PhildeFaire

Jardin torturé

La valériane
Et les lavandes
Se côtoient
Mais, ne s’apprécient pas

Les acanthes
Dressent
Leurs hampes
Avec mépris

Chaque matin
Le romarin
Lance
Des appels incertains

Le lilas
Dévoile
Ses grappes pyramidales
Rose violet suranné

Pas très odorifères
Cette année

Le saule
De bienvenue
A perdu
De sa superbe

Il est amputé
De sa moitié.

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Prochains printemps

Au loin
Les chiens
Aboient

Les passereaux
Piaillent
Les pigeons
Roucoulent

Les bourgeons,
Les premières fleurs
Sont apparus

La pluie
Sans cesse
Manifeste
Son caractère ombrageux

Giboulées
Coups de vent
Le printemps
Se fait désirer

Des hallebardes
Maussades
Se déchainent
Par moment

Les saules
Pleureurs et tortueux
S’inquiètent,
Agités
Eux,
D’habitude
Si paisibles,
Si ancrés

Les érables japonais
Ont remis
Leurs feuilles découpées :
Jaune citron acidulé
Rouge framboise cramoisi
Vert anis étoilé
D’un air inquiet
Mais satisfaits

L’arbre de Judée
De rose, s’est paré
Le cognassier
Offre ses fleurs
Blanches rosées
Au ciel, éloigné

Des bataillons de pâquerettes
Parsèment, coquettes
De leurs collerettes
Blanches étalées
Le champ d’à côté

Les ânes, tout mouillé
Jettent un regard amusé
Les moineaux
Se sont égaillés

Le rouge-gorge
Est venu me questionner :
« Tu n’as pas quelques graines
A me donner ? »

Accalmie
Le soleil éclaircit
Le ciel assombri
D’un seul coup
Brusque et éphémère
La lumière
Pénètre
Le sous-bois endormi

Les intermittences
Se manifestent
Sans préambule
Intenses
Et s’éteignent
Tout aussi brusquement

De branche en branche
Le pinson
Se pose
Agité

Les nuages se pressent
Pour aller déverser
Leurs averses
Avant le déjeuner

Le château d’eau
Se dresse
Flou
Entouré de fumée

Les brins d’herbe
S’agitent
Les branches
Frissonnent
Se balancent
Et se ploient
Sous les caprices
Du vent

Le ciel se colore
De gris
Plus intense
Pluie
A venir

La terre
Se gorge
Emmagasine
Pour les prochains avenirs

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Soir et matin

Odeur d’humus
De nuit tombée
D’humide fumée
De brumes élevées

La rosée
S’est déposée
Au sol
Sur l’herbe épaisse

Comment affronter
Ce noir de nuit
Cet incertain
Jusqu’au lendemain

Se promener
La nuit
Sans bruit
Sans se déserter

Rentrer chez soi
Sur la tête, un toit

Rêver
De nuits paisibles
Alentour
Monter
De jour, l’indicible
Détour

En moi, des émois
Dignes, sans effroi

Matin ensoleillé
De brouillard, habillé
Bruits de la route
Que l’on devine

Toile tissée
De l’araignée
Le long
Du piquet

Un gros mulot
Trophée
Est présenté
Sur le seuil de la porte

Le romarin
Dressé
Sonne le tocsin
Des odeurs du matin

Instants fugaces
J’ai toujours été
Indiscipliné

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Passion selon Saint Mathieu

Abbaye de Fontevraud
En retard
Dans le réfectoire
La Passion selon Saint Mathieu.

L’acoustique
Est ronde
Forte
Et pleine.

Les récitatifs
S’enchainent.
Les boucles évoluent
Se déploient
S’enroulent
Et se répètent.

Le cornet à bouquin
Les violoncelles
Dominent
Par moments.

Fermer les yeux
Pour mieux
Percevoir.

Pour apercevoir,
Ce tablier de cuir
Sur un pantalon d’époque
Et des chausses
En feutre.

Retour sinueux
Par des petites routes
Un chevreuil, aperçu
Dans les phares.

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Réintégration

J’ai cherché
Ton corps
De l’autre côté
Des contreforts

Je l’ai retrouvé
Proche du précipice
Avant qu’il ne glisse

Tu avais pourtant
Peur
Du torrent
De la ravine

Tu n’as pas prévenu
On t’a attendu
Puis perdu
De vue

Du côté obscur
Tes démons
Tes blessures
Ne t’ont pas quitté

Avant de glisser
Tu as survolé ton corps
Tu es remonté de la faille
Tu t’es réintégré

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Momo et Dédé

les voisins de derrière

Derrière la haie de tuyas
Du pavillon des parents
Vivaient
Dans leur minuscule maison
Les voisins, Olivier

Le père, un ancien des chemins de fer
Modeste, la mère, femme au foyer
Et leur fils Maurice, Momo

Momo, il était comptable
Dans une briqueterie
A Langeais

Chaque vendredi soir
Il revenait
A Thouars
Chez ses parents
80 kilomètres
Par les petites routes
En scooter

Le lundi matin
Ou quelque fois
Le dimanche soir
Voyage retour

Vêtu du même imper mastic
Celui de Colombo
Penché, tout tordu
Sur le côté
De sa machine
On le voyait
Arriver
Et repartir

Les Olivier
Ils ne parlaient à personne
Mais étaient en bisbille
Avec chacun
De leurs proches voisins
A l’exception
De mes parents

A cause du chat de l’un
De la clôture de l’autre
Des mauvaises odeurs
Des peaux de lapins tannées
De ceux du dessus

De notre fenêtre de chambre
Nous les observions
Dans leur toute petite véranda
Le père qui marchait
Marchait
Pour évacuer

A l’heure de la retraite
Après la mort de ses parents
Momo est venu habiter
Tout seul
La minuscule maison

Il nous faisait un peu peur
Il avait repris
Les habitudes de son père
Marcher
Marcher
Autour de la table
De la véranda

Un jour
Mon père
M’a emmené
Ramasser
Des bouteilles en verre
Sur la voie ferrée
De l’autre côté
De la rue
Devant chez nous

Depuis des années
Momo jetait ses bouteilles
La nuit
Sur la ligne de chemin de fer

Petit à petit
La maison, pas entretenue
Se délabrait
Le jardin
S’ensauvageait
Momo
Se décharnait

Mes parents
Ont commencé
A lui apporter
A manger
De temps en temps

Ils finirent
Progressivement
A entrer
Dans la maison

Il pleuvait dans la véranda
Nous l’avions vu
Mais aussi dans la chambre à coucher
Et dans la pièce donnant sur la rue
Jamais ouverte

Amaigri
Efflanqué
Pourquoi n’achetait – il plus
A manger

Momo avoua
Que depuis 10 ans
Qu’il était en retraite
Il n’avait rien touché
Il n’avait rien demandé
Il avait vécu
Sur ses économies
Mais il n’avait plus rien

Mes parents avaient agi
Plan de sauvegarde
Assistante sociale
Services de la Mairie

Pension de retraite débloquée
Maison retapée
Jardin débroussaillé
Momo put se remplumer
Des plateaux-repas
Lui furent apportés

Il retourna boire
Des coups
Au café
Et recommença
A jeter
Ses bouteilles
Sur la voie

Devenu sénile
Incapable
De rester vivre
Seul
Il finit
Ses jours
A la maison de retraite
De Oiron

Après quelques années
A l’abandon
La maison
Fut rachetée
Par Dédé
A sa sortie de prison

Lui aussi
Appréciait
Le contenu
Des bouteilles

Quand nous rendions visite
A nos parents
Nous discutions avec Dédé
De la pluie
Du beau temps
Du rugby

Il apportait
A mes parents
Des fleurs de son jardin
Des œufs de ses poules
Il vint tondre la pelouse
Quand mon père a décliné
Et continua toujours
Jusqu’au décès de ma mère

L’entraide
Avait changé de sens

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21 – 22 septembre 2024 à Thouars : Hommage à une famille de photographes : les Dupitier

21-22 septembre 2024 : Journées Européennes du Patrimoine

Hommage à une famille de photographes thouarsais : les Dupitier

Les samedi 21 et dimanche 22 septembre, les Journées Européennes du Patrimoine seront l’occasion, pour la Shaapt, de rendre hommage à une famille de photographes bien connus des Thouarsais, les Dupitier.

Dans le nouveau local de la Shaapt, place Saint Médard, une exposition retracera le parcours de cette famille liée à l’évolution de l’art photographique.

Parallèlement sera présenté et mis en vente l’ouvrage consacré à la famille Dupitier.

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15 juin 2024 : En balade autour de Mauléon avec la SHAAPT

A quelques jours de l’été, la Shaapt propose une incursion dans le bocage, pour se souvenir que Mauléon, qui s’appelait autrefois Châtillon-le-Château, faisait partie du duché de la Trémoïlle. Cette journée découverte nous emmènera des ruines du Château de la Durbelière, où naquit La RocheJacquelin, à Mauléon, avec la visite du musée, entièrement rénové.

Cette journée sera aussi l’occasion d’évoquer la mémoire de Louise de Châtillon, dernière héritière de cette lignée dont la Shaapt à récemment acquis le portrait et qui vous sera présenté en avant-première.

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