PhildeFaire

Le bal en B

Pas bête, la betterave,
Elle bat la mesure
Sur sa batterie – tambour
Pour annoncer le bal du soir.

A l’entrée, des ballons multicolores
Vous, invitent à venir, bouger, balancer
Au son de la voix de basse
Du chanteur baryton

Prenez une bouchée
De ce délicieux baba
Sans faire bombance
Entrez dans la danse
Avec bienveillance.

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A de l’As… Abracadabra

L’as ausculte le jeu de cartes,
Il veut y découvrir,
Des astres inconnus,
Des astéroïdes, des astrolabes,

Des asters, des achillées, des pieds d’alouette,
Les fleurs de son enfance

Ses amis :
Le roi, la reine et le valet de cœur

C’est au royaume des animaux
Qu’il est transporté

Il est accueilli par les asticots,
Les aigles royaux et les abeilles

Pour venir s’ajouter à eux
Ils lui proposent un tour de magie :
« Abracadabra »

L’as se transforme
En un majestueux perroquet Ara.

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Chère Pauline,

Il y a plus de vingt ans
Je t’ai accueilli
Tu étais toute jeunette
Et déjà, bien placide.

Notre relation s’est nouée
De confiance mutuelle
Au fil des années.

Te mettre le licol,
Te prendre les pieds,
T’atteler,
Fut paisible.

Tu aimais être brossée,
Câlinée, sollicitée…
Naturellement, tu venais
Pour quémander de l’attention
Pour, déguster, aussi,
Une carotte ou une feuille de sauge.

Tu fus une mère attentive
A la naissance de Théo, ton fils,
Que tu dressas, à ta manière
Il t’agaça, assez souvent, par la suite.

Tu aimais trop les friandises,
Les festins d’herbe ou de foin…
Ça t’a joué des tours.

Tu m’as laissé,
Ainsi que ton grand dadais de fils
Pour rejoindre le paradis des ânes.
Ou tout du moins, un lieu de quiétude
Comme celui,
Que tu avais trouvé, chez nous.

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Expoèmes 2025 – RIVE D’ARTS

Article publié dans Ouest France le 19 février 2025

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Tempêtes

Dévastons les espaces clos

Dévastons les barrières mentales

Dévastons les obstacles incertains

Décimons les opinions critiques

Décimons les ronchonnements marmonnés

Ajustons les abonnements

Ajustons les éléments éphémères du monde flottant

Ajustons ce qui doit être ajusté

Elevons nos esprits au-dessus des cimes

Elevons nos corps au-dessus des vols de grues

Berçons nos peines au gré du vol des pétales de fleurs de cerisiers

Berçons nos illusions de douceurs animales

Ecoutons le bruit lancinant de l’écoulement de l’eau du ruisseau de montagne

Percevons les dividendes de caresses appuyées

Percevons le solde de pensées envolées, si peu sures de leur existence

Gagnons en assurance pour que l’impermanence ne nous effraye plus

Hurlons nos chagrins à la face hideuse des dieux et déesses

Hurlons nos espoirs dans la moiteur d’un soir d’été nuageux

Déchirons le voile de nos incertitudes trop prégnantes

Déchirons nos carapaces accumulées au fil des années

Rattrapons au fil de l’eau nos bribes de pensées que nous y avons jetées

Rattrapons nos constructions éphémères pour en faire des cathédrales

Joignons nos mains pour une prière à l’avenir glorieux

Joignons nos gestes pour caresser la peau douce de fesses amies

Portons à nos lèvres la saveur douçâtre de la poire trop mure

Portons à nos bouches les mamelons érigés de petits seins aperçus

Commençons à construire les routes qui mènent à soi

Commençons à gravir les barricades de nos certitudes

Découvrons le paysage grandiose qui apparait au-dessus de la mer de nuages

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Un dimanche à la ferme

Dimanche de printemps,
Dans la cabine du tracteur
Je laboure le champ
Au bord de la route.

Le père et la mère Neveu
Sont postés. Assis
De l’autre côté de la route
Ils me regardent.

Aucune voiture ne passe,
Rien ne s’agite,
Tout est immobile.
Qu’attendent-ils ?

Du carrefour,
Soudain, surgit
Un peloton de cyclistes.
Les Neveu applaudissent.

Je laboure, je laboure
Dans d’incessants
Allers et retours.

A intervalles réguliers
Les cyclistes ressurgissent
C’est jour de course aux Rairies.

Après d’incessants passages
C’est un groupe d’échappés
Qui s’est extrait du groupe.

Pendant ce temps,
Je me suis rapproché
Du bord de la route.

A mon tour,
Je regarde
Les Neveu,
Les cyclistes.

J’ai fini de labourer
Je ne sais pas qui a gagné
Les Neveu sont rentrés.

L’un d’entre eux
Viendra, demain
Chercher du lait
A l’heure de la traite.

On n’évoquera,
Probablement pas,
La course.

On parlera, de la terre
Qui se met bien,
De l’ensemencement du maïs
Qu’il est temps d’effectuer.

De son temps,
Il n’en semait pas
Du maïs,
Le père Neveu.

Il attelait sa jument
Pour labourer,
Ça mettait bien plus longtemps.

Il replantait
Les betteraves,
A la main.

De son temps,
Il n’y avait pas
De course cycliste,
Le dimanche.

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Musicienne

C’étaient des jours improbables
Ou elle était lassée
De toujours jouer les partitions
Qu’elle avait déjà jouées

Brisés les arpèges de la harpe
Qui l’avait si souvent accompagnée
Rompue l’harmonie
De notes envolées

Ses études au conservatoire
Commencées à l’âge de 6 ans
Dans sa Russie natale
L’avait forgé
Aprement

Le clavecin et le piano-forte
Etaient toujours là
Pour lui prêter main forte
Dans ces instants là

Elle ne doutait jamais de Purcell
Ou de Rameau
C’était ses doutes à elle
Qui résonnaient en écho

Le soleil, vainqueur de nuages
Une cantate de Clérambault
Au Théâtre des Dames
Avec ses compagnes
Du groupe Il Buranello
Lui apporta du réconfort

Souvenir du concert du groupe Il Buranello
Dimanche 24 novembre 2019
Au Théâtre des Dames, Les Ponts de Cé

Il Buranello, dans une cantate de Louis-Nicolas Clérambault

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Frêle silhouette

Le vide s’est installé
En bleu et gris
De sable et d’eau

Le ciel ennuagé
S’est associé
A l’immensité
De la mer
Au loin

Les nuages ont peint
Les sommets alentour
De leur obscurité

Quelques silhouettes d’arbres
Se fondent
Dans le vert de la pente

Le temps s’est figé
Dense et vibrant
De solennité
La vie s’est crispée
Dans l’instant

Seul, le moine
Frêle silhouette sur la plage
Témoigne
D’une humanité existante
A la nature brute

La taverne aux poètes
Atelier d’écriture
15 juin 2024

Evocation du tableau de Caspard David Friedrich : le moine et la mer

Suite à la lecture d’un extrait du poème : Un peu d’or dans la boue de Guy Goffette publié en 1991 – La vie promise – Gallimard

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Une image contenant peinture, dessin, Arts visuels, Art moderne Description générée automatiquement

En espoir de cause – 2

Cause, causons, causette
Nous sommes dans une partie concave,
Dit l’un,
Non, dans une partie convexe,
Dit l’autre,
Qu’on vexe, qu’on vexe,
Qui donc est vexé ?

La culture, dans doute…
Victime de coupes sombres,
D’injonctions,
De diktats,
Muse, musons, musette

L’agriculture en déroute ?
Sur sa route pleine d’obstacles
C’est la grande débâcle
Sa perte de sens
L’a frappée de disgrâce
Crève, crevons, crevette

Le poil se hérisse
Pour soutenir les femmes
Suivies, poursuivies
D’assiduités salaces
Harcelées, malmenées
Couche, couchons, couchette

Les causes ne manquent pas
Pour s’indigner
Se lever
Manifester
Ne pas faire qu’en causer.

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T comme Transporteur – T comme Traversée du siècle en camion

Georges Chabosseau, mon grand-père paternel est né le 13 février 1902 à Boucoeur, hameau de la commune de Saint-Varent dans le nord des Deux-Sèvres.
A 9 ans il est placé comme garçon de ferme. A 10 ans, son père meurt de trop d’alcool dans une rue de Thouars. A 14 ans, son oncle Louis Auguste Chabosseau le prend sous son aile. Ils vont ramasser œufs, volailles, cochons dans les fermes puis les transportent et les vendent à Thouars. C’est le début de l’amour de Georges pour la mécanique, les camions, le transport.

Georges assis aux côtés de son oncle Louis Auguste Chabosseau au poste de conduite

Le camion qu’ils utilisent a été construit par le constructeur automobile Marius Berliet à Lyon en 1912 – 1913. A partir de 1914, la production de ce camion sera exclusivement réservée à l’armée pour le transport des troupes et du matériel d’intendance.

Le 13 février 1922, Georges a 20 ans. Il est mobilisé au bureau de recrutement de Niort avec le grade de 2ème classe. Sur le fascicule de mobilisation, il est indiqué qu’il habite Louzy et exerce la profession d’entrepreneur de transports. Il a probablement continué et développé l’activité exercée avec son oncle.

Il est affecté au Centre de mobilisation du Train quartier Langlois (la caserne Verneau, aujourd’hui) à Angers. Il rejoint ensuite Bordeaux pour embarquer, destination Casablanca au Maroc.
Georges fait son service militaire au sein de la 1ère compagnie du 123ème Escadron du Train des Equipages Automobiles. Arrivé simple soldat, il est tout d’abord mécanicien monteur, il obtient le permis de conduire, devient chauffeur de camion puis chauffeur du colonel.

Georges devant la Delahaye du Colonel avec son copain Henri Guindon (1922-1923)

Au début des années 30, Georges avec 3 associés créent une entreprise de transport.

Ils transportent principalement des cailloux pour remblayer les routes et les chemins qu’ils chargent dans les carrières de la Gouraudière et de Ligron.

En juin 1940, lors de l’exode, la famille Chabosseau, celles des associés de mon grand-père et d’autres thouarsais s’entassent dans deux camions et trois voitures, direction le sud. Ils descendent jusqu’à Captieux puis Maillas dans les Landes près de Mont de Marsan ou ils arrivent le 21 juin 1940. Ce jour-là, les Allemands s’emparent de Thouars.

Le 9 juillet 1940, mon grand-père Georges, dépose à la mairie de Maillas, son fusil de chasse et ses cartouches. La famille Chabosseau, les familles des associés et des réfugiés belges s’entassent dans les véhicules pour remonter à Thouars.

Georges au côté du camion Unic 8314 XL 1, utilisé pendant l’exode (photo prise à la fin des années 40)

Le camion est un Unic CD 2 produit dans l’usine Codra (Compagnie des Diesels Rapides, d’où le sigle CD), à Puteaux. Il est équipé d’un moteur diesel quatre temps à chambre de précombustion permettant une charge totale de 8 tonnes. Il a été fabriqué de 1932 à 1938. En mai 1940, la situation militaire de la France se dégrade au point que la direction d’Unic décide de déplacer tout l’outil de production dans l’usine Marot de Niort.

Georges et ses trois associés : Maurice Bréchelier, Marcel Cousin et Adrien Martineau

Au début des années 50, mon grand-père Georges, se sépare de ses associés et crée sa propre société de transport. Mon père Marc le rejoindra quelques années plus tard.

Camion Unic Lautaret

À partir de 1952, Unic est complètement intégré dans le groupe Simca et en devient la division véhicules industriels. Au Salon du véhicule industriel 1954, la nouvelle cabine Unic remporte la médaille d’argent ! Très reconnaissable à sa ligne moderne et à sa calandre ornée de 3 barres, elle préfigure un rajeunissement complet des modèles.

La société de transports Chabosseau a eu une activité artisanale de transport de fourrages, de céréales, de résidus d’huile de palme qui étaient incorporés aux aliments destinés au bétail, d’engrais, de bois pour la menuiserie, de plâtre pour la construction pendant une trentaine d’années des années 50 à sa cessation d’activité en 1978.

Dans les années 1960-1970 j’ai passé de longues journées dans le CD2 des années 30, toujours en service, dans le Lautaret qui m’a bien souvent conduit de Thouars en Normandie, de Normandie à Paris puis de Paris à Thouars

Les moyens de transport existent depuis la nuit des temps et ont évoluer en fonction des évolutions et découvertes : le bateau, la roue, la traction animale, la machine à vapeur, les chemins de fer, l’automobile, l’aviation, les containers…

Le transport routier est depuis les années 50 une composante essentielle de la chaîne d’approvisionnement. Le mot camion tire probablement son origine d’une parenté avec chemin (camino en espagnol par exemple) ou avec le latin chamulcus (« charriot bas »)…

Ce moteur de développement qui a grandement contribué aux 30 glorieuses est désormais remis en question : comment le transport de marchandise va-t-il pouvoir évoluer ? va-t-on trouver de nouvelles technologies plus performantes, plus rapides, plus efficaces et moins coûteuses ? et surtout, plus écologiques ?

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