Comment la ferme de La Girouardière devint le lieu de vie de la famille Chabosseau

La famille Frételière

Urbain Frételière et son épouse Perrine Rabin s’établissent à la Girouardière peu après leur mariage en novembre 1697. Ils sont les nouveaux occupants de cette métairie, d’une vingtaine d’hectares. Ils vont y élever quelques vaches et une dizaine de brebis et leur suite. Ils vont aussi y cultiver du seigle, du baillarge (de l’orge de printemps), des pois verts, des choux et des raves. Quelques pâtures sont aussi nécessaires pour nourrir le cheptel et les bœufs de labour. Le jardin et les quelques fruitiers vont apporter la base de l’autosubsistance de la famille. Les bonnes années, ils cultiveront une boisselée de lin que Perrine pourra filer.

Plan cadastral napoléonien1838
Capture d’écran Google Earth février 2022

De leur union vont naître cinq enfants, trois filles et deux garçons. Françoise, la fille ainée voit le jour en 1701, vont suivre Urbain, Louise, Perrine et Michel en 1707.

Urbain meurt le 10 janvier 1723 à l’âge de 44 ans. Ses enfants sont âgés de 22 ans pour l’ainée et de 16 ans pour le plus jeune. La famille va faire face pour maintenir la métairie en bon état de fonctionnement. C’est Michel le fils cadet, qui va finalement rester à la ferme pour succéder à ses parents. Sa mère Perrine, malade, presse son fils de se marier et associe le nouveau ménage à l’exploitation de la ferme dans le contrat qui va être établi lors du mariage. Michel se marie avec Jeanne Froger le 2 juillet 1743 et devient le chef de ménage et le nouveau métayer de la Girouardière. Perrine meurt en février 1744.

Michel et Jeanne vont donner naissance à trois filles, Jeanne née en 1745, Françoise en 1747 et Michelle en 1750. Michel qui est comme son père de constitution fragile, fait appel à des journaliers pour l’aider ou le suppléer dans les tâches les plus rudes de la ferme, en particulier pour les labours et l’ensemencement des boisselées de céréales et le ramassage des foins.

Etienne Chabosseau

Etienne Chabosseau est l’un de ces journaliers qui se place comme valet de ferme à la Toussaint. Il est le quatrième enfant de l’union de son père Mathurin et de sa mère Marie qui auront ensemble sept enfants. Juste après la mort de sa mère en juin 1741, en octobre 1741 son père se remarie avec Françoise, sa belle-mère, dont il va avoir deux autres enfants. Son père se remariera une troisième fois, à la mort de sa deuxième épouse.
Etienne, comme beaucoup d’enfant de familles nombreuses pauvres, est placé très jeune. Il sera placé puis se placera lui-même dans les borderies ou les métairies de Nuaillé, d’Yzernay ou de Coron.

Il se placera à plusieurs reprises chez les Frételière à la Girouardière. Il fallait trimer dur, la soupe était quelquefois mal beurrée mais il s’entendait bien avec ses patrons Michel et Jeanne. Comme son père, Michel Frételière meurt à 44 ans, le 21 mai 1751. Sa femme Jeanne reste seule avec ses trois filles. La situation de Jeanne est la même que celle qu’a connu sa belle-mère Perrine mais elle n’a pas de fils pour l’aider, pour reprendre la suite. Heureusement il y a Etienne, son valet de ferme, qui a l’habitude des travaux à effectuer et qui a déjà beaucoup seconder son mari, ces dernières années.

Coron Chapelle Notre Dame de Vertu
Notre Dame des Vertus

Le 5 juin 1753, Etienne Chabosseau, alors âgé de 28 ans, se marie avec sa patronne Jeanne Froger, veuve de Michel Frételière, de onze ans son ainée.

Le 15 mars 1754 Etienne vient faire baptiser leur fils Michel par le curé Frémit dans la chapelle Notre Dame des Vertus dans le bourg de Coron. Il est accompagné de Michel Goubault, son voisin de la Petite Chévrie ainsi que de sa belle sœur Marie Magdelaine Froger.
Etienne s’est installé maintenant dans la ferme à demeure et a repris le métayage de la Girouardière.
Trois ans, plus tard, Jeanne, bien qu’âgée de 43 ans donne naissance à leur fille Marie, qui décédera à l’âge de 19 ans en 1776.

Michel Chabosseau

En 1779, Michel Chabosseau a maintenant 25 ans. C’est lui, le seul fils de la famille, qui assure la plus grande partie du travail de la ferme, il panse les animaux, il laboure et ensemence les champs, il fauche les prés bas et rentre les foins.
Sa mère Jeanne s’en est allé en 1777 et son père Etienne décline de plus en plus.

Il fréquente Jeanne Brunet, une fille de Coron, qu’il rencontre à chaque assemblée, le dimanche.
Le frère de Jeanne Brunet, Martin s’est marié avec Françoise Frételière, sa demi-sœur, la deuxième fille que sa mère Jeanne a eu de son premier mariage.
Michel Chabosseau et Jeanne Brunet se marient le 21 juin 1779.
Le père Retailleau leur donne la bénédiction nuptiale en présence d’Etienne, le père de Michel, de Pierre Brunet et Renée Gourichon, les parents de Jeanne, de Martin Brunet, le frère de Jeanne, Michel et Jean Brunet, ses oncles, de Guy Denis, leur beau-frère et de Jacques Froger, l’oncle de Michel.

L’automne suivant, Etienne, le père de Michel décède, le 7 novembre 1779.
Michel et Jeanne sont maintenant les nouveaux métayers de la Girouardière. La métairie est devenue, à part entière, le lieu de vie de la famille Chabosseau.
De leur union vont naître dix enfants, les six premiers à la Girouardière, les quatre derniers à la Gourdinière ou ils s’installent en 1795.
Mais ceci est une autre histoire…

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