Conditions de vie des femmes de ma famille 1750-1800

La majorité

La majorité avait été fixée par l’édit royal de février 1556 qui stipulait que les garçons jusqu’à 30 ans, et les filles jusqu’à 25 ans, ne pouvaient se marier sans le consentement de leurs parents ou de leurs ascendants. Au-dessus de ces âges, les futurs époux devaient toujours requérir le consentement par des « sommations respectueuses ». Deux étaient exigées avant de pouvoir passer outre à un refus.
L’ordonnance de Blois de 1579 décidait que tout curé qui célébrait un mariage sans le consentement des familles des futurs époux pouvait être puni pour le crime de rapt, ayant consacré une union « clandestine ». Une déclaration de 1639 privait de leurs droits successoraux les enfants qui s’étaient unis par un tel mariage.

Etude des conditions de vie de mes ancêtres

Sur les 77 femmes prises en compte pour l’analyse statistique, 41 ont moins de 25 ans soit 53%. Ce qui explique que dans de très nombreux actes de mariages, il est indiqué : « fille mineure de… ». De même pour les garçons qui devaient eux avoir 30 ans.

Mortalité prématurée

Le rôle assigné aux femmes pour assurer la continuité sociale, avoir de nombreux enfants, se conjugue à de mauvaises conditions sanitaires, entrainant une mortalité prématurée des femmes. Cette situation est illustrée par les exemples trouvés dans l’étude de la vie de mes ancêtres :

Les trois épouses de Pierre Cochard 1723 -1796
1ère épouse : Marie Madeleine GOUPIL
Elle donne naissance à 8 enfants en 17 ans
Elle décède à 40 ans des suites de son dernier accouchement
2ème épouse : Marie Jeanne AUGEREAU
Elle a 4 enfants en 6 ans
Elle décède 3 ans après la naissance de son dernier enfant à l’âge de 30 ans
3ème épouse : Mathurine CHARBONNIER
Elle a 28 ans quand elle se marie avec Pierre Cochard qui en a 52
Elle va avoir 6 enfants en 15 ans
Elle décède à 43 ans des suites de son dernier accouchement

Les deux épouses de François Cochard 1748-1823
1ère épouse : Marie VIGNEAU
Elle donne naissance à 3 enfants en 13 ans de mariage
Elle décède à 33 ans quelques mois après son dernier accouchement
2ème épouse : Marie CHAPEAU
Elle a 8 enfants en 9 ans
Elle sera mariée 40 ans et décédera à l’âge de 62 ans

Les deux épouses de Joseph Gellé 1714-1788
1ère épouse : Perrine METAIS
Elle donne naissance à 4 enfants en 12 ans de mariage
Elle décède à 45 ans des suites de son dernier accouchement
2ème épouse : Marie CIVRAIS
Elle a 4 enfants en 7 ans
Elle sera mariée 26 ans et décédera à l’âge de 56 ans

Les trois épouses de Joseph Gellé 1755-1809
1ère épouse : Marie Rose BEVILLE
Elle donne naissance à 6 enfants en 9 ans
Elle décède à 34 ans des suites de son dernier accouchement
2ème épouse : Marie SAUVESTRE
Elle se marie à 33 ans et décède 2 ans plus tard sans avoir eu d’enfant
3ème épouse : Marie CHALON
Elle se marie à 34 ans
Elle va avoir 2 enfants en 3 ans
Elle décède à 62 ans après 28 ans de mariage

Une mortalité infantile forte, une mortalité féminine surreprésentée dans les tranches d’âge de 25 à 45 ans.

Sur les 273 décès pris en compte pour l’analyse statistique, 29 ont lieu entre 0 et 4 ans soit 10,6% de l’échantillon, 4 entre 5 et 9 ans, 8 entre 10 et 14 ans, 2 entre 15 et 19 ans, 6 entre 20 et 24 ans, 49 décès interviennent avant l’âge de 25 ans soit 18% de l’échantillon.
La mortalité féminine est surreprésentée dans les tranches d’âge de 25 à 45 ans, très probablement pour les raisons évoquées précédemment, le décès suite à un accouchement.

2 réflexions sur “Conditions de vie des femmes de ma famille 1750-1800”

  1. Poncet Charlotte

    Bonjour, je fais également des recherches sur ma généalogie. Et si je suppose que parfois, certaines femmes meurent des suites d’un accouchement, comment en avez-vous la certitude ? Je ne l’ai jamais vu écrit dans les actes de décès. Merci pour votre réponse.

    1. Merci pour votre commentaire. Je n’ai pas de certitude. J’ai considéré que si le décès de la maman intervenait dans les jours, le mois ou les deux mois qui suivaient la naissance du dernier enfant, il était très probable que la cause du décès soit due à l’accouchement. Si il intervenait entre les 2 mois et les 6 mois qui suivaient, il était possible que la cause du décès soit due à l’accouchement. Ces intervalles de temps sont arbitraires, j’en conviens… Bien cordialement PhildeFaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut