Sous a plume de Carlos Ruiz Zafón, Barcelone la Superbe, aussi torturée qu’envoûtante, nous livre la vie de personnages obnubilés par la littérature qui gravitent autour de la librairie Sempere & fils. Qu’ils soient libraires, lecteurs, éditeurs ou écrivains, leurs âmes sont liées à celles des livres dont ils ont la charge.
Plus que le théâtre d’une série d’intrigues, Barcelone est un personnage à part entière. Elle enveloppe les protagonistes des mystères dont elle regorge ; leur dévoile et dissimule ses secrets; les cache quand ils sont pourchassés; les console de la misère dans laquelle ils sont parfois plongée; les retient captifs dans les prisons qu’elle possède. Face à la violence dont elle est la proie, Barcelone se révèle dangereuse, corrompue et imprévisible. Elle nous entraine avec elle dans un sinistre labyrinthe d’intrigues où les livres sont des portes vers des mondes en implosion.
La mythique librairie Catalonia de Barcelone, fondée en 1924, ou on pouvait lire « Le monde est gouverné par les livres » est le lieu central de la saga de Carlos Ruiz Zafón : « Le cimetière des livres oubliés ».
La saga se déroule à Barcelone entre 1920 et 1970. Le premier tome « du cimetière des livres oubliés »
« l’Ombre du Vent », sorti en 2004, est un immense succès. Un véritable phénomène traduit dans plus de 40 langues, publié dans une cinquantaine de pays et couronné de nombreux prix internationaux. Suivront, en 2009 « Le Jeu de l’Ange », puis en 2012 « Le Prisonnier du Ciel » et « le Labyrinthe des esprits » en 2016.
L’Ombre du vent : Le Cimetière des Livres oubliés 1
Daniele Sempere a presque onze ans lorsqu’il pénètre pour la première fois dans un lieu secret nommé “Le Cimetière des Livres oubliés”. Il doit, dans cette bibliothèque labyrinthique, aller à la rencontre du texte qui l’accompagnera tout au long de sa vie. Mais il va apprendre qu’on ne choisit pas un livre, c’est lui qui nous adopte. Élevé au rang de classique contemporain, “L’Ombre du vent” est une quête, celle de la littérature, intimement liée à la vie, mais toujours plus forte que celle-ci.
Le Jeu de l’ange : Le Cimetière des Livres oubliés 2
Dans la Barcelone des années 1920, un jeune écrivain éperdument amoureux accepte un mystérieux contrat avec un éditeur parisien, sans se douter que cela va le conduire à mettre en danger la vie des personnes qui lui sont chères. Paru cinq ans après “L’Ombre du vent”, ce deuxième volume de la saga ne constitue pas la suite du premier volume, mais ce qui le précède, vingt ans plus tôt.
Le Prisonnier du Ciel : Le Cimetière des Livres oubliés 3
Dans la Barcelone de 1957, sous un matin de plomb et de givre du mois de décembre, Daniel reçoit la visite d’un étrange inconnu qui lui offre, pour l’achat d’une vieille édition du « Comte de Monte-Cristo », une somme démesurée. Plus inquiétant, il laisse le précieux ouvrage accompagné de quelques mots menaçants à l’encontre de Fermín.
Interrogé par Daniel, celui-ci va alors plonger dans les abîmes d’un passé qu’il aurait préféré oublier : la prison de Montjuïc dans laquelle il faillit trouver la mort en 1939, les mensonges qu’il fallut inventer, les ombres auxquelles il crut échapper. Désormais, les fantômes oubliés semblent crier vengeance.
En conteur haletant, Zafón poursuit son hommage à cette obsession qui s’insinue partout, à chaque coin de rue, cette fièvre qui habite ses héros maudits : la littérature comme seule compagne viable.
Le Labyrinthe des esprits : Le Cimetière des Livres oubliés 4
Dans la Barcelone des années de plomb, la disparition d’un ministre va déchaîner une cascade d’assassinats. Face à la propagande et à la terreur, se dresse Alicia Gris, une jeune femme déterminée et fragile, qui se joue à merveille des labyrinthes, des miroirs et des masques.
Sur sa route, elle va croiser Daniel Sempere, qui n’est plus ce petit garçon des travées du Cimetière des Livres oubliés, mais un adulte empli de tristesse et de colère incapable de se défaire de l’ombre qui plane au-dessus de la disparition de sa mère.
Alicia Gris va cependant bouleverser son quotidien et celui de ses proches en lui permettant d’accéder enfin à la vérité, et à l’accomplissement de son destin. Un final grandiose à cette merveilleuse histoire qui jusqu’au bout n’aura pas dérogé à son ambition première : rendre hommage à la littérature qui nous fait vivre.
Carlos Ruiz Zafón

Carlos Ruiz Zafón a grandi dans le quartier de la Sagrada Familia à Barcelone. Fils d’une mère au foyer et d’un père agent d’assurances, le petit Carlos est élevé dans un milieu populaire mais n’en oublie pas pour autant d’être curieux.
Autodidacte, il se passionne pour la musique, les livres, les maths, la photo. A 8 ans, il pond ses premières historiettes. A 14 ans, il écrit son premier roman. L’école l’ennuie. Carlos collabore à un magazine, intègre aussi une compagnie de théâtre puis débarque dans le milieu de la pub au milieu des années 80. Pris dans le tourbillon du business, il décide pourtant de tout lâcher. En 1993, il quitte sa ville natale et s’envole pour Los Angeles. Scénariste et écrivain, il vit entre Barcelone et Los Angeles.
Le 19 juin 2020, à 55 ans, il décède d’un cancer dans sa résidence de Los Angeles.
Lire et aimer « Le Cimetière des Livres oubliés », c’est se sentir instinctivement attiré par Barcelone. Les lecteurs veulent voir les lieux décrits dans l’Ombre du Vent ce qui incitera Carlos Ruiz Zafón à participer à la rédaction d’un guide de « Promenades dans la Barcelone de l’Ombre du vent ».
Il a également écrit « la Trilogie de la Brume » (Le Prince de la brume, Le Palais de Minuit, Les Lumières de septembre) et « Marina », un roman isolé sorti en 1993.

Fort intéressant.