Musique

Zaho de Sagazan : l’ascension d’une sensible

À 24 ans, la chanteuse à la voix profondément remuante est passée de quasi-inconnue à nouvel espoir de la chanson française. Elle a reçu quatre Victoires de la Musique lors de la dernière cérémonie – sur cinq nominations. Lors de la remise de la Victoire de la Chanson de l’année « Être sensible, c’est être vivant, et on n’est jamais trop vivant ! », a déclaré dans son émouvant discours de remerciement l’artiste qui a longtemps cru que son extrême sensibilité était un défaut… jusqu’à ce qu’elle comprenne que c’était sa principale qualité.

Avec son lyrisme, ses textes qui parlent d’amour et qui touchent à l’essentiel, la filiation de Zaho de Sagazan avec Barbara saute aux yeux. Et elle l’assume complètement. « C’est une artiste que j’ai énormément écoutée et je me suis beaucoup inspirée d’elle. »

C’est en écoutant Barbara, mais aussi Brel et d’autres grands noms du répertoire français que Zaho a compris que les émotions transmises par une chanson pouvaient être universelles et qu’elle a découvert le pouvoir des mots. « J’avais de la difficulté à m’exprimer. C’était vraiment horrible d’être incomprise » … Après le pouvoir des mots, elle a découvert celui de la voix, puis de la mélodie, puis celui de la musique électronique.
« Et là je me suis dit ah : si tu mets les quatre ensemble… »

Zaho de Sagazan : l’ascension d’une sensible Lire la suite »

Ame brisée – Akira Mizubayashi

« Rei éprouva comme une brûlure d’estomac, une chaleur acide, à la fois intense et diffuse, qui vous monte à la gorge. Un énorme bloc d’émotions glacées se mettait à fondre peu à peu sous l’effet de cette chaleur intérieure dormante. Le temps se défossilisait, recommençait à trembler. »

Tokyo, 1938. Quatre musiciens amateurs passionnés de musique classique occidentale se réunissent régulièrement au Centre culturel pour répéter. Autour du Japonais Yu, professeur d’anglais, trois étudiants chinois, Yanfen, Cheng et Kang, restés au Japon, malgré la guerre dans laquelle la politique expansionniste de l’Empire est en train de plonger l’Asie. Un jour, la répétition est brutalement interrompue par l’irruption de soldats. Le violon de Yu est brisé par un militaire, le quatuor sino-japonais est embarqué, soupçonné de comploter contre le pays. Dissimulé dans une armoire, Rei, le fils de Yu, onze ans, a assisté à la scène. Il ne reverra jamais plus son père… L’enfant échappe à la violence des militaires grâce au lieutenant Kurokami qui, loin de le dénoncer lorsqu’il le découvre dans sa cachette, lui confie le violon détruit. Cet événement constitue pour Rei la blessure première qui marquera toute sa vie… Dans ce roman au charme délicat, Akira Mizubayashi explore la question du souvenir, du déracinement et du deuil impossible. On y retrouve les thèmes chers à l’auteur d’Une langue venue d’ailleurs : la littérature et la musique, deux formes de l’art qui, s’approfondissant au fil du temps jusqu’à devenir la matière même de la vie, défient la mort.

Schubert String Quartet No. 13 Rosamunde
I. Allegro ma non troppo

Tesla Quartet : Ross Snyder & Michelle Lie, violons ; Edwin Kaplan, alto ; Serafim Smigelskiy, violoncelle

Schubert : Quatuor n° 13 en la mineur D. 804  » Rosamunde »
III. Minuetto, Allegretto,

Quatuor Ardeo : Carole Petitdemange, Mi-sa Yang (violons), Yuko Hara (alto) & Joëlle Martinez (violoncelle)
interprètent le 3e mouvement (Minuetto, Allegretto, Trio) du Quatuor n° 13 en la mineur D. 804  » Rosamunde » de Franz Schubert.
Extrait de l’émission Soirée spéciale France Musique sur son 21 enregistrée le 13 janvier 2021 au Studio 104 de la Maison de la Radio.

Johann Sebastian Bach : Gavotte en Rondeau from the Partita for solo violin No. 3 in E major, BWV 1006

Gil Shaham, violin
Encore recorded at a concert of the Berliner Philharmoniker, 10

Ame brisée – Akira Mizubayashi Lire la suite »

Île de Ré – Claude Nougaro

Dans l’île de Ré
Ma belle adorée
Je t’emmènerai
Bientôt


Au mois le plus tendre
Le mois de septembre
Où l’on peut s’étendre
Bien seuls

Regardant la plaque
Des flots et les flaques
Que les soirées laquent
D’argent,


Regardant les teintes
Allumées, éteintes,
D’une toile peinte
Par un génie clair


Dans l’île de Ré
Ma belle adorée
Je t’emmènerai

Tout beau


Remontant l’aorte
D’une route accorte
Nous irons aux Portes
Au bout


Mes parents y vivent
Tout près de la rive
Brodée de salives
Nacrées


Là, la fleur marine
Par les deux narines
Grise la poitrine
D’un encens sucré


Sur le tapis mousse
De la plage rousse
Soudain je te pousse
Alors


Voici le célèbre
Cliché de vertèbres,
De bras et de lèvres
Roulant


Sur le drap de sable
Que l’eau imbuvable
Lessive inlassable
Nettoie

Effaçant l’empreinte
Pourtant sacro-sainte
De la longue étreinte
De nos cœurs en croix


Quand la lune brûle
L’îlot majuscule
Dont tintinnabulent
Les ports


Sur les pierres vieilles
Je nous appareille
De phrases vermeilles
Partons


Nous jetterons l’ancre
Dans le flacon d’encre
D’une nuit qu’échancre
Là-bas


Le phare sirène
Du cap des Baleines
Tournant la rengaine
D’amour d’au-delà


Dans l’île de Ré
Ma belle adorée
Je t’emmènerai
Demain


Ta main dans la mienne
Come rain or come shine
Comme reine ou comme chaîne
Je t’aime


Rois mages en cohorte
Barbe Bleue des Portes
L’océan t’apporte
La clé


La clé du mystère
Pour toi, ma Miss Terre
Que tu sauras taire
Dans l’île de Ré.

Source : Musixmatch

Paroliers : Claude Nougaro / Loic Pontieux

Île de Ré – Claude Nougaro Lire la suite »

Aucun express – Alain Bashung

Aucun express ne m’emmènera
Vers la félicité
Aucun tacot n’y accostera
Aucun Concorde n’aura ton envergure
Aucun navire n’y va
Sinon toi

Aucun trolley ne me tiendra
Si haut perché
Aucun vapeur ne me fera fondre
Des escalators au chariot ailé
J’ai tout essayé
J’ai tout essayé

J’ai longé ton corps
Épousé ses méandres
Je me suis emporté
Transporté
Par-delà les abysses
Par-dessus les vergers
Délaissant les grands axes
J’ai pris la contre-allée
Je me suis emporté
Transporté

Aucun landeau ne me laissera
Bouche bée
Aucun Walhalla ne vaut le détour
Aucun astronef ne s’y attarde
Aucun navire n’y va
Sinon toi

J’ai longé ton corps
Épousé ses méandres
Je me suis emporté
Transporté
Par-delà les abysses
Par-dessus les vergers
Délaissant les grands axes
J’ai pris la contre-allée
Je me suis emporté
Transporté

Aucun express ne m’emmènera vers
La félicité
Aucun tacot n’y accostera
Aucun Concorde n’aura ton envergure
Aucun navire n’y va
Aucun

J’ai longé ton corps
Épousé ses méandres
Je me suis emporté
Transporté
Par-delà les abysses
Par-dessus les vergers
Délaissant les grands axes
J’ai pris la contre-allée
Je me suis emporté
Transporté

Source : LyricFind

Paroliers : Alain Bashung / Jean Marie Fauque / Richard Mortier

Paroles de Aucun express © Universal Music Publishing Group

Aucun express – Alain Bashung Lire la suite »

Dixit Dominus Georg Friedrich Haendel 1707

En 1706, Haendel entame un voyage de trois ans en Italie qui le conduira à Rome, Florence, Naples et Venise. C’est à Rome, en avril 1707, qu’il achève la composition de son Dixit Dominus.

Désirant probablement impressionner ses protecteurs et bienfaiteurs romains (dont plusieurs cardinaux) qui l’avaient accueilli malgré sa confession luthérienne, Haendel, alors âgé de 22 ans, compose une œuvre originale qui, tout en rappelant certaines compositions chorales de Vivaldi, lui permet de faire une entrée remarquée sur la scène musicale. Elle touche si profondément les autorités religieuses que celles-ci lui proposent de se convertir au catholicisme, ce qu’il décline poliment.

La structure de l’œuvre, qui alterne ou conjugue chœurs et arias pour solistes (2 sopranos, contre-ténor, 2 ténors, basse) afin de souligner le contenu émotionnel du psaume, en fait une sorte de cantate sacrée en huit parties.

L’un des premiers grands disques de John Eliot Gardiner ! Le chef d’orchestre britannique enregistre en 1978 pour le label Erato le « Dixit Dominus » de Haendel, avec le Monteverdi Choir et le Monteverdi Orchestra, ancêtre des English Baroque Soloists. Une belle version, dynamique et épurée.

Dixit Dominus Georg Friedrich Haendel 1707 Lire la suite »

Marche pour la cérémonie des turcs Le bourgeois gentilhomme Jean-Baptiste Lully 1670

Ce divertissement fut composé pour la représentation d’une pièce de Molière « Le bourgeois gentilhomme » (commandée par le Roi Louis XIV). Il s’agit d’une musique de ballet. Le rythme que l’on entend est typique (rythme pointé : un peu « pompeux ») et représente la marche du Roi Soleil, Louis XIV.

Giovanni Battista Lulli, Marche pour la Cérémonie des Turcs, Le Bourgeois Gentilhomme
Modo Antiquo, Federico Maria Sardelli
François de Rudder, récitant
Concert du 16 mai 2009, Sala Luca Giordano, Palazzo Medici Riccardi, Florence

Au théâtre

Comédie-ballet de Molière, avec la musique de Lully
Mise en scène de Jérôme Deschamps
Direction musicale Marc Minkowski, Thibault Noally,
David Dewaste (en alternance)
en partenariat avec Les Musiciens du Louvre

Le Bourgeois gentilhomme Jérôme DeschampsDernière comédie-ballet créée par Molière et Jean-Baptiste Lully en 1670, le Bourgeois Gentilhomme est certainement le chef-d’œuvre de ce genre hybride. … Jérôme Deschamps s’empare des aventures de Monsieur Jourdain, ce bourgeois qui s’ennuie et désire s’élever par la culture.

Marche pour la cérémonie des turcs Le bourgeois gentilhomme Jean-Baptiste Lully 1670 Lire la suite »

Air des Sauvages Les Indes galantes Jean Philippe Rameau 1735



Les Indes Galantes
Jean Philippe Rameau
Air des Sauvages
1735

Cet air célèbre est tiré des Indes Galantes, le premier des six opéras – ballet qu’écrivit Jean Philippe Rameau en 1735. La scène « Les Sauvages » est à la fin de l’œuvre et voit la réconciliation entre les colonisateurs et les colonisés avec le calumet de la paix !

Les Sauvages – Les Indes Galantes – Jean Philippe Rameau
Les Arts Florissants – William Christie

Les Sauvages – Les Indes Galantes – Jean Philippe Rameau
Clément Cogitore

Air des Sauvages Les Indes galantes Jean Philippe Rameau 1735 Lire la suite »

Retour en haut