PhildeFaire

En Suisse

1er voyage

J’ai enfourché
Mon destrier vélo
Pour rejoindre
Ma dulcinée.

Pédaler
Les bottes dans les sacoches,
Dormir sous la tente,
800 kilomètres
En quatre jours.

A Decize, dans la Creuse
Faire la course
Avec des jeunes de passage.

A Champagnole, dans le Jura
Sur le petit plateau
Monter, monter
Avaler les lacets.

Arrivée
A Gumefens
Au bord du lavoir
Epuisé.

Gérard et Annie

Retrouver
La motofaucheuse
Au bord du lac
De bon matin.
Couper
L’herbe fraiche
Odorante.

Aller
A la chasse
Aux chardons,
Aux rumex
Equipé
Du pistolet
Désherbant.

C’est Dimanche,
La famille Morard
Dans ces beaux costumes :
Celui d’Armailli pour Gérard,
Les robes à fleurs pour Annie
Et Lorette, leur fille
Le petit costume sombre
Pour le fils, Pierre-Michel
Va à la messe.

Avec l’avaloir propulseur
Nous avons rentré le foin
Au grenier
Au-dessus des vaches.
C’est l’heure de la traite
Gérard va de vache en vache
Poser la trayeuse
Pour récupérer le lait.
Pendant ce temps
Nous poussons les déjections
Dans le racloir mécanique
Ou nous donnons
A boire
Aux veaux.

Annie nous a acheté
Des brosses à dent,
Neuves.

Au p’tit déj
C’est bombance
Du gruyère,
Du vrai !
En abondance.

C’est un grand jour,
La montée à l’alpage.
Des heures de montée
A canaliser
Les vaches
Les pousser, ramener,
Rattraper…
Toute la famille est là,
Les fermiers
Qui ont confié
Leurs vaches
Pour l’été,
Aussi.

Arrivée
Au chalet
La récompense est là :
Déguster
La crème
Avec les cuillers en bois
Ouvragées
Accompagnée
Des biscuits bricelets.

2ème voyage

Nous sommes revenus
En Mazda.
« Les voitures japonaises
C’est étroit
A l’avant. »

Avec le tracteur
J’ai fauché,
Le pré
Dans la pente.
J’étais monté
En grade.

Dans le Valais
A Grimentz
Nous avons admiré
Les chalets
Montés sur des pilotis
En bois
Surmontés
De loses
Pour éviter
La remontée
Des rats.

Le matin
Nous avons été surpris
Sous la tente
« Des sujets de Mitterrand…
Pas étonnant… »

A Zinal
Nous avons retrouvé
Le Trift,
Nous avons lavé
La salade
Dans le torrent.

3ème voyage

Après avoir découvert
Des éphélants, des mouifs
Et des bonnes journées
Avec, Anne, Dany et Anto
Nous avons retrouvé Gérard
A l’alpage.
Nous avons dégusté,
De nouveau,
De la crème
Avec les cuillers
En bois
Ouvragées.

4ème voyage

De retour d’Italie
C’est par le tunnel
De ferroutage
Du Simplon
Que nous sommes arrivés.

Le pèlerinage
A Zinal
S’imposait.
Une nuit
Au Trift
Bien sûr.
C’était vraiment désuet
Et tenu
Par des français.

La raclette
Indispensable
A outrance.
Puis,
Rhum arrangé
Et thé Pu-Erh
Pour digérer.

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A l’armée

Je ne me suis pas alarmé
Je n’y ai pas échappé
J’ai été enrôlé.

Basques, Ch’tis, gars des Deux-Sèvres
Nous avons été regroupés
Au 6ème Régiment d’Artillerie
A Hettange-Grande.

Faire les classes

Le peloton
Pour devenir
Sous-Off.

Marches de reconnaissance
La mitrailleuse 12-7
Sur le dos
A tour de rôle.

Maneuvre

Au camp de Bitche
Froid glacial
Beaucoup de neige.
Dormir sous la tente
Au petit matin,
Rechausser
Les brodequins
Gelés
Durs comme du bois.

Tirer à blanc
Sur les rouges
Petites tâches
Sur la neige.

1ère perm

J’ai raté le train
A Austerlitz.
J’ai agrippé
Un train
Pour Poitiers
Je suis attendu
A Saumur.

Le père
D’un autre bidasse
De Moncontour
Me ramène
Au pied
De Saint-Jouin de Marnes

Je n’ai pas le loisir
D’admirer
L’église romane.

Thouars
18 kilomètres.
Valise
Sac à viande
Empli
De linge sale.
Il va falloir
Marcher
Marcher
Traverser la plaine
De Noizé.

Aux lueurs de l’aube
Arrivée
Au 21
Exténué.

Dormi
Mangé
Aperçu les copains
Et je suis reparti.

Monté en grade

Brigadier
Brigadier-Chef
Maréchal des Logis
J’ai réussi
Je suis chef de chambrée.

J’apprends à lire
Aux Ch’tis
Je leur lis
Les lettres
De leurs petites amies
Et je leur réécris.

Responsable de la troupe

Observations au théodolite
Au bord de la Meuse.
Le Sous-off
Qui a fait l’Indo
Cuve sa cuite.

Les chauffeurs de Jeep
En profite
Pour faire des rallyes-rodéos.
L’un d’eux se plante
Sur une bosse
Et manque
De se retourner

J’en suis quitte
Pour une peur
Rétrospective.


Le groupe doit se plier
A l’exercice
Du tir
Au pistolet.

A l’aller
Dans le camion GBC
Les gars à l’arrière
Protestent
Ils ont froid
Ils sont frigorifiés
Il faut négocier.

Dans la salle
De tir
Ils se sont réchauffés
Et ne veulent plus, repartir.

Permissions sur place

Pour aguicher
Quelques lorraines engoncées
C’est à Thionville
Que l’on allait
Où, au bal
A Hettange-Grande
Pour essayer
D’emballer
Sous les regards courroucés
Des mères.

Sport

Avec les basques
Et Boutin
De Romans, dans la Drôme
Dont le père
Fabrique des chaussures
Entrainement de rugby
Le mercredi.

Parties de foot
Endiablées
Sur le terrain
Du régiment.

Noël 1974

En pyjama orange
Nous sommes prisonniers.
De l’ouest
Du Sud-Ouest
Où du Nord
Le partage se fait
Dans la chambrée
Bondée
Par les armes
Entourés.

Libéré

15 au jus,
Puis 10,
Puis 5,
C’est la quille.

On promet
De s’écrire
De se revoir.

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24 rue de la Devansaye

J’ai atterri à Angers,
En 1973,
Dans la chambre
Au grenier
Chez ma tante.

J’ai voulu vendre des disques
Mais à ce moment, là,
La musique « classique »
M’était inconnue.

C’est à la banque
Au centre administratif
De la BNP
Que je fus recruté.

Avec Patrice et André
La CFDT
Les premières grèves
Serrés coude à coude
Entrelacés
Pour empêcher
Les non grévistes
De passer

A la banque, le jour
A trier les chèques
Sous la houlette
Du bienveillant,
Monsieur Géffriaud.
Le soir
Musique,
Ma première paye
Passa entièrement dans l’achat
D’une chaine hifi :
Les Beatles
Woodstock :
I’m going home – Ten Years after
Country Joe Mac Donald
Crosby, Still, Nash and Young
La boue
Et Hendrix,
A la fin.

Rencontres :
Avec Béatrice, si coincée
Avec les frères Poupard
Pour fumer des joints.

Chaque weekend
Retour en train
A Thouars
Refaire le monde
Chez Michel.

Certains weekends
C’était dans l’Ami6 de l’oncle
Que s’effectuait le voyage.
Repas de famille
Le retour à s’impatienter
Dans les lacets
De Brissac-Quincé
Encombrés.
Quel supplice !

L’été 1974
Pèlerinage au Larzac
Avec Patrice et Jean-Marc
Venu faire un job d’été
A la banque.

« Gardarem lou Larzac »
Du Larzac, je ne vis rien !
Malade, sous la tente
A vomir.

Le retour fut pénible
En car
En retard
Pour Jean-Marc,
L’aventure bancaire
S’arrêta là.

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21, la suite

Partie de foot
Dans la cour aux camions
Les Loeul, les Faucon,
Les Marquois,
Qui habitent plus bas.
Mon frère et moi.

Courir sur les murs
L’élastique à la main
Pour toucher les copains ;
Tombé à califourchon
L’intérieur des cuisses
Lacéré, écorché, ensanglanté.

La lecture
C’est tout ce qui me tombe sous la main :
Le journal du jour, le Courrier de l’ouest
Les polars : San Antonio, OSS 117
Les romans feuilletons à l’eau de rose
De Nous Deux.

Trois filles sur le vélo :
Brigitte sur le garde-boue avant
Betty, en amazone sur le cadre
Marie-Christine sur le porte-bagages arrière
Un pied dans les rayons,
Tout le monde, par terre,
Fin de l’expédition.

Charger des planches, à Brie,
Chez les Landry,
Y apprendre à faire du vélo
Emmener le chargement en Normandie
Avec mon père
Sans un mot dans le camion.
A Morteau – Couliboeuf,
Recharger
Du tourteau de palmiste
Pour l’aliment du bétail
Retour à la coopérative
A Thouars.

Péricardite et mononucléose
Alitement de longue durée
Très peu de cas, chaque année
J’eu ma dose.
M’envoyer respirer le bon air
De la montagne
A Valsenestre, dans les Alpes.
Dans un camp,
Animé par les curés.
Sous la tente, à plusieurs
Feu de bois et guitare
Au bord du torrent
Des filles, aperçues.

De retour au collège,
J’ai perdu mes copains.
Je n’étais pas assidu
Je ne le suis pas devenu.
Après avoir obtenu
Le Bepc aux forceps
Je me retrouve au lycée
Dans une classe de filles
Où, on tente de m’apprendre :
La dactylo !
Mathurin, le prof d’allemand
Convoque mes parents :
Il est nul
Redoublement.

La prof d’économie
En pinçait pour moi
Madame Colas, la prof de français
Croyait en moi.
Des débats chez l’abbé Vatel :
« Révolutionnaire ! pour une autre société ! »
« Des aspirations de petit-bourgeois »
Répliqua
Le prof de philo que je ne connaissais pas.
Je finis par me lasser
Et quittais le lycée.

Le nez au vent,
Cheveux longs,
Je trainais.
J’ai alors vendu :
Des fruits et légumes, au marché
De l’essence à la pompe, sur la zone.

Ce n’était pas ma vie, ça
J’ai mangé du dentifrice, pour vomir
J’ai simulé la maladie
Pour ne pas vivre, cette vie
Pour fuir.

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Une femme à Berlin

Une femme à Berlin (allemand : Eine Frau in Berlin) est un témoignage autobiographique d’une jeune Allemande sous la forme d’un journal allant du 20 avril au 22 juin 1945. Il relate, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la chute du Troisième Reich et la prise de la ville de Berlin par l’Armée rouge, dont les soldats se livrent à cette occasion à des exactions et meurtres dont des viols de guerre massifs pendant plusieurs mois, et dont la jeune femme est victime à plusieurs reprises.

Le témoignage

Le texte décrit la vie quotidienne des Berlinois, notamment des femmes, au printemps 1945, tout près de la fin de la Seconde Guerre mondiale. La population est dans l’attente et l’angoisse de l’arrivée imminente des troupes soviétiques, et les habitants sont livrés à eux-mêmes dans le chaos de la débâcle allemande, l’État allemand — le Troisième Reich — étant sur le point de capituler. Les habitants, conscients de la profonde ire animant les troupes soviétiques à leur égard, notamment engendrée à la suite de l’invasion de leur pays en juin 1941 et à la profusion de crimes de guerre alors perpétrés en URSS par les instances nazies de 1941 à 1944, sont tenaillés tant par la faim que par la peur et entièrement mobilisés par la recherche du minimum vital.

Après la capitulation allemande le 8 mai 1945, l’occupation soviétique se révèle rapidement être un cauchemar pour les femmes, victimes de violences sexuelles perpétrées par les soldats de l’Armée rouge. On estime que cent mille femmes ont été violées pour la seule ville de Berlin durant cette période.

Cependant, malgré l’horreur, l’auteure développe son témoignage avec une certaine rationalité : elle n’exprime aucune haine à l’égard de l’occupant et parvient, malgré la souffrance, les humiliations et le traumatisme à faire la part des choses, non sans sarcasme. Avec un regard acéré, elle montre l’ampleur du ressentiment de ses compatriotes à l’égard d’Adolf Hitler, mais aussi les petites et grandes mesquineries qui révèlent la véritable nature des uns et des autres lorsque l’ordre social est bouleversé. En particulier, au moment de l’arrivée des soldats dans la ville, elle évoque son étonnement de découvrir des femmes parmi les sous-officiers de l’Armée rouge, étrangeté pour elle de la condition féminine en URSS là où les femmes sous le Troisième Reich évoluaient dans des limites continuatrices du triptyque des 3K. (Kinder, Küche, Kirche. « Enfants, cuisine, église », rôles traditionnels dévolus aux femmes sous l’empire allemand et le Troisième Reich.)

L’auteure étant libre de ses opinions — aucun compagnon ou membre de sa famille à ses côtés, elle indique à son entourage dans les abris qu’elle « prend juste des notes » et aux Soviétiques qu’elle perfectionne son russe — cet écrit préfigure donc, malgré sa diffusion décalée auprès du public allemand, la période du réalisme en littérature qui va succéder à l’effondrement de l’idéologie politique dominante l’année 1945.

Personnages principaux

La narratrice

La narratrice, qui ne donne pas son nom dans son récit, est une jeune femme qui décrit sa vie dans son journal et témoigne des événements auxquels elle assiste pendant huit semaines : la bataille de Berlin, la chute du Troisième Reich puis l’occupation de l’Allemagne par les Soviétiques. Elle se présente comme salariée d’une maison d’édition, a longuement voyagé en Europe durant sa jeunesse et maîtrise les bases de différentes langues, dont le russe et le français. Elle se décrit comme une « blondinette de trente-ans toujours habillée du même manteau d’hiver ». D’abord domiciliée dans un appartement abandonné, elle se réfugie chez une veuve lorsque le domicile de cette dernière est endommagé. Elle souffre d’abord de la faim, puis des bombardements, devant se terrer dans des abris anti-aériens. Après l’arrivée des troupes soviétiques — à la suite de leur victoire dans la bataille de Berlin — de nombreux soldats de l’Armée rouge lui font subir de très fréquents viols collectifs, sans que personne n’intervienne pour elle, ni pour les autres femmes victimes. De fait, terrorisée et humiliée, elle recherche la « protection » d’un haut-gradé de l’armée occupante afin de devenir sa « chasse gardée », tout en y trouvant un moyen d’avoir accès à de la nourriture. Une fois l’Armée rouge restructurée et le départ des Soviétiques des quartiers civils de Berlin, elle fait partie des femmes des ruines, ayant pour tâche de reconstruire la capitale.

La veuve

Femme de 50 ans qui a eu une vie aisée avant la guerre, la veuve recueille la narratrice et partage son appartement avec elle et son sous-locataire, monsieur Pauli. Ayant elle aussi été victime d’un viol, elle montre de l’empathie envers la narratrice et développe une certaine complicité avec elle. Toute autant préoccupée par sa survie que les autres Berlinois, elle est reconnaissante de la nourriture apportée par les Soviétiques et tente d’arrondir les angles quand les événements s’aggravent. Sous la pression de monsieur Pauli, elle demande à la narratrice de déménager une fois les Soviétiques partis, et qu’elle n’amène plus de nourriture qu’elle récupérait auprès des militaires.

Monsieur Pauli

Sous-locataire de la veuve, cet homme rentre de la guerre et dit souffrir de névralgie, ce que la narratrice pense être en réalité une névrose de guerre. Bien qu’étant censé être le « protecteur » des deux femmes avec qui il partage un appartement, il n’empêche pas leurs viols. Comptable de profession, il sympathise avec les Soviétiques durant leur séjour et demande à la veuve de faire partir la narratrice une fois qu’elle ne ramène plus de nourriture.

Petka

Petka est l’un des premiers soldats soviétiques ayant violé la narratrice. Par la suite, il débute un harcèlement envers elle, exprimant combien il l’aime et son désir de l’épouser. Une fois l’arrivée de gradés dans l’appartement de la narratrice, il n’éprouve plus que haine envers elle, et, étant porté sur l’alcool, a de nombreux accès de violence envers elle.

Anatol

Anatol est un lieutenant soviétique d’origine ukrainienne, et le premier gradé que la narratrice a débusqué afin de mettre fin aux viols massifs dont elle était victime. Décrit comme grand et fort, facilement « manœuvrable » bien que violent, il est exploitant laitier dans le civil.

Le maïor

Homme aimable et réservé, alors qu’il désire avoir une relation sexuelle avec la narratrice, le maïor (major, en russe : Майор) met un point d’honneur à savoir si elle le désire et à préciser vouloir partir si ce n’était pas le cas. La narratrice accepte, car Anatol a été muté et qu’elle a toujours besoin d’une « protection ». Il fournit les habitants de l’appartement en nombreux moyens de subsistance et reste jusqu’au départ des troupes.

Gerd

Gerd est le fiancé de la narratrice parti à la guerre. Son souvenir est une des rares sources de réconfort pour la narratrice. Cependant, une fois rentré à Berlin après le retrait des troupes soviétiques des quartiers civils, il ne supporte pas le témoignage de la narratrice et des autres femmes à propos de leurs viols, les qualifiant de « chiennes impudiques ». Il quitte la ville sans que la narratrice sache s’il reviendra un jour.

L’auteure : Marta Hillers

Marta Hillers en 1931.

Marta Hillers est une journaliste allemande, née le 26 mai 1911 à Krefeld (Empire allemand) et morte le 16 juin 2001 à Bâle (Suisse). Elle est principalement connue pour avoir été l’auteur d’un récit autobiographique intitulé Une femme à Berlin (Eine Frau in Berlin) dans lequel elle raconte la vie quotidienne à Berlin au début de l’occupation soviétique, notamment du point de vue des femmes, victimes d’innombrables exactions et viols.

Biographie

Marta Hillers étudie à la Sorbonne, puis effectue de nombreux voyages dans toute l’Europe. Outre l’allemand, sa langue natale, elle maîtrise le français et le russe.
Elle se trouve à Berlin en 1945 et doit faire face à l’occupation par l’Armée Rouge.
Les mémoires de Marta Hillers, Une femme à Berlin, sont publiés pour la première fois en 1954, en anglais et de façon anonyme. Son journal a été écrit pendant la chute de Berlin.
Marta Hillers se marie dans les années 1950, déménage en Suisse dans la région francophone de Genève, abandonne le journalisme, après avoir au préalable publié de nouveau son journal en allemand en 1959. Cette publication déclenche une controverse, compte tenu de son utilisation possible à des fins de propagande en pleine guerre froide. Toutefois, l’ouvrage ne se vend pas bien et est très critiqué.
Ayant été accusée de bafouer l’honneur des femmes allemandes, Marta Hillers refuse toute nouvelle publication de son journal.
Ce n’est qu’après sa mort — survenue en juin 2001 — qu’Une femme à Berlin peut de nouveau être publié. Il devient un best-seller en 2003, grâce à l’intérêt grandissant porté soixante ans après aux conditions sociales de l’époque.
L’ouvrage rend compte de l’indiscutable étendue des viols commis à Berlin, comme l’attestent par ailleurs les documents hospitaliers de l’époque, qui à eux seuls mentionnent environ cent mille cas. Il est estimé que deux millions de femmes en Allemagne subirent des viols durant la période d’occupation par l’Armée Rouge.
En 2008, un film d’une durée de 131 minutes, dont le scénario est directement inspiré de son journal, Anonyma – Eine Frau in Berlin, sort en salles.
Une femme à Berlin est la seule œuvre littéraire connue de Marta Hillers.

Femmes des ruines

Berlin, juillet 1946. Des femmes déblaient la Jägerstraße.

Les femmes étant la grande majorité de la population civile demeurant à Berlin, elles sont réquisitionnées au déblaiement des ruines et à divers travaux de soutien. La narratrice, travaillant à la fois dans une usine et à la blanchisserie pour soldats, tout en étant victime du trauma du viol et à l’incertitude sur son avenir.

En 1945, 30 % de la ville de Berlin est en ruines, et la quasi-totalité des bâtiments sont gravement endommagés. Le nombre de femmes des ruines ayant reconstruit la capitale allemande est estimé à soixante mille.

Berlin, enlèvement de décombres
Berlin, enlèvement de décombres Auteur : KHALDEI Yevgeny Efim
Des Femmes enlèvent les décombres dans une rue de Berlin
Des Femmes enlèvent les décombres dans une rue de Berlin Auteur : ITTENBACH Max

C’est deux mois à peine après la fin de la guerre, en juillet, qu’Yevgeny Efim Khaldei a saisi Berlin, enlèvement de décombres. Célèbre photoreporter russe, il a suivi la progression des troupes soviétiques en Allemagne, leur entrée dans Berlin, mais également le quotidien de la capitale durant des premières semaines d’occupation.
Le cliché montre une scène devenue habituelle pour les civils berlinois : organisés en plusieurs files et munis quelques outils (pelles et sceaux), ces derniers sont occupés à déblayer les ruines. Hommes, femmes et enfants s’occupent ici dans le calme d’une véritable butte formée par les décombres, tâchant de récupérer les briques encore entières (entreposées au premier plan en bout de file).

Si elle reprend le même motif que l’image précédente, Des femmes enlèvent des décombres dans une rue de Berlin, présente cependant plusieurs différences intéressantes avec celle-ci. D’une part, elle n’est pas l’œuvre d’un photographe appartenant au camp des vainqueurs mais d’un photographe allemand, Max Ittenbach. Prise en 1949 (les stigmates de 1945 sont encore bien présents dans la ville à cette période), elle met en scène un groupe exclusivement féminin qui, quatre ans après la fin de la guerre, poursuit le travail de déblaiement. L’enlèvement des décombres est en effet à un stade plus avancé que sur le cliché précédent : la route est assez dégagée, propre et praticable.

Des femmes enlèvent des décombres dans une rue de Berlin permet de rappeler le rôle particulier des femmes dans cet épisode de reconstruction. Avec autant d’hommes morts, prisonniers ou blessés à la guerre, c’est bien ces dernières, appelées rapidement « femmes des ruines » (ou « femmes des décombres ») qui sont dans les premiers temps chargées de remettre la ville en état, en déblayant les ruines, édifiant des montagnes de gravats, puis en rétablissant ce qui peut l’être.

Soldats de l’armée rouge à Berlin en 1945

Des soldats de l’Armée rouge se battent dans les rues de Berlin en 1945

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Etonnants Voyageurs à Saint Malo 18/19/20 mai 2024 – Besoin de poèmes

https://www.etonnants-voyageurs.com/

Le tour du monde en poésie : « Besoin de poème »

Le monde est un poème – aux cents voix croisées… Dans la salle Saint-Anne, Yvon Le Men conçoit et anime des rencontres, en complicité avec Jacques Darras et André Velter. Le rendez-vous nécessaire des amoureux de la poésie.

Le Prix Robert Ganzo de Poésie

Au nom du poète vénézuélien Robert Ganzo (1898-1995), le Prix Robert Ganzo de poésie, décerné par la Fondation Robert Ganzo sous l’égide de la Fondation de France, couronne chaque année un poète francophone d’importance, un aventurier du verbe et de la vie, un passeur d’émotions et de défis, un arpenteur de grand large et d’inconnu.

Depuis son lancement en 2007, le Prix Robert Ganzo est décerné annuellement à Saint-Malo, par un jury d’écrivains (voir ci-dessous), à l’occasion du festival international du livre et du film « Etonnants Voyageurs ». Dotée d’un montant de 10.000 euros (la plus forte dotation pour un prix de poésie), cette récompense distingue, pour un recueil ou l’ensemble de leur œuvre, des auteurs de poésie « en prise avec le mouvement du monde, loin du champ clos des laboratoires formalistes et des afféteries postmodernes ».

Le Jury
Présidé par Alain Borer, le jury composé est composé d’Yvon Le MenJean-Baptiste ParaDominique SampieroJean-Pierre Siméon et Claudine Delaunay.

Depuis sa création en 2007, le Prix Ganzo a récompensé les poètes suivants :
2023 : Gérard Macé
2022 : Vénus Khoury-Ghata
2021 : Claudine Bertrand
2020 : Valère Novarina
2019 : Christian Bobin
2018 : Patrick Laupin
2017 : Zeno Bianu
2016 : Anise Koltz
2015 : Valérie Rouzeau
2014 : Dominique Sampiero
2013 : Serge Pey
2012 : Marie-Claire Bancquart
2011 : Jean-Pierre Verheggen
2010 : Bernard Noël
2009 : Franck Venaille
2008 : Abdellatif Laabi
2007 : René Depestre

Critères d’attribution :
Avoir un parcours poétique majeur
Présenter de préférence une parution récente manifestant une qualité d’ouverture au Monde

Biographie de Robert Ganzo
Né à Caracas, Robert Ganzo est un poète d’origine vénézuélienne d’expression française. Il passe son adolescence à Bruxelles, puis s’installe à Paris comme bouquiniste, et libraire. Engagé dans les combats de la résistance, fait prisonnier, il s’évade. Poète, il publie successivement Orénoque (1937), Lespugue (1940), Rivière (1941), Domaine (1942), Langage (1947), Colère (1951), Résurgences (1954), recueils réunis dans L’Œuvre poétique éditée chez Gallimard en 1997. La poésie de Robert Ganzo, limpide, superbe, d’une grande pureté formelle, a des allures de viatique tant elle se révèle intense et douce, à la fois luxuriante et cristalline. Elle est tout entière d’évidence, d’envoûtement, sans le moindre hermétisme, vouée à la célébration de la présence humaine, de l’amour et du monde.

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Famille Gellé : les descendants de Paulette

Clément Gellé et Marie Albertine Bourdin les parents de Paulette et de Marie-Anne

Clément Théophile Gellé est né, le 6 juillet 1877 à Pierrefitte (nord des Deux-Sèvres, entre Bressuire et Thouars). Il est le cadet d’une fratrie de quatre enfants. La famille Gellé est implantée à Pierrefitte, depuis 1600, date du plus ancien acte de naissance que nous avons pu retrouver.

Marie-Albertine Bourdin est née, le 3 novembre 1881 à Saint-Sauveur de Givre en Mai (aujourd’hui intégrée à Bressuire), troisième d’une famille de cinq enfants, originaire de Chiché.
Lors de leur mariage, le 12 juin 1901, Clément Gellé a 24 ans, Marie-Albertine Bourdin a 20 ans.

De cette union vont naître 5 enfants :
Fernand Clément Louis né le 03 mai 1902, à Pierrefitte
Sylvain Eugène Joseph né le 30 octobre 1903, décédé le 19 septembre 1906, à l’âge de 3 ans
Paulette Thérèse née le 10 septembre 1905
Gilbert Fernand né le 23 décembre 1908
Marie-Anne Germaine Frida née le 9 juin 1912

Marie-Albertine Bourdin ne s’est pas bien remise de son dernier accouchement, elle doit élever quasiment seule ses quatre enfants, son mari Clément est dur et pas très aidant.
Le 22 février 1914, Marie-Albertine meurt à l’âge de 32 ans.
De quoi ? dans quelles circonstances ? dans l’état actuel de mes recherches, je ne le sais pas.

A sa mort en 1914 les quatre enfants vivants ont respectivement :
Fernand 12 ans, Paulette 8, Gilbert 5 ans, Marie-Anne 20 mois.

Trace retrouvée

Lucette (Lucette Grégoire, fille de Marie-Anne Gellé, la sœur de Paulette) raconta ce qu’elle savait sur sa tante Paulette :
« Paulette travaillait comme bonne dans une famille riche à Tours.
Son patron était ingénieur et lorsqu’il est parti avec sa famille pour travailler sur le canal de Suez en Egypte, ils ont emmené Paulette, leur bonne.
Elle est tombée enceinte en Egypte, le père c’était certainement son patron, l’ingénieur du canal de Suez. Ils l’ont fait revenir en France et elle a accouché à Tours.
Elle a abandonné cet enfant. Je ne sais pas ce qu’il est devenu. Je crois que l’enfant a retrouvé la trace de sa mère qu’après que celle-ci soit décédée.
Après son mariage avec Victor Boire, elle a eu un 2ème enfant qui est mort à la naissance.
Elle a eu, ensuite, un 3éme enfant : Michel Boire. Paulette a encore failli mourir
Lorsque Michel a découvert l’existence de son « demi-frère », (conçu en Egypte, né à Tours) il est parti de Thouars pour Gémozac en Charente. On ne l’a plus jamais revu. »

Mais… le 16 mars 2020, veille du confinement, ce message arriva sur Généanet :
« Bonjour,
Je vous contacte pour vous remercier, car grâce à vous je viens d’élucider les origines de mon père Paul Gellé abandonné par sa mère lorsqu’il avait 6 ans et par là même mes origines.

Voilà maintenant je sais d’où je viens, j’ai enfin des racines et j’ai pu dire à mon père, encore vivant malgré son handicap, qui est son père.
Je vous souhaite une belle soirée
Sophie Gellé »

Paulette Gellé

Paulette est née le 11 septembre 1905, à Pierrefitte (Pierrefitte, Deux-Sèvres)
Elle a 8 ans à la mort de Marie-Albertine, sa maman.

Contrairement à sa sœur Marie-Anne, Paulette ne fut pas « adoptée » par un autre membre de la famille, mais dut rester vivre avec son père à Pierrefitte.

Après avoir donné naissance à son fils Paul le 24 juillet 1929 à Tours, Paulette est revenue vivre chez son père qui habite alors Luché-Thouarsais.
Son père, Clément Gellé, a refait sa vie en se remariant le 2 mai 1929 avec Marie-Augustine Guillotteau.
Marie-Augustine est veuve de son premier mari, Marcel Cholet, mort à la guerre en novembre 1914.
Paulette, qui a perdu sa maman très jeune et Marie-Augustine, qui n’a pas eu d’enfant, se rapprochent.

Le 23 novembre 1935, Marie-Augustine se marie pour la troisième fois avec Victor Boire à Louzy.
Clément Gellé était-il décédé ? Je n’ai pas retrouvé trace de son décès.
Le 5 février 1936, Paulette épouse Victor Désiré Boire (fils de Victor Boire).
Marie-Augustine et Paulette se marient avec le père et le fils Boire.

Paulette confie alors son fils Paul à l’assistance publique.

Paulette est décédée le 7 décembre 1989 à Agen.

Les enfants de Paulette

Paul Gellé

Paul se marie en 1958 avec Jeanine Daguet qui elle aussi a connu l’assistance publique.
Jeanine a une fille, d’une première union : Marie-Hélène.

Michel Boire

De son mariage avec Victor Désiré Boire le 5 février 1936 à Louzy. Paulette donnera naissance à Michel Victor Boire le 4 juillet 1937 à Thouars

Michel se marie le 25 juin 1961 avec Michelle Clotilde Bouillaud.
Michelle est décédée le 24 octobre 2011 à Villenave d’Ornon (33)
Et Michel Boire est décédé le 21 juin 2020 à Bordeaux (33)
Ils semblent que Michel et Michelle n’aient pas eu d’enfants

Les petits enfants de Paulette

Paul Gellé et Jeanine vont avoir 2 enfants :
Patrick Gellé né en 1959
Sophie Gellé née en 1963

Sophie et Paul – Noël 2017

Rencontres entre les descendants de Paulette et de Marie-Anne

Famille Gellé : les descendants de Paulette Lire la suite »

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