Poèmes

Ou êtes-vous

Ou êtes-vous
Vous, que j’ai connu
Et que je n’ai pas revu.

Je vous ai écrit des mots suaves et tentateurs
Pourtant…
Est-ce la contrainte ou la peur
Qui m’a privé de vous ?

Mes yeux scrutateurs
Essaient de suivre vos lendemains
J’entends le bruit
De vos mélancolies.

Ou sont ces superbes élans d’espoir,
Ces fureurs de grand soir ?

Les majestés qui vous dirigent ont, sur vous, posé
Leur manteau de sécurité.
Sur vos destriers poussifs
Ne proférez aucun son plaintif !

Les grands chênes ne sont pas complaisants
Les oiseaux ne se laissent pas saisir, un instant
Soyez sourds
A mon discours
Je laisse à votre désarroi
Un doute, très étroit !

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Matin enneigé

Ce matin, le jardin est tout enneigé,
Les mésanges charbonnières sont affairées,
à grignoter les noix proposées,
Pinsons et moineaux essaient, de leur voler.

Le rouge-gorge pondéré et martial
Attends un instant spécial
Pour prendre part au festin
A l’entrée du jardin.

Sur le pommier sentinelle
L’autre mangeoire est aussi visitée
De manière solennelle.

Les tomates affaissées le long des piquets
Gris, vert, rouille, les branches alignées
Se sont débarrassées, de la neige verglacée.

Au fond du verger, les oiseaux, plus gros
Corbeaux et merlots
Se disputent les meilleurs morceaux.

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Le dieu NPK

Un toubab habillé
Guérisseur se son état
En Afrique, vint se promener.

Il y fut témoin,
De meurtres, massacres, supplices
Et pour l’initier, de sacrifices.

Que faire des corps ?
Il les vit, transportés,
Emmaillotés, desséchés.

Les marabouts conseillaient
De ne pas s’en défaire
Le guérisseur dit, de les porter en terre
Pour en faire don, au dieu NPK.

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Larmes

Alarme !
Les larmes
Coulent
Roulent
Sur ses joues
Couvertes de boue.

Malgré le poids des ans,
Les yeux pourtant,
Etincèlent.

Je décèle
Ce qu’elle recèle.
Son port altier
Son costume soigné
Révèlent.

Elégance
Intelligence
Pensées subtiles.

Quel chagrin inutile
A pu la blesser
A l’en faire pleurer ?

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Jour de pleine lune

Le long de l’eau de la rivière
Galopent les chevaux couleur de pierre
La lune rousse, faune échevelée
Suis le cheval blanc dans son galop ailé

La gazelle alléchée par ces prouesses galantes
Se vautre et se fait plus aimante.
La mouche vibre à l’appel silencieux des notes
L’oiseau piaffe et la croque.

La forêt mugit pour faire entendre qu’elle proteste
Un souffle de vent pousse les nuages
La dame des hautes cimes enrage
Pliée sous son fardeau, elle part, sans un geste

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Je suis le revanchard de toutes les révoltes

Je me sens nègre blanc,
Immigré togolais, arabe ou portugais
Je me sens breton de souche
De couches occitanes ou corses

Je suis le conteur social
De cette mère édentée qui trainent ses lardons
De ce lupen-prolétariat qui grouille
De ces éclopés, noirs émigrés
De ces prolos encagés, sortis de racines alcooliques
auto-mitraillés par la grisaille chaotique
De ces garnements dégoutés d’exister

Je suis la rage au ventre
Aux ventres creux de ces pouilleux
Sous alimentés de culture à 100 balles
De ces télé-fusillés dans leurs chaises bancales

Ce sont eux, les poinçonneurs divins
Qui, d’un coup de clef à molette
Eurent pu trancher la tête
Des banquiers véreux

Je suis le crachat, le dégoût, le vomissement
Je suis le revanchard de toutes les révoltes
Je suis cette appendice canularde
Qui vous bave sous le nez

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