Les combattants vendéens de la famille Cochard

Pierre Cochard et son fils ainé François qui étaient membres de l’assemblée communale lors de l’établissement du cahier de doléances des Cerqueux en 1789 ont respectivement, 70 et 45 ans en 1793.
Ils vont, sans doute, encourager, soutenir les membres de la famille qui vont combattre mais aucune trace d’eux en tant qu’acteurs directs n’a été retrouvée.
Trois des fils de Pierre, le patriarche qui a eu 19 enfants et l’un de ses gendres vont être combattants de la Grande Armée Catholique et Royale.

Pierre Cochard, 3ème fils du patriarche Pierre

Pierre Cochard, le troisième fils que Pierre a eu avec sa première femme Marie Madeleine Goupil, a 41 ans en 1793. Il a épousé Perrine Henry en 1772 dont il a eu trois fils, Pierre, Louis et Joseph. Il est cultivateur à la Sèvrie.
Il va être de tous les combats de 1793, ceux de Mars décrits par Pierre Devaud mais il participera aussi, aux victoires vendéennes à Chemillé en avril, à Bressuire et à Thouars en Mai, à Coron, Torfou et Saint Fulgent en septembre. Il sera aussi présent lors de la défaite des vendéens à Cholet le 17 octobre puis il va suivre l’armée catholique et royale lors de virée de galerne. Il va passer la Loire, élire La Rochejaquelein généralissime, prendre, avec lui, Laval le 23 octobre. Il sera à Granville le 14 novembre, au Mans le 12 décembre lors des déroutes des vendéens et sera capturé à Savenay le 23 décembre 1793 (3 nivôse an II). Il sera, aussitôt, condamné à mort comme brigand de la Vendée, et exécuté par la commission militaire séante à Savenay.

Pierre Cochard, fils de Pierre, petit-fils du patriarche Pierre

Pierre va entrainer son fils Pierre Cochard né à la Sèvrie le 7 mars 1774, dans cette aventure. Il a épousé Marie Landré, originaire de la paroisse Saint Pierre de Cholet en 1792.
Il a 19 ans lorsqu’il part combattre le 14 mars 1793, il est blessé d’un coup de baïonnette à la cuisse gauche à Martigné-Briand.
Il est charpentier et charron au bourg des Cerqueux pendant la guerre, il va fournir des roues, des moyeux et des planches à l’armée Vendéenne.
Il déclare que pendant le conflit, il lui a été brûlé 40 charretées de planches, des roues, son mobilier, ses effets, 6 charges de grains, le tout pour 8 000 francs.
Comme son père, il est passé outre Loire pendant la virée de galerne, mais lui en reviendra.
Ils auront, lui et sa femme Marie,9 enfants.
Il s’est battu à nouveau en 1799 aux Aubiers et en 1815 aux Echaubrognes et à Thouars.
En 1825, il possède une petite maison qu’il habite pour 47 frs/an.
Il meurt le 8 janvier 1835 à l’âge de 61 ans. Ce sont ses fils, Pierre, Eustache et Esprit Théodore qui déclarent son décès aux Cerqueux de Maulévrier.

Jean Joseph Cochard, 12ème enfant du patriarche Pierre

Le deuxième fils du patriarche Pierre à avoir combattu est son douzième enfant qu’il a eu avec sa deuxième femme Marie Jeanne Augereau.
Jean Joseph Cochard est né le 28 novembre 1769 à la Cantinière. Il a 24 ans lorsqu’il part combattre en 1793. Lui aussi sera de tous les combats, victoires et défaites et lui aussi va participer à la virée de galerne. Il est fait prisonnier avec 98 autres combattants, probablement à Savenay en Décembre 1793. Il est fusillé à Nantes, dans les carrières de Gigant, le 17 Janvier 1794, après avoir été condamné à mort par la commission Bignon.
« Cochart Jean, domicilié à St Aubin, département des Deux-Sèvres, condamné à mort comme brigand de la Vendée, le 28 nivôse an 2 (17 Janvier 1794), par la commission militaire séante à Nantes ». (1)
« Le 28, Jean Cochart et 96 autres sont condamnés à mort… Total, en 10 séances, 1969 condamnations à mort…C’est hors de Nantes, au lieu-dit les Carrières ou les Rochers de Gigant, que ces malheureux étaient fusillés. On employait surtout des hommes ad hoc, des déserteurs allemands, qui, ne sachant pas le français, étaient sourds aux plaintes ». (2)

(1) Vendée historique, 1906, p.196
(2) Charles Berriat-Saint-Prix, La Justice révolutionnaire à Paris et dans les départements, d’après des documents originaux la plupart inédits, 1865

La « commission militaire et révolutionnaire », la plus importante est la dénommée dans l’historiographie « commission Bignon », instituée par les représentants en mission Bourbotte, Prieur de la Marne et Louis Marie Turreau, le 14 décembre 1793, après la bataille du Mans. Transférée à Savenay, puis à Nantes, elle prononce en Loire-Inférieure, du 19 décembre 1793 au 10 février 1794 pas moins de 2637 jugements, dont 2620 condamnations à mort pour rébellion armée, sur simple constatation d’identité, sans entendre de témoins et sans lecture de procès-verbaux d’arrestation ou de dépositions écrites. L’accusé simplement est appelé, son cas est évoqué, et il reçoit presqu’aussitôt la sentence. Les fusillades sont perpétrées non loin de la grande prison de l’Entrepôt à Nantes, dans les carrières de Gigant » (1)

(1) Bruno Hervé, Noyades, fusillades, exécutions : les mises à mort des brigands entre justice et massacres en Loire- Inférieure en l’an II

Nantes

Pierre Cochard, 13ème enfant du patriarche Pierre

Le troisième fils du patriarche à avoir combattu est son treizième enfant qu’il a eu avec sa deuxième femme Marie Jeanne Augereau. Il s’appelle lui aussi Pierre Cochard. Il est né à la Sèvrie le 7 mai 1771, il a donc 22 ans lorsqu’il participe aux combats en 1793. On retrouve la trace de sa participation dans le « Mémoire de proposition de pensions et gratifications » (1816, archives de Clisson). Il épousera Rose Angélique Michel en 1800 aux Cerqueux. Il est alors laboureur à la Sèvrie. Pierre décédera en 1819 à 48 ans.

Perrine Louise Cochard, 8ème enfant du patriarche Pierre, veuve de Jacques Gourdon

Perrine Louise Cochard, 8ème enfant du patriarche est née en 1761. Elle épouse, en premières noces, Jacques Richard, le 25 septembre 1782 à Etusson. Suite au décès de celui-ci, elle se remarie avec Jacques Gourdon le 29 mai 1786 aux Cerqueux de Maulévrier. Celui-ci sera tué au combat à Saint Aubin de Baubigné en 1793.

Perrine Louise perçoit une pension de 50 francs en 1816, en tant que veuve d’un combattant vendéen.

27 juin 1816 : Pensions accordées à 319 veuves d’anciens combattants et à 2 femmes blessées : noms des militaires, grade, noms des veuves, domicile (commune et arrondissement), montant de la pension. Archives départementales de la Vendée : https://etatcivil-archives.vendee.fr/ark:/22574/s005dfad1e460098/5dfad1e53b510

Louis Cochard, neveu du patriarche Pierre

Louis COCHARD le frère de Pierre le patriarche a eu un fils avec son épouse Jeanne Guesdon, lui aussi nommé Louis Cochard en 1752 à la Grande Goinière de Saint Aubin de Baubigné.
Il est cultivateur à « La Grande Goinière » et « Les Roches Mousset » et enfin à la Sèvrie avec son épouse Marie Banchereau qui lui donnera un fils, Jean, lui aussi blessé pendant le conflit.
Il fera les 3 guerres (1793, 1799 et 1815) et en 1793 recevra un coup de feu au bras gauche qui le gênera par la suite dans les mouvements.
Il figure sur l’état nominatif des militaires de l’armée vendéenne ayant droit à une seule indemnité de 100 francs en1815. (1)

(1) Archives départementales du Maine et Loire,1 M 9-15

Jean Cochard, fils de Louis, petit neveu du patriarche Pierre

Jean Cochard le fils de Louis est né à la Sèvrie, le 7 juillet 1771.
Dans le « Mémoire de proposition de pensions et gratifications » (1816, archives de Clisson), on trouve Jean Cochard, blessé aux combats de Thouars et la Chataigneraie mais aussi aux Archives Départementales des Deux-Sèvres (R67-200) en1824, Aide aux anciens soldats :
Jean Cochard soldat a reçu 2 coups de feu à la jambe gauche et à l’épaule gauche aux batailles de Thouars et de la Chataigneraie

Il ne fera que la campagne de 1793 et sera classé comme « estropié » en 1825.
Il était tisserand Cultivateur à la Sèvrie. En janvier 1810 il épousera Thérèse Chabosseau (qui n’est pas issue de la famille Chabosseau des 4 familles). Jean Cochard décédera en 1838 au village de Gaudy à Saint Aubin de Baubigné, à 67 ans.
Le beau-frère de Jean, Pierre Chabosseau sera, lui aussi, blessé de 2 coups de feu à la cuisse gauche et à l’épaule gauche au combat de Jallais.

Perrine Françoise Cochard, fille de François, petite fille du patriarche Pierre, veuve d’André-Gervais Brouard

André-Gervais Brouard est né en 1777 aux Cerqueux. Il est le fils de Joseph et de Perrine Renaudin. Il est cultivateur à la Petite Foucherie en 1813, année où il épousera Perrine Françoise Cochard, l’une des filles de François Cochard, petite fille du patriarche Pierre, née en 1790 à l’Augerie. Ils auront une fille, Françoise.
Engagé très jeune à16 ans dans le conflit, il servira comme soldat et passera la Loire.
Il décède à 42 ans en 1819 et sa veuve obtiendra un secours de 50 frs après 1830. (1)

(1) Archives départementales du Maine et Loire, Dossiers Vendéens

Son frère François combattit à ses côtés et fut blessé, et 3 de ses cousins : François Martin, Louis et Perrine Brouard furent tués.

Magdeleine Cochard, 11ème enfant du patriarche Pierre et son mari Mathurin Challet

Tragédie aux Margirandièresjuin et août 1794

Magdeleine Cochard, 11ème enfant du patriarche Pierre est née le 19 avril 1768 à la Cantinière, en la commune de Saint-Aubin-de-Baubigné. Elle épouse le 21 juillet 1789, le jour précédant la Grande Peur, Mathurin Challet, de 3 ans son ainé, veuf de Marie Berson. Ses témoins sont : son père Pierre Cochard et son beau-frère Jacques Gourdon.
Le couple s’installe dans l’une des borderies des Margirandières. De cette union vont naître 3 enfants : Magdeleine Rose en avril 1790, Marie en mai 1792 et Mathurin Pierre le 2 juin 1794.

10 jours plus tard, le 12 juin 1794, Mathurin Challet est tué par l’incursion d’une colonne républicaine.

Magdeleine meurt, deux mois plus tard, le 25 août 1794. Meurt-elle des suites de son accouchement ? de coups et blessures reçus en juin ? nous ne le savons pas.
Ils laissent leurs trois enfants âgés de 4 ans, 2 ans et 2 mois, orphelins de père et de mère.

Mathurin Pierre, le petit orphelin, épousera le 13 mai 1823, dans l’église des Cerqueux, Jeanne Perrine Devaud, la petite fille de Pierre Devaud (auteur du livre de la Gère) , liant ainsi les familles Cochard et Devaud.

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