Samedi 10 mai 2025, Atelier d’écriture de La Taverne aux poètes. Association de poésiens et de plasticiens, dont je suis membre.
Patrick, président de l’association, poésien et plasticien, que j’ai rencontré à l’Agena, association regroupant les généalogistes angevins, anime l’atelier.
Pour nous mettre en situation d’écrire, il est proposé de partir d’un poème d’Albane Gellé publié dans le recueil « Cher animal ».

Illustrations – Séverine Bérard
Edition : La rumeur libre
Ainsi que l’indique son titre, ce livre rassemble « des petites lettres à des animaux que tu connais déjà, à d’autres que tu vas peut-être découvrir, des animaux qui sont tous là avec nous, sur la même planète, des lettres pour qu’on pense à les regarder, à les aimer… »
La poétesse évoque l’univers et la perception des animaux à travers des lettres, évoquant les conversations sifflées de la baleine et le vol des buses, ainsi que les menaces qu’impose l’homme au règne animal.
La consigne est simple :
Ecrire une lettre à un animal que l’on connaît bien après avoir noté ses particularités, son caractère, ses actions…
Ecrire une lettre à un animal que l’on ne connaît pas ou peu après s’être documenté dans les livres ou sur Internet.
Ecrire une lettre à un animal imaginaire ou rêvé…
Deux lettres écrites par Albane Gellé sont lues par Patrick :
Chère chouette,
C’est toi l’effraie qu’on déloge, en revenant habiter les lieux abandonnés. Toi la gardienne de ces espaces en transition, on te les reprend sans prévenir. Que voit-on qu’on ne devait pas voir, croisant par surprise ton regard sur ton drôle de visage en cœur. Puis, ailes pliées, tu disparais par une petite fenêtre sans carreau. Moi je voudrais te suivre mais peu importe tu es partout, et si je quitte ici, je te trouverai là-bas. Toi, la hulotte, une voix d’ange pour des chants de chasse, jusqu’au matin ils me rassurent, pour toutes les autres nuits à venir. Quels reproches te faisait-on pour te clouer en haut des portes. Tu sais les crimes barbares que la terreur engendre.
Oiseau de bel augure, continue s’il te plait d’allumer les ciels noirs
Cher colibri,
Les fleurs ont tes couleurs, tu fais l’abeille. On t’appelle oiseau-mouche, à te confondre avec un papillon, tu as pourtant tellement de plumes.
À toi le roi des prouesses aériennes on ne va pas t’apprendre les vols de plongée, en piqué, les survols d’hélicoptère, les danses de pendule, tu vas si vite. Combien de battements d’ailes en une seule seconde, je ne sais plus compter. Bel acrobate du ciel, voltigeur solitaire, toi aussi tu tiens debout dans l’air qui vibre et qui te porte. S’il fait trop froid, tu meurs presque, et puis tu ressuscites. À quel moment exactement pendant les jours qui rallongent, décides-tu de partir pour un voyage plus grand que toi, plus grand que moi. Tu tiens le coup.
En véritable couturier tu tisses tes nids avec des fils d’araignée, bec dans des toiles meurtrières, travail d’orfèvre pour accueillir un œuf ou deux, grands comme des billes. Nos yeux ouverts ne verront pas tes bébés partir se débrouiller tout seuls.
Ton cœur est-il tellement gros qu’on a inventé pour toi une légende. Je te promets, moi aussi, j’essaie de transporter de l’eau pour éteindre les incendies, le temps de vivre ici-bas.
Albane Gellé, ce nom m’interpelle.
Ma grand-mère Marie-Anne était une Gellé…
J’ai effectué des recherches sur les Gellé…
J’ai retrouvé Sophie, Paul, Patrick…
Il faudra que j’effectue des recherches généalogiques…
Nous avons peut-être des ancêtres communs… des liens de parenté…
Ecrire une lettre à un animal…
Comment ne pas écrire à Pauline, mon ânesse qui m’a quitté, il y a quelques semaines…
Chère Pauline,
Il y a plus de vingt ans
Je t’ai accueilli
Tu étais toute jeunette
Et déjà, bien placide.
Notre relation s’est nouée
De confiance mutuelle
Au fil des années.
Te mettre le licol,
Te prendre les pieds,
T’atteler,
Fut paisible.
Tu aimais être brossée,
Câlinée, sollicitée…
Naturellement, tu venais
Pour quémander de l’attention
Pour, déguster, aussi,
Une carotte ou une feuille de sauge.
Tu fus une mère attentive
A la naissance de Théo, ton fils,
Que tu dressas, à ta manière
Il t’agaça, assez souvent, par la suite.
Tu aimais trop les friandises,
Les festins d’herbe ou de foin…
Ça t’a joué des tours.
Tu m’as laissé,
Ainsi que ton grand dadais de fils
Pour rejoindre le paradis des ânes.
Ou tout du moins, un lieu de quiétude
Comme celui,
Que tu avais trouvé, chez nous.
Quelques jours après l’atelier, je commence les recherches sur Internet :

Albane Gellé habite à Chênehutte, près de Saumur, à 25 kms de Mazé.
Elle organise des évènements et des actions autour de la poésie, de la littérature, au sein d’associations. Elle a écrit de nombreux livres et propose des ateliers d’écriture à Saumur, chaque mois.
Elle a créé en 2014 « Petits chevaux et compagnie » qui propose des temps et des espaces aux enfants et à leur famille pour vivre les liens avec le cheval.
Comment ne pas prendre contact :
« Je ne vous connais pas, je ne connais pas vos livres, ni vos poèmes…
Mais votre nom me surprend : Gellé.
Ma grand-mère Marie-Anne s’appelait Gellé…
Nous avons peut-être des ancêtres communs… des liens de parenté…
Ecrire une lettre à un animal… alors que je viens de perdre Pauline, mon ânesse, complice, il y a quelques semaines…
Comment ne pas lui écrire…
Sur internet j’ai découvert votre amour des chevaux, vos activités d’accueil…
Et j’ai pensé à vous, pour peut-être un petit coup de pouce du destin :
Nous cherchons une nouvelle famille pour Théo, âne hongre, « le fils évoqué dans la lettre adressée à Pauline ».
Peut-être, seriez-vous intéressée pour l’adopter ou peut-être connaîtriez-vous une famille qui pourrait l’être. »
Depuis, nous nous sommes rencontrés, nous avons beaucoup échangé…
Albane m’a transmis des éléments pour je puisse faire des recherches généalogiques et peut-être trouver « l’ancêtre commun ».

Très jolies propositions !! 👍
C’est vraiment beau.
Tu pourrais peut être m’écrire un poème pour Rosalie.
Des nouvelles de cette Albane Gellé ?