Poèmes

Second rôle

J’ai gagné à la loterie
Pas, un vil petit prix
Mais le gros lot, tout en haut
Celui des 6 numéros :
Je suis né grand et beau.

Ils m’ont proposé
D’être pape ou derviche tourneur
C’était trop d’honneur
J’ai décliné.

Guitar héro, joueur de rugby
Se sont-ils repris,
Trop de sacrifices, pour ceux-ci
Je me suis enfui.

Cultiver le paysage
Créer un élevage
Eurent ma préférence
Dans l’existence.

L’excuse des circonstances…
Maintenant la distance,
M’oblige à dire
Que je n’étais pas mûr
Pour franchir le mur
Pour pouvoir réussir.

J’ai rebondi,
Comme on dit
J’ai assuré
Par nécessité
Mais rien de m’a porté
Sur le sentier.

De l’attelage j’aurai pu tenir les rênes
Frustré, ambivalent, c’est avec peine
Que, dans l’ombre, je me suis contenté
D’être aimé, pour ma proximité

Piètre poète, généalogiste amateur
Depuis ma naissance
J’ai cherché la reconnaissance
De mes valeurs.

Ne l’ayant pas trouvé
Je me suis retiré
En solitaire attristé,
J’ai suivi le sentier.

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Se tenir à carreaux

De la glaise de la forêt de Chambiers
Nous sommes les fils, nous y sommes nés
Au village des Rairies
Nous y avons été cuits.

Nous y avons séché,
Nous nous sommes dessiqués.
De la terre crue,
Terre cuite, sommes devenus.

Entassés, brinquebalés, transportés
Nous avons atterri à Mazé
On nous a montés, assemblés
Tout au fond du grenier.

Nous avons connu les feuilles de tabac
Remuées, chaque jour, à la force des bras.
Remplacées, bientôt par les gerbes de blé
Battues, foulées, puis par le tarare, triées.

Après avoir longtemps attendu
Nous fûmes, un jour, descendus
Auscultés, lavés, triés et choisis
Nous fûmes, à nouveau, assemblés; ébahis.

Après toutes ces années, c’est d’un nouveau sol
Dont nous sommes les membres, sans espoir d’envol
Chaque jour, nous sommes foulés
De temps en temps, balayés, aspirés.

Dans nos joints, nos interstices
Des petits insectes, des fourmis, se glissent
Elles nous rappellent notre lointain passé de glaise
Avant qu’un jour, la pelle nous apaise
A devenir cet assemblage
De cette maison, le carrelage.

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Randonnée avortée

Une brume ouateuse s’est répandue
Sur toute la surface bosselée
Au bord, une épaufrure est apparue
Il faut, choisir le chemin, se déterminer.

Emprunter le sentier des crêtes
Contourner les rochers, les arêtes
Côtoyer le ravin, le précipice
Danger que l’on dévisse.

Contourner par l’échancrure des plaines
Descendre jusqu’au lac, à peine
S’incruster, s’immiscer à travers la forêt
Puis se retrouver de l’autre côté, à peu près.

Nous en étions à ces tergiversations
Quand un élément détourna notre attention
L’orage grondait au loin
Pas d’abri, à ce point !

La pluie fit son apparition
Sans demander d’autorisation
Il nous fallait trouver
Au plus vite, une anfractuosité.

A la tombée du jour, nous sommes redescendus
Trempés, crottés, fatigués, fourbus
Nous aurions pu nous égarer, être perdus
Nous fûmes seulement déçus, par cette déconvenue.

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Point de fuite

Tu n’y penseras point,

Le poing arrive à point nommé
Pour mettre un point final
Au point de croix entamé

De moins en moins au point
De plus en plus au loin
Tout arrive à point
A qui sait attendre

La mise au point
C’est le choix
Du point visé
Du point de fuite

Sans prendre la fuite
Mais apprendre de suite
Le point à atteindre
Le point culminant

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Poème à varier

De quelle variété es-tu ? toi,
Le poème plein d’émoi
Es-tu de moi ?
Nous sommes ensemble, à tu et à toi.

Que puis-je te demander ?
Me consoler,
Des sentiments avariés,
Des paroles contrariées ?

Ecouter mes plaintes
Sur les vices
Qui se glissent
Dans les interstices ?

M’apporter quelques bribes de réconfort,
Monter à l’assaut des châteaux-forts,
Mener un combat de tranchées
Contre le doute
Auquel je m’arc-boute
Sans flancher.

Ne pas être avare
De paroles d’affection
M’aider à larguer les amarres
Pour que je prête plus d’attention
Sans dédain
Aux autres humains.

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Ou êtes-vous

Ou êtes-vous
Vous, que j’ai connu
Et que je n’ai pas revu.

Je vous ai écrit des mots suaves et tentateurs
Pourtant…
Est-ce la contrainte ou la peur
Qui m’a privé de vous ?

Mes yeux scrutateurs
Essaient de suivre vos lendemains
J’entends le bruit
De vos mélancolies.

Ou sont ces superbes élans d’espoir,
Ces fureurs de grand soir ?

Les majestés qui vous dirigent ont, sur vous, posé
Leur manteau de sécurité.
Sur vos destriers poussifs
Ne proférez aucun son plaintif !

Les grands chênes ne sont pas complaisants
Les oiseaux ne se laissent pas saisir, un instant
Soyez sourds
A mon discours
Je laisse à votre désarroi
Un doute, très étroit !

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