1 rue Frédéric Chopin

C’est là, que je suis né
Tout du moins
C’est ce que je crois.

Ma mère m’a couru après
Autour du puits
Pour me faire manger
C’est ce qu’elle m’a souvent dit.

Ne pas manger
Ce qu’elle avait préparé
Quel affront !
ça a laissé des traces.

En le fermant,
Mon cartable a heurté
La bouillotte
Qui n’était pas fermée
Le cou de ma petite sœur
A été ébouillanté.

La tête ailleurs
J’ai laissé échapper
Dans la descente de la cave,
Faro, le chiot
Que j’avais dans les bras.
Il ne s’en est jamais remis.

Sur le trottoir,
Pour aller chez grand-père
A la hauteur de l’abricotier du jardin
J’étais prêt à donner
Un coup de pied
Dans une petite branche…
Mais, le serpent s’est redressé.

Sur la photo,
Nous sommes quatre,
Sur le tas de sable
Mon frère était déjà né.

Un soir de froid glacial,
Je suis allé dans les toilettes.
Les nouveaux propriétaires
Avaient réquisitionné
La chambre de mes parents
Pour les y installer.
La cuvette était gelée
J’ai forcé sur la manette
Elle a cassé.
Je n’ai jamais avoué
Être l’auteur
De ce méfait.

Nous n’avions plus qu’une chambre
Pour cinq :
Le lit des parents
Le lit de ma petite sœur
Et le nôtre,
Celui de mon frère et moi.

En descendant de la chambre
En bas de l’escalier
Un évier
Où, nous devions nous laver.

Mon cauchemar était récurrent,
Un janissaire
Armé d’un cimeterre,
Jaillissait
Du dessous de l’escalier.
Pour nous couper la tête,
Pour nous effrayer.

Un jour,
Le cousin René
Est venu partager
La galette.
Il a avalé la fève,
Pour ne pas avouer,
Qu’il l’avait eu.
Il a failli s’étouffer.

C’est à dix ans,
Que je suis descendu
Dans la rue,
Au 21.
Je devais aller à l’école
Avec ma blouse grise
Mais, je ne m’en souviens plus.

A la ferme des Raby,
Nous allions chercher le lait
Dans le bidon en alu
Avec la poignée en bois.
Dans un panier
Quelques fois,
Nous ramenions
Des légumes ou des œufs.

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