Laisser-aller
La toue cabanée
Tousse
S’enroue
Puis, s’ébroue
Bruisse
Glisse
Au fil de l’eau
clapotante
20 Grande Rue
La toue cabanée
Tousse
S’enroue
Puis, s’ébroue
Bruisse
Glisse
Au fil de l’eau
clapotante
20 Grande Rue
Le long de l’eau de la rivière
Galopent les chevaux couleur de pierre
La lune rousse, faune échevelée
Suis le cheval blanc dans son galop ailé
La gazelle alléchée par ces prouesses galantes
Se vautre et se fait plus aimante.
La mouche vibre à l’appel silencieux des notes
L’oiseau piaffe et la croque.
La forêt mugit pour faire entendre qu’elle proteste
Un souffle de vent pousse les nuages
La dame des hautes cimes enrage
Pliée sous son fardeau, elle part, sans un geste
La Crilousière
Jour de pleine lune Lire la suite »
Je me sens nègre blanc,
Immigré togolais, arabe ou portugais
Je me sens breton de souche
De couches occitanes ou corses
Je suis le conteur social
De cette mère édentée qui trainent ses lardons
De ce lupen-prolétariat qui grouille
De ces éclopés, noirs émigrés
De ces prolos encagés, sortis de racines alcooliques
auto-mitraillés par la grisaille chaotique
De ces garnements dégoutés d’exister
Je suis la rage au ventre
Aux ventres creux de ces pouilleux
Sous alimentés de culture à 100 balles
De ces télé-fusillés dans leurs chaises bancales
Ce sont eux, les poinçonneurs divins
Qui, d’un coup de clef à molette
Eurent pu trancher la tête
Des banquiers véreux
Je suis le crachat, le dégoût, le vomissement
Je suis le revanchard de toutes les révoltes
Je suis cette appendice canularde
Qui vous bave sous le nez
La Crilousière
Je suis le revanchard de toutes les révoltes Lire la suite »
De tout mon cœur
Je me suis battu
Le gilet jaune
J’ai revêtu
Sur le rond-point
J’ai levé le poing
J’y suis venu
Et je t’ai vu
SOS amor
Tu m’as conquis
J’t’adores
L’automne
S’est parée
D’une langueur monotone
De 1er degré
La nuit,
Du satin blanc…
C’était pour une autre vie,
Ce n’était pas le moment
Lavabo
3ème porte à droite.
Dans le dos
Des coups de lattes.
Ne te fais pas
Des nœuds
Au cerveau
Sacrebleu
Croque note
Crois en eux
Adopte
Les mots bleus
Ceux qui font du bien
A son corps comme au tien
Ne laisse pas aller ton corps
Saute à l’élastique
Voleur d’amphores
Au fond des criques
Au pavillon des lauriers
C’est maintenant qu’il faut se réveiller
D’un amour aveugle
Si peu partagé
Au jardin des délices
Goûte à tous les épices
Qu’entre tes cuisses
Je me glisse
Que n’ai-je appris à skier
Que n’ai-je fondu
Sur ton balconnet
Sans m’y être perdu
Que n’ai-je pris l’Everest
Le devant et le reste
Aucun express ne m’emportera
Vers la félicité, vers le walhalla
Dans la généalogie
Je me suis perdu
Dans la géographie
Des petits ensembles
Des grands amphis
Malaxe l’automate
Mes circuits sont niqués
Y’a tout à remplacer
Dans cette boite crânienne
Celle qui était mienne
Paul a dit
Que l’orange était bleue
Mais Jacques a dit
Qu’il fallait ouvrir le parapluie
A Cherbourg ou ailleurs
L’Asie coule à mes oreilles
A Saint Jacques j’irai
A Beaugency ou Orléans
Pour retrouver la mémoire
Sur les tombes
Bombez le torse
Soldat
Par l’au-delà
Tu transmettras le morse
Des morceaux d’histoire
Disloquées, dispersées
Des morceaux de mémoire
A tes descendants
Magdelaine est allée
De Chambéry en Russie
A pied.
Comment est-elle revenue
Sans s’être perdue ?
Elle s’est retrouvée
A vendre des bondieuseries
A prendre des photographies.
Ne prend pas la fuite
Ecrit donc la suite
Ma petite entreprise
A bien connue la crise
Pour s’y retrouver
Dans toutes ces pensées
Soldat, sans joie
Va, déguerpi
L’amour t’a faussé compagnie
Ose ma jolie
Ne tourne pas le dos à la vie
Prends des trains à travers la plaine
Affronte tes tempêtes
Et comble ta quête
Impossible
De te satisfaire
De vaines espérances
Il faut te défaire.
Hommages à Bashung, à Julie, à Magdelaine, aux disparus objets de mes recherches, à Nougaro, à Crosby et à d’autres…
Hommage à qui ? Lire la suite »
Je suis cette voiture qui passe
Je croise vos vies
Sans laisser de traces
Je ne suis pas de ceux qui suscitent l’ennui
Ni, de ceux que l’on jette à l’oubli
Absorber par le temps
Jusqu’à l’absence ;
Je peux être, à l’instant,
A l’écoute de vos tourments
Le doute, ce poison, ce gâcheur de joie
S’insinue en moi,
Suis-je ton père, à toi ?
Qu’importe, petite complice
Tu es ma fille, ma miss.
Au 129
Es-tu de moi ? Lire la suite »
Outrage aux embrigadés
Caricatures de ce qui est attendu
Raideur, rigueur et saluts
Par la hiérarchie et l’ordre, rassurés.
Tout ce qui n’est pas ordre
Est magouilles et coups tordus
Tout ce qui n’est pas nous
Est étrange, étranger et désordre.
Le thé à la menthe, ultra sucré
Offert par les porteurs
A, le charme et le parfum de l’ailleurs
Mais ne permet pas la découverte de l’altérité.
Sculpture, peinture et poésie
Voyages, convivialité et généalogie
N’effacent pas l’outrance du besoin d’ordre
Les relations se tendent jusqu’à la corde.
Le malaise s’installe
Autour de la table
Il est temps de quitter les lieux
Sur le pas de la porte ; les adieux.
2023
Tu es l’ouvrier d’un futur incertain
Prolo opprimant femme et enfants
Tu charpentes, tu maçonnes à tours de bras
La poussière étouffe ta gorge et tu bois
Ta civilisation c’est celle
Des bagarres de chantiers
Des histoires de motos et de nanas
La curiosité te surprend
Comme l’envie de te connaître
Face à l’initiative
Tu réponds, sur la défensive
Fout moi ton poing dans la gueule
On aura fait un pas !
La Crilousière
Difficile rencontre Lire la suite »
Au cœur de la bambouseraie
Un village gris apparait.
Sur le toit de la maison commune
Nous sommes grimpés
En cinq colonnes, à la une
Nous nous sommes situés.
Nous sommes descendus
Au bout de la rue
Pour y trouver
Un peu d’hospitalité.
Nous avons fui
Les brumes du Nord
Traversé la chaine des puits
La montagne, les contreforts.
Nous nous sommes engagés
Sur un chemin escarpé
Nous y avons rencontré
Une horde de sangliers.
Nous l’avons aperçu, le mas
Tout au loin, en contrebas.
20 Grande Rue
De l’autre côté des contreforts Lire la suite »
Dans la maison toute endormie
Je me suis levé, sans bruit
Sans grand embarras
Ton souffle soulève les draps
Tu es cassée, pliée
Par quelque cauchemar
Derrière tes yeux clos
Tes jambes repliées
Avec retard
Laisse entrevoir le cahot
Allongée là, punie
Toute molle,
A ton école
Je me trouve pris.
Au ronflement de la cheminée
Tu as remué
Dans la maison endormie
De silence et de pluie.
La Crilousière
Dans la maison endormie Lire la suite »