Expoèmes 2025 – RIVE D’ARTS
Expoèmes 2025 – RIVE D’ARTS Lire la suite »
Dévastons les espaces clos
Dévastons les barrières mentales
Dévastons les obstacles incertains
Décimons les opinions critiques
Décimons les ronchonnements marmonnés
Ajustons les abonnements
Ajustons les éléments éphémères du monde flottant
Ajustons ce qui doit être ajusté
Elevons nos esprits au-dessus des cimes
Elevons nos corps au-dessus des vols de grues
Berçons nos peines au gré du vol des pétales de fleurs de cerisiers
Berçons nos illusions de douceurs animales
Ecoutons le bruit lancinant de l’écoulement de l’eau du ruisseau de montagne
Percevons les dividendes de caresses appuyées
Percevons le solde de pensées envolées, si peu sures de leur existence
Gagnons en assurance pour que l’impermanence ne nous effraye plus
Hurlons nos chagrins à la face hideuse des dieux et déesses
Hurlons nos espoirs dans la moiteur d’un soir d’été nuageux
Déchirons le voile de nos incertitudes trop prégnantes
Déchirons nos carapaces accumulées au fil des années
Rattrapons au fil de l’eau nos bribes de pensées que nous y avons jetées
Rattrapons nos constructions éphémères pour en faire des cathédrales
Joignons nos mains pour une prière à l’avenir glorieux
Joignons nos gestes pour caresser la peau douce de fesses amies
Portons à nos lèvres la saveur douçâtre de la poire trop mure
Portons à nos bouches les mamelons érigés de petits seins aperçus
Commençons à construire les routes qui mènent à soi
Commençons à gravir les barricades de nos certitudes
Découvrons le paysage grandiose qui apparait au-dessus de la mer de nuages
Dimanche de printemps,
Dans la cabine du tracteur
Je laboure le champ
Au bord de la route.
Le père et la mère Neveu
Sont postés. Assis
De l’autre côté de la route
Ils me regardent.
Aucune voiture ne passe,
Rien ne s’agite,
Tout est immobile.
Qu’attendent-ils ?
Du carrefour,
Soudain, surgit
Un peloton de cyclistes.
Les Neveu applaudissent.
Je laboure, je laboure
Dans d’incessants
Allers et retours.
A intervalles réguliers
Les cyclistes ressurgissent
C’est jour de course aux Rairies.
Après d’incessants passages
C’est un groupe d’échappés
Qui s’est extrait du groupe.
Pendant ce temps,
Je me suis rapproché
Du bord de la route.
A mon tour,
Je regarde
Les Neveu,
Les cyclistes.
J’ai fini de labourer
Je ne sais pas qui a gagné
Les Neveu sont rentrés.
L’un d’entre eux
Viendra, demain
Chercher du lait
A l’heure de la traite.
On n’évoquera,
Probablement pas,
La course.
On parlera, de la terre
Qui se met bien,
De l’ensemencement du maïs
Qu’il est temps d’effectuer.
De son temps,
Il n’en semait pas
Du maïs,
Le père Neveu.
Il attelait sa jument
Pour labourer,
Ça mettait bien plus longtemps.
Il replantait
Les betteraves,
A la main.
De son temps,
Il n’y avait pas
De course cycliste,
Le dimanche.
Un dimanche à la ferme Lire la suite »
C’étaient des jours improbables
Ou elle était lassée
De toujours jouer les partitions
Qu’elle avait déjà jouées
Brisés les arpèges de la harpe
Qui l’avait si souvent accompagnée
Rompue l’harmonie
De notes envolées
Ses études au conservatoire
Commencées à l’âge de 6 ans
Dans sa Russie natale
L’avait forgé
Aprement
Le clavecin et le piano-forte
Etaient toujours là
Pour lui prêter main forte
Dans ces instants là
Elle ne doutait jamais de Purcell
Ou de Rameau
C’était ses doutes à elle
Qui résonnaient en écho
Le soleil, vainqueur de nuages
Une cantate de Clérambault
Au Théâtre des Dames
Avec ses compagnes
Du groupe Il Buranello
Lui apporta du réconfort
Souvenir du concert du groupe Il Buranello
Dimanche 24 novembre 2019
Au Théâtre des Dames, Les Ponts de Cé
Le vide s’est installé
En bleu et gris
De sable et d’eau
Le ciel ennuagé
S’est associé
A l’immensité
De la mer
Au loin
Les nuages ont peint
Les sommets alentour
De leur obscurité
Quelques silhouettes d’arbres
Se fondent
Dans le vert de la pente
Le temps s’est figé
Dense et vibrant
De solennité
La vie s’est crispée
Dans l’instant
Seul, le moine
Frêle silhouette sur la plage
Témoigne
D’une humanité existante
A la nature brute
La taverne aux poètes
Atelier d’écriture
15 juin 2024
Evocation du tableau de Caspard David Friedrich : le moine et la mer
Suite à la lecture d’un extrait du poème : Un peu d’or dans la boue de Guy Goffette publié en 1991 – La vie promise – Gallimard
Frêle silhouette Lire la suite »
Cause, causons, causette
Nous sommes dans une partie concave,
Dit l’un,
Non, dans une partie convexe,
Dit l’autre,
Qu’on vexe, qu’on vexe,
Qui donc est vexé ?
La culture, dans doute…
Victime de coupes sombres,
D’injonctions,
De diktats,
Muse, musons, musette
L’agriculture en déroute ?
Sur sa route pleine d’obstacles
C’est la grande débâcle
Sa perte de sens
L’a frappée de disgrâce
Crève, crevons, crevette
Le poil se hérisse
Pour soutenir les femmes
Suivies, poursuivies
D’assiduités salaces
Harcelées, malmenées
Couche, couchons, couchette
Les causes ne manquent pas
Pour s’indigner
Se lever
Manifester
Ne pas faire qu’en causer.
En espoir de cause – 2 Lire la suite »
Georges Chabosseau, mon grand-père paternel est né le 13 février 1902 à Boucoeur, hameau de la commune de Saint-Varent dans le nord des Deux-Sèvres.
A 9 ans il est placé comme garçon de ferme. A 10 ans, son père meurt de trop d’alcool dans une rue de Thouars. A 14 ans, son oncle Louis Auguste Chabosseau le prend sous son aile. Ils vont ramasser œufs, volailles, cochons dans les fermes puis les transportent et les vendent à Thouars. C’est le début de l’amour de Georges pour la mécanique, les camions, le transport.
Le camion qu’ils utilisent a été construit par le constructeur automobile Marius Berliet à Lyon en 1912 – 1913. A partir de 1914, la production de ce camion sera exclusivement réservée à l’armée pour le transport des troupes et du matériel d’intendance.
Le 13 février 1922, Georges a 20 ans. Il est mobilisé au bureau de recrutement de Niort avec le grade de 2ème classe. Sur le fascicule de mobilisation, il est indiqué qu’il habite Louzy et exerce la profession d’entrepreneur de transports. Il a probablement continué et développé l’activité exercée avec son oncle.
Il est affecté au Centre de mobilisation du Train quartier Langlois (la caserne Verneau, aujourd’hui) à Angers. Il rejoint ensuite Bordeaux pour embarquer, destination Casablanca au Maroc.
Georges fait son service militaire au sein de la 1ère compagnie du 123ème Escadron du Train des Equipages Automobiles. Arrivé simple soldat, il est tout d’abord mécanicien monteur, il obtient le permis de conduire, devient chauffeur de camion puis chauffeur du colonel.
Au début des années 30, Georges avec 3 associés créent une entreprise de transport.
Ils transportent principalement des cailloux pour remblayer les routes et les chemins qu’ils chargent dans les carrières de la Gouraudière et de Ligron.
En juin 1940, lors de l’exode, la famille Chabosseau, celles des associés de mon grand-père et d’autres thouarsais s’entassent dans deux camions et trois voitures, direction le sud. Ils descendent jusqu’à Captieux puis Maillas dans les Landes près de Mont de Marsan ou ils arrivent le 21 juin 1940. Ce jour-là, les Allemands s’emparent de Thouars.
Le 9 juillet 1940, mon grand-père Georges, dépose à la mairie de Maillas, son fusil de chasse et ses cartouches. La famille Chabosseau, les familles des associés et des réfugiés belges s’entassent dans les véhicules pour remonter à Thouars.
Le camion est un Unic CD 2 produit dans l’usine Codra (Compagnie des Diesels Rapides, d’où le sigle CD), à Puteaux. Il est équipé d’un moteur diesel quatre temps à chambre de précombustion permettant une charge totale de 8 tonnes. Il a été fabriqué de 1932 à 1938. En mai 1940, la situation militaire de la France se dégrade au point que la direction d’Unic décide de déplacer tout l’outil de production dans l’usine Marot de Niort.
Au début des années 50, mon grand-père Georges, se sépare de ses associés et crée sa propre société de transport. Mon père Marc le rejoindra quelques années plus tard.
À partir de 1952, Unic est complètement intégré dans le groupe Simca et en devient la division véhicules industriels. Au Salon du véhicule industriel 1954, la nouvelle cabine Unic remporte la médaille d’argent ! Très reconnaissable à sa ligne moderne et à sa calandre ornée de 3 barres, elle préfigure un rajeunissement complet des modèles.
La société de transports Chabosseau a eu une activité artisanale de transport de fourrages, de céréales, de résidus d’huile de palme qui étaient incorporés aux aliments destinés au bétail, d’engrais, de bois pour la menuiserie, de plâtre pour la construction pendant une trentaine d’années des années 50 à sa cessation d’activité en 1978.
Dans les années 1960-1970 j’ai passé de longues journées dans le CD2 des années 30, toujours en service, dans le Lautaret qui m’a bien souvent conduit de Thouars en Normandie, de Normandie à Paris puis de Paris à Thouars
Les moyens de transport existent depuis la nuit des temps et ont évoluer en fonction des évolutions et découvertes : le bateau, la roue, la traction animale, la machine à vapeur, les chemins de fer, l’automobile, l’aviation, les containers…
Le transport routier est depuis les années 50 une composante essentielle de la chaîne d’approvisionnement. Le mot camion tire probablement son origine d’une parenté avec chemin (camino en espagnol par exemple) ou avec le latin chamulcus (« charriot bas »)…
Ce moteur de développement qui a grandement contribué aux 30 glorieuses est désormais remis en question : comment le transport de marchandise va-t-il pouvoir évoluer ? va-t-on trouver de nouvelles technologies plus performantes, plus rapides, plus efficaces et moins coûteuses ? et surtout, plus écologiques ?
T comme Transporteur – T comme Traversée du siècle en camion Lire la suite »
Philomène et Eulalie
Sont devenues amies
Un jour de commémoration
Des morts de la Nation.
Auguste et André
Etaient nés, la même année.
Le 4 août 1914
Ils étaient enrôlés
Dans la grande mêlée.
Les deux poilus
Agés de trente ans
Avaient déjà vécus
Une vie de paysans.
Quitter cette vie
Quitter Philomène et Eulalie
Fut un grand déracinement
Un innommable arrachement.
Philomène et Eulalie
Firent l’apprentissage de la solitude
Leurs journées s’emplirent d’inquiétude
Ce fut le premier grand défi
De leurs jeunes vies
Elles apprirent à se débrouiller seule
Labourer, faucher, confectionner les meules
Par tous les temps, aller à pied
Apporter leurs légumes au marché
André, fut le premier à tomber
Depuis le début des combats
Il était à Verdun, assiégé
Début mars 1916, un shrapnel traversa
Son crâne de haut en bas
Auguste, lui, résista plus longtemps
Il prenait des nouvelles, de temps en temps
De Philomène et de la petite Marie-Anne
Qu’ils avaient adoptée de toutes leurs âmes
En avril 1918, ce fut son tour
A Grivesnes, dans la Somme
Une balle le cueillit au détour
Il n’eut plus de visage d’homme
Au pied du monument aux morts
Une fois que les clairons se turent
Le destin changea leurs sorts
Philomène et Eulalie se reconnurent
De veuves, elles devinrent combattantes
D’envies envahissantes, rassurantes, réconfortantes
Elles allaient, vivre à fond la vie, à chaque instant
Laisser sur le bord du chemin, les tourments
Eulalie se souvenait maintenant
De tous ces délicieux moments
Vécus avec Philomène, son amie
Qui était, elle aussi, à son tour, partie.
Philomène et Eulalie Lire la suite »
Mobilisons-nous !
Battons-nous !
Défendons-nous !
Notre cause est juste
Lynchons les injustes
De quelle cause parlons-nous ?
D’une cause, brève de comptoir ?
Porteuse de désespoir :
De nos élus, tous vendus,
Repus, corrompus…
De la vie chère
Bien trop chère…
De la planète qui s’échauffe,
Se réchauffe…
De causes perdues
De malentendus
Trop bien entretenus…
De quelles causes causons-nous ?
De l’incapacité à penser l’avenir,
D’anticiper, de prévoir, de planifier…
De l’incapacité à accueillir,
A intégrer, à insérer…
De l’incapacité à réjouir,
La jeunesse
Par de vaines promesses
De travail émancipateur,
De paysages charmeurs…
Engageons-nous
A soutenir nos proches
A nourrir les oiseaux
A prendre soin des ânes
Engageons-nous
Sans gilet jaune,
Vert, rouge ou bleu
A être debout
En espoir de cause – 1 Lire la suite »
Je n’ai pas su voir l’entaille,
provoquée par l’ancienne collision,
que j’avais oubliée.
Je connais pourtant tes cicatrices
par bien des côtés conductrices
et créatrices d’incertitudes.
Le train a poursuivi sa chute
Je ne l’ai pas vu venir
Seules les odeurs de cendres et de rouille
ont été restituées.
Nous pensions bien faire en fermant l’enclos
Nous nous y pensions à l’abri, à niveau.
Il n’en fut rien
La porte s’est ouverte
sur un avenir incertain.
Ouverture de l’entaille Lire la suite »