6×6 type Rolleiflex. Oui, le Rollei, c’est la rolls de ce type d’appareil… Le prix est en conséquence. Le choix se porte vite sur un Lubitel, bof, bof… ou sur un Yashica. C’est pas mal, le Yashica, ça semble même bien…

La chasse au Yashica s’ouvre dès le début février pour être sûr d’en trouver un avant la date de l’anniversaire. Consultation de sites spécialisés dans la vente d’appareils photos anciens, de journaux, de revues s’enchainent. Peu de pistes réelles existent. Le Bon Coin, pourquoi pas ? Quelques annonces correspondent à ma recherche mais les vendeurs sont situés à Annecy, Strasbourg et Antibes. Un peu loin pour se déplacer et faire l’acquisition…

Une annonce attire mon attention. Un Yashica Mat 124 est à vendre au sein d’un lot d’appareils anciens. Le vendeur habite le Chateau d’Olonne en Vendée à 180 kms de Mazé. C’est jouable!!!
Un échange de mails a lieu avec le vendeur :

Annonce « Collection appareils photos, caméras, polaroïd » sur Leboncoin.fr
Bonjour, 
Il reste 15 appareils anciens (2 ont été vendus le premier à droite sur la photo et le mini dans dans une housse cuir) et les caméras.
Pour le reste ils sont dispo, j’ai d’ailleurs en plus quelques plaques photos d’époque…
Faites moi une offre « sérieuse », et surtout dites moi si il faut les expédier, auquel cas prévoir les frais de transport en plus.
Cordialement
Serge Thomer

Monsieur Thomer est un collectionneur. Il se sépare de ses appareils photos. Il collectionne beaucoup d’autres objets et il déménage prochainement dans une maison plus petite. Il est ravi d’apprendre que sa collection est destinée à une jeune fille de 20 ans, passionnée de photos.
Nous convenons de nous retrouver, tout début mars, sur l’aire d’autoroute qui se trouve proche du site du Puy du Fou, pour faire l’échange.

La veille de notre rendez-vous, je reçois un appel téléphonique de l’épouse de Monsieur Thomer. Son mari a fait une chute alors qu’il effectuait une réparation sur le toit de leur maison. Il a été hospitalisé à Nantes, dans un état grave. Il ne pourra pas honorer la rencontre prévue.

La déception est grande.

Quelques jours plus tard, je rappelle Madame Thomer pour prendre des nouvelles de son mari.
Son état de santé est un peu moins grave que ce qu’elle avait imaginée, mais reste sérieux. Ils ont échangé au sujet des appareils. Son mari est désolé pour nous… Il propose que sa femme apporte la collection à Nantes et que notre rencontre ait lieu à l’hôpital…

Fin mars, après d’autres échanges, nous convenons finalement que je vienne au Château d’Olonne, rencontrer Madame Thomer pour prendre possession des appareils photos.

Au Château d’Olonne nous rencontrons Magdeleine

Madame Thomer, nous donne, tout d’abord, des nouvelles de son mari. Il va mieux. Puis, nous apporte les cartons contenant le trésor, dans l’entrée du sous-sol. Et des cartons, il y en a. Appareils photos, caméras, sacs, étuis de transport, le volume est plus important que ce que nous imaginions. Nous époussetons, trions et transportons les cartons dans notre voiture. Après quelques échanges et avoir pu voir les collections de cannes et de solex de son mari, nous prenons congé de Madame Thomer et prenons la direction du centre des Sables d’Olonne pour y trouver un restaurant de fruits de mer.

Alors que nous en étions au dessert, Madame Thomer nous rappelle. Pouvons nous revenir la voir. Elle a d’autres choses à nous montrer…

Elle nous montre une belle chambre photographique que Monsieur Thomer veut conserver et nous informe que l’un des appareils de la collection a été la propriété de l’une de ses ancêtres : Magdeleine Bernard.

Son arrière grand-mère, Magdeleine a eu une vie exceptionnelle. Partie en Russie à pied, elle est devenue préceptrice des enfants du Tsar Alexandre III. Revenue à Ars sur Formans, elle devient l’une des premières femmes photographes françaises.

Un article lui est consacré dans le document que nous montre Evelyne Thomer : « Ars sur Formans – Une grande histoire ».

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Yashica Mat 124G

Les Yashica Mat

Le Yashica Mat est apparu en 1957. Les Mat 124 et Mat 124G furent fabriqués de 1970 à 1986. Ce clone des Rolleiflex fut le dernier d’une série de variations sur le thème des reflex bi-objectifs par la firme japonaise. Il apparut alors que ce type d’appareil était totalement passé de mode. Le pari fut réussi néanmoins. On en trouve aujourd’hui, quelquefois, dans les bourses photo.

Description

Le Yashica Mat 124 G est un appareil photo reflex 6 x 6 bi-objectifs de bonne qualité qui permet d’aborder le moyen format pour un prix modique. Entièrement mécanique (pas besoin de pile ou batterie sauf pour la cellule-posemètre d’usage facultatif), le Yashica Mat 124 G est un appareil modeste a priori mais confortable et de fabrication presque cossue. Outre la qualité des matériaux et de la finition, le simple fait d’avoir un posemètre intégré et un armement couplé à l’avancement du film sont des qualités indéniables.

Très agréable à utiliser, il accepte les pellicules 120 et 220. L’objectif est du type Tessar à quatre lentilles, formule connue pour autoriser des images très contrastées. Utilisé avec soin et en fermant un peu le diaphragme, le Yashica Mat permet des photos effectivement plus détaillées qu’un 24×36. Il est donc un bon choix pour qui veut se mettre au moyen format à peu de frais.

On peut trouver en option un pare-soleil et des compléments grand-angle et télé. Ci-contre, le complément télé qui donne unefocale d’environ 120 mm sans modifier l’ouverture relative, c’est à dire qu’il n’est pas nécessaire d’ajuster la cellule lorsqu’on s’en sert. Cependant le piqué de l’image s’en ressent et un fort vignettage apparaît lorsqu’on ferme le diaphragme au-dellà de f/8.

Utilisation

Le Yashica Mat 124 G s’utilise sans souci. Les différents contrôles reprennent la disposition des Rolleiflex, une formule qui a fait ses preuves. L’écran de visée n’est pas très clair ce qui ne facilite pas la mise au point, surtout en basse lumière, mais reste tout à fait utilisable. L’ouverture du capuchon de visée allume la cellule qui, n’étant pas d’une extrême précision, pourra avantageusement être remplacée par un posemètre à main. Il n’est cependant pas très discret, l’armement étant très bruyant.

Le son fait « crrrrrrrk zip clic-clac ». Le crrrrrrrk est le bruit de la manivelle d’avance du film. Le zip est le bruit que fait la manivelle quand on la remet en place pour armer l’obturateur. Le clic est le bruit de l’obturateur à 1/500 s et le clac le bruit du déclencheur qui reprend sa place.

Accessoires

Pare - soleil et bouchon d'objectif
Pare – soleil et bouchon d’objectif
Complément télé (devant celui pour l'objectif de visée, derrière celui pour l'objectif de prise de vue)
Complément télé (devant celui pour l’objectif de visée, derrière celui pour l’objectif de prise de vue)
Sac de transport
Sac de transport

Exemples de photos prises avec un Yashica Mat 124

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Femmes d’Anjou, sortez de l’ombre

Femmes d’Anjou, sortez de l’ombre
Du Moyen Âge à nos jours
240 biographies de Femmes d’Anjou, 250 illustrations et encadrés, pour vous faire découvrir par thématique ces Femmes d’Anjou.

Université Angevine du Temps Libre – UATL
Editions du Petit Pavé

Des femmes angevines qui ont marqué leur époque dans les arts, la littérature, la vie politique, la résistance, la vie culturelle, religieuse, ou tout simplement la vie de tous les jours. Au fil de votre lecture, vous croiserez Aliénor d’Aquitaine, La Mathie, qui reçut Henri IV dans son jeu de paume du Pélican, ou encore La Belle Angevine, dont le mariage a été entériné par le Pape !!! Charlotte Blouin à laquelle de nombreux malentendants sont toujours reconnaissants. Des femmes qui se sont illustrées pendant les Guerres de Vendée, des Résistantes de la Guerre 1939-1945 comme Marie Talet, ou au siècle dernier, des femmes célèbres dans la vie artistique comme Gaby Morlay… la vie politique comme Ginette Leroux, première femme députée en Anjou ! et combien d’autres qui n’ont jamais renoncé à aller jusqu’au bout de leurs engagements. Quelques noms de femmes d’exception, glanés ici et là, ont contribué à faire connaître en leur temps ce beau pays d’Anjou.

L’Université Angevine du Temps Libre (UATL) est une association loi 1901 ouverte à tous les seniors
Son but est de lutter contre l’Isolement, l’Inactivité et le sentiment d’Inutilité dans un esprit d’échange en développant la curiosité et l’acquisition de connaissances. Elle propose plus de 300 activités chaque année ainsi que des conférences, des voyages et une bibliothèque. Fonctionnant, sur la base du bénévolat, elle compte 400 bénévoles animant les ateliers et 3200 adhérents.

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Filles-mères et assistance publique en Deux-Sèvres (1904-1944) – Marie-Danièle Lenne

Marie-Danièle Lenne

Marie-Danièle Lenne est titulaire d’un Master 2 d’Histoire et recherche de l’Université d’Angers, d’un Master 2 de Sociologie et Ethnologie et d’un Diplôme Universitaire de Responsable de Formation. Ancienne enseignante vacataire à l’Université d’Angers, (IUT Carrières sociales) et Assistance Sociale à l’Education Nationale, elle est depuis peu retraitée. Son domaine de recherche concerne principalement l’histoire de l’enfance, des femmes au xixe et xxe siècle et des politiques sociales, éducatives et économiques qui s’y rapportent. Elle est adhérente à la SHAAPT (Société d’Histoire, des Arts et d’Archéologie du Pays Thouarsais) pour laquelle, elle a effectué des conférences. Ce livre est issu de son mémoire de master d’Histoire.

Entre 1904 et 1944, 700 enfants, environ, sont recueillis chaque année par l’Assistance publique des Deux-Sèvres. La grande majorité d’entre eux sont des enfants abandonnés et illégitimes. Leurs mères désignées par le vocable « fille-mère » sont jeunes et sont elles-mêmes « abandonnées » : rejetées par leurs familles, congédiées par leurs patrons, délaissées par le père de l’enfant… Les inspecteurs du service des enfants assistés, fonctionnaires et serviteurs de la Troisième République, forts de leur conviction d’oeuvrer pour le « bien public » vont, par leur politique d’assistance, tenter de réduire le nombre d’abandons en proposant les secours votés dans le cadre de la loi du 27 juin 1904 et ainsi agir pour le redressement moral de la fille-mère. Considérées par la société comme de « pauvres filles » ou filles aux « moeurs légères », elles subissent l’opprobre. Leurs courriers adressés à l’inspecteur révèlent une toute autre réalité. Ignorantes de la loi, elles sont cependant sûres de leur droit de mère et vont parfois même tenter de le faire valoir, en contestant certaines décisions de l’inspecteur.

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Michel Ragon – Les livres de ma terre

Michel Ragon, né en 1924, grandit dans une famille paysanne de Vendée. Arrivé à 14 ans à Nantes avec sa mère veuve, il quitte l’école pour exercer différents petits métiers tout en étant passionné de littérature et de poésie. En 1945, il s’installe à Paris où il alterne toutes sortes d’emplois alimentaires et multiplie les rencontres à la fois avec le milieu littéraire et artistique de la capitale mais aussi avec les écrivains prolétariens dont il se sent très proche. Passionné d’art abstrait, il rejoint aussi le groupe COBRA et s’improvise critique d’art pour des revues. 

Michel Ragon, à partir du milieu des années 1960, ne cesse de publier sur ses nombreux sujets de prédilection que sont la littérature prolétarienne, l’anarchisme, l’art abstrait, l’architecture, l’histoire de l’art. Engagé comme conférencier pour le Ministère des Affaires étrangères, il devient par la suite professeur à l’Ecole des arts décoratifs. Egalement romancier, il publie des romans à succès autour de sa Vendée natale, notamment.

Il meurt le 14 février 2020, à l’âge de 95 ans.

Les Livres de ma terre

Personne ne peut oublier l’image de Dochâgne, mussé dans le vieux chêne d’un pays dévasté. 1796, en Vendée. Après le cataclysme de la guerre, les survivants recommencent l’histoire du monde, les individus s’associent, de nouvelles familles se forment, le cycle des saisons et l’histoire continuent. C’est ainsi que les hommes vivent… Ils ont nom ici Tête-de loup, Chante-en-hiver, la petite Louise, le curé-Noé… Michel Ragon s’est fait historien et ethnographe pour retrouver dans Les Mouchoirs rouges de Cholet, l’histoire véritable de sa terre, irriguée par le sang de la misère, les passions des hommes, leurs croyances indispensables. A travers les cinq livres réunis dans ce volume, il s’acquitte de la dette dont le romancier qu’il est devenu se sent redevable : restituer la mémoire des siens, de tous les siens – ceux d’un monde oublié, ceux de la génération qui l’a précédé, ceux qu’il a lui-même croisés. Ils sont tous là dans ce bel ensemble salué à son commencement par Henri Queffélec comme une  » recherche du temps perdu de la Vendée  » et qui apparaît aujourd’hui comme un pan entier de notre mémoire collective.

Les mouchoirs rouges de Cholet

Editions Albin Michel 1984.
Grand prix des lectrices de Elle.
Prix de l’académie de Bretagne.
Prix Alexandre Dumas.

Il était une fois un chêne, un gros vieux chêne et dans le tronc de ce chêne, se tenait mussé un homme. Si parfaitement intégré à l’arbre, dont il avait d’ailleurs pris la couleur grise, si incrusté dans le creux du bois, souvenir d’une déchirure d’orage, que personne n’eût imaginé que ses membres, qui parfois se détachaient du tronc pour se désengourdir, eussent pu appartenir à une autre espèce que végétale.

La louve de Mervent

Editions Albin Michel 1985.
Livre de poche 1987.

En ce temps là, alors que les vieux démons de la nuit et de l’ignorance semblaient dévorés par les loups, alors que les loups eux-mêmes reculaient avec les forêts défrichées, que la paix sociale étendait les rameaux de ses bienfaits, des bandes de chouans, surgies on ne savait d’où, comme nées par maléfices dans une terre encore mal labourée, des bandes de chouans réapparurent, anachroniques, fantomatiques, invraisemblables.

Le cocher du Boiroux

Editions Albin Michel 1992.
Livre de poche 1994.

Un roman nimbé de mystères et d’angoisses au cœur du marais vendéen.

Ce vouvoiement renvoya Monsieur Henri à sa fonction de maître. Clovis et lui se tutoyaient jadis. Pourquoi Clovis le rejetait-il ainsi de leur enfance ? Pourquoi prenait-il cet air obséquieux qu’il ne lui connaissait pas ? Tout était gris, la jument, Clovis, la voiture, la campagne alentour. Tout était gris et triste, de cette tristesse qui sourd de la monotonie des choses et des êtres

L’accent de ma mère

Editions Albin Michel, 1980.Livre de poche, 1983.
Plon, 1989.

Pendant trente ans, ma mère m’a écrit chaque semaine, me racontant son ennui, ses maladies, ses malaises, c’est-à-dire son inquiétude dont j’étais toujours l’objet. Je n’avais jamais remarqué que ma mère parlait avec cet accent paysan de l’Ouest. Parce que je l’avais perdu. Remontant à mes sources, j’ai recherché mon identité ancestrale et culturelle, cette expression populaire, qui se trouvait derrière l’accent de ma mère.

L’accent de ma mère m’a permis de rassembler ces deux mondes auxquels j’appartenais et de retrouver l’unité entre les deux hommes qui les habitaient. Par la même occasion, il m’a fait basculer dans une aventure dont je ne suis pas encore sorti : je suis devenu romancier.

Ma sœur aux yeux d’Asie

Editions Albin Michel 1982.
Livre de poche 1886.

Ma sœur aux yeux d’Asie, c’est en fond de décor l’Indochine d’avant 1914, colonie du mou, du visqueux, de la fièvre et des moustiques, colonie des congaïs que l’on achète et que l’on abandonne en leur enlevant leur enfant…

C’est aussi l’opposition de deux cultures qui, dans le métissage dégénère en tragédie.

En savoir plus : Michel Ragon libertaire

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L’histoire de la maison de mes grands-parents

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Corps expéditionnaire russe – Le périple de la 1ère brigade spéciale d’infanterie

Après les accords de décembre 1915 avec la France, le gouvernement impérial russe met sur pied quatre brigades d’infanterie, fortes de 44 000 hommes, réparties en huit régiments spéciaux pour venir en aide à l’armée française.
Les 1ère et 3ème, brigades (généraux Lochwitsky et Maruchevski), arrivent au printemps 1916 en France.
Les 2ème et 4ème, brigades débarquent à Salonique pour se battre sur le front d’Orient. Elles serviront jusqu’à leur dissolution en janvier 1918.

La 1ère Brigade

La 1ère brigade est formée de volontaires de Moscou pour le 1er régiment et de Samara pour le 2éme régiment. Les brigades sont formées essentiellement de bataillons de réserve, c’est à dire des hommes n’ayant pas subi leur baptême du feu. Chaque unité est composée de 3500 hommes. Les cadres subalternes et les soldats sont choisis parmi les volontaires sachant lire et écrire.

1er régiment :

La sélection du 1er régiment s’est faite sur des critères physiques comme dans la garde où une certaine uniformité était recherchée. Les engagés devaient être châtains et avoir les yeux gris. La plupart savent lire et écrire. Les officiers viennent de la garde ou de la ligne et la quasi-totalité parle français. Le 1er régiment est essentiellement composé d’ouvriers d’usines.

2ème régiment :

Les hommes du 2ème régiment devaient être blonds aux yeux bleus, tous âgés entre 21 et 25 ans, Le 2ème régiment spécial est composé de 12 officiers, de 3 chefs de bataillons et d’un commandant, tous étant de carrière, volontaires et sachant parler le français. A leur arrivée, cet effectif sera complété par des officiers subalternes français parlant russe au nombre de 73. Le 2ème régiment est composé de paysans.

Le voyage

L’ordre de départ est donné le 10 janvier 1916. Commence alors, sous la neige l’aventure de la 1 ère brigade. Elle se met en route, depuis Moscou pour le 1er régiment et depuis Samara sur la Basse Volga pour le 2ème régiment. Les troupes sont dépourvues d’armements lesquels devaient être fournis par la France à l’exception des piquets d’honneur auxquels sont attribués quelques fusils de la guerre russo-turque.

Les deux régiments vont entamer un périple d’environ trois semaines, traversant en train l’Empire Russe des étendues glacées de la Sibérie jusqu’aux côtes du Sud de la Mandchourie, territoire japonais depuis la guerre russo-japonaise (1904-1905), soit un périple de 6500 km. Au départ de Samara, les hommes de troupe montent dans des trains à marchandises, nommée « Teplouchkas » alors que les officiers empruntent un vieux « Pullman » 2ème classe. Les wagons serviront aux hommes et officiers d’habitat pendant une vingtaine de jours allant des rives de la Volga jusqu’au port de Daïren.
A Irkoustsk, le train s’arrête deux jours avec des températures glaciales à –53°C. Les hommes peuvent alors se réchauffer dans un restaurant où ils étonnent par leur mode de paiement : de la poudre d’or. En effet, un chèque du Crédit Lyonnais payable au porteur pour la somme d’un million de francs-or était alloué au 2ème régiment afin de couvrir les frais de représentation de celui-ci.

Le train fait une halte également à Kouantchédzé, aux confins de la Mandchourie, afin de prendre un train japonais. Le confort de ces derniers semble être un peu plus précaire, les wagons étant froids et sans feux. Les officiers, malgré leur voiture américaine se retrouvent également dans des wagons glaciaux et inconfortables. La traversée du territoire japonais impose quelques contraintes et notamment l’obligation pour les officiers de descendre 3 ou 4 fois pour être reçus par des officiers japonais. Les japonais avaient pris toutes les mesures nécessaires pour cacher le convoi aux espions allemands. D’ailleurs, il était interdit aux soldats d’ouvrir les portes des wagons ainsi que de montrer leur tête à la lucarne.

Le 28 février 1916, la brigade arrive à Daïren. Le 1er régiment est le premier à lever l’ancre le lendemain avec deux navires : le « Latouche-Tréville » et « l’Himalaya ». Sur le premier navire, embarquent une partie du 1er régiment avec l’État-Major.

Ces navires les mèneront des rives froides de la mer de Chine aux fournaises de l’Océan Indien puis à la Mer Rouge. Quelques escales leur permettent d’entr’apercevoir des territoires et peuples peu connus comme Saigon, Hong Kong et Singapour. Après les températures extrêmes du Canal de Suez, la Méditerranée est plus clémente. Après 50 jours d’aventures, le premier régiment voit se dessiner à l’horizon les côtes de la France.

Trajet du corps expéditionnaire russe en 1916

Le 2ème régiment quant à lui ne part que le 30 février de Daïren avec le « Sontay » (paquebot mixte de 12 000 tonnes). Il traverse la Mer Jaune jusqu’au détroit de Formose, Tchossima et s’arrête à Singapour le 9 mars 1916 où il défile avec une chaleur insupportable. Hélas, l’escale se prolonge, la troupe attendant les torpilleurs russes qui doivent la convoyer car la rumeur court que les Allemands prévoyaient une attaque pour les envoyer par le fond.
Le 2ème régiment fait également escale dans la baie de Nicobar à mi-chemin entre Singapour et Colombo. Il s’arrête à Colombo le 19 mars 1916 où une foule acclame les soldats.
Après sept jours de fournaise dans la Mer Rouge, le « Sontay » entre dans le Canal de Suez. Le navire doit attendre trois jours dans le lac Ismaïl en compagnie du navire géant « ville de Paris », transformé également en transport de troupe. Cette attente est due à la crainte d’une attaque turque. Enfin, le « Sontay », convoyé par trois torpilleurs français rentre en Méditerranée.

Le 15 avril 1916, il entre dans le vieux port de Marseille. Une foule importante accueille les soldats russes.

Le Général Joffre est également présent pour souhaiter la bienvenue aux Russes :

« Notre fidèle allié, la Russie, dont les armées combattent déjà si vaillamment contre l’Allemagne, l’Autriche et la Turquie, a voulu donner à la France un gage nouveau de son amitié, une preuve plus éclatante encore de son dévouement à la cause commune.
Des soldats russes choisis parmi les plus braves et commandés par les officiers les plus réputés, viennent combattre dans nos rangs. Vous les accueillerez comme des frères ; vous leur montrerez quelle chaude sympathie vous réservez à ceux qui ont quitté leur patrie pour venir lutter à nos côtés.

Au nom de l’armée française, je souhaite la bienvenue aux officiers, sous-officiers et soldats des troupes russes débarquées en France. Je m’incline devant leurs drapeaux, sur lesquels s’inscriront bientôt les noms glorieux de communes victoires. »

Général Joffre

A peine débarqués, les Russes perçoivent, leurs armes distribuées par des soldats coloniaux.

Après avoir perçu 2 fusils sans chargeur, les soldats vont rejoindre leurs camarades déjà alignés et leur remettre leur arme. Les coloniaux chargés de la distribution sont des Martiniquais.
Archives CERFS. Crédits photographiques A. TIESENHAUSEN.

Les régiments gagnent à pied le camp Mirabeau. Le lendemain 21 avril, le premier régiment défile devant la population marseillaise avec son drapeau au côté duquel marche le Général LOKHVITSKY.
Le lendemain de la fête orthodoxe de Pâques, les soldats russes prennent le chemin pour le camp de Mailly avant de rejoindre le front.

Image d’en tête :
Défilé de la 1ère Brigade russe dans les rues de Marseille. Avril 1916. Photographe : Albert Moreau. ECPAD

Corps expéditionnaire russe – Le périple de la 1ère brigade spéciale d’infanterie Lire la suite »

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