Au loin
Les chiens
Aboient
Les passereaux
Piaillent
Les pigeons
Roucoulent
Les bourgeons,
Les premières fleurs
Sont apparus
La pluie
Sans cesse
Manifeste
Son caractère ombrageux
Giboulées
Coups de vent
Le printemps
Se fait désirer
Des hallebardes
Maussades
Se déchainent
Par moment
Les saules
Pleureurs et tortueux
S’inquiètent,
Agités
Eux,
D’habitude
Si paisibles,
Si ancrés
Les érables japonais
Ont remis
Leurs feuilles découpées :
Jaune citron acidulé
Rouge framboise cramoisi
Vert anis étoilé
D’un air inquiet
Mais satisfaits
L’arbre de Judée
De rose, s’est paré
Le cognassier
Offre ses fleurs
Blanches rosées
Au ciel, éloigné
Des bataillons de pâquerettes
Parsèment, coquettes
De leurs collerettes
Blanches étalées
Le champ d’à côté
Les ânes, tout mouillé
Jettent un regard amusé
Les moineaux
Se sont égaillés
Le rouge-gorge
Est venu me questionner :
« Tu n’as pas quelques graines
A me donner ? »
Accalmie
Le soleil éclaircit
Le ciel assombri
D’un seul coup
Brusque et éphémère
La lumière
Pénètre
Le sous-bois endormi
Les intermittences
Se manifestent
Sans préambule
Intenses
Et s’éteignent
Tout aussi brusquement
De branche en branche
Le pinson
Se pose
Agité
Les nuages se pressent
Pour aller déverser
Leurs averses
Avant le déjeuner
Le château d’eau
Se dresse
Flou
Entouré de fumée
Les brins d’herbe
S’agitent
Les branches
Frissonnent
Se balancent
Et se ploient
Sous les caprices
Du vent
Le ciel se colore
De gris
Plus intense
Pluie
A venir
La terre
Se gorge
Emmagasine
Pour les prochains avenirs