Albertine sur la photo – 2ème chapitre  

Dans le 1er chapitre nous avons pu déterminer qu’Albertine avait été photographiée en 1920-1922 devant la devanture de la boulangerie Rifflet rue Saugé à Thouars.

La famille Cochard tenait-elle comme la légende familiale le suggère un commerce rue Saugé et non Porte au Prévost comme évoqué ? un café ?

La rue Saugé en 1910

Sur cette carte postale datée de 1910, deux commerces apparaissent : le café-restaurant Normand et la boutique E.DIACRE.

Sur l’acte de naissance d’Alexandre Louis Rifflet, les deux témoins sont des voisins du boulanger Rifflet :
Anselme Grandin, 59 ans exerçant la profession de sellier et
Eugène Normand, 46 ans, exerçant celle de cafetier ; le patron du café-restaurant Normand de la carte postale.

Emile Diacre tenait quant à lui, un commerce en vins et spiritueux. C’est dans son arrière-boutique qu’est conçu en 1926, un nouvel apéritif purement thouarsais, le Duhomard. Il s’agit d’un quinquina au nom évocateur d’une blague faite à Emile Diacre en 1922 à Massais.

Lors de la naissance des jumeaux Louis et Joseph Rifflet en mars 1910 ce sont d’autres voisins qui sont témoins :
Gustave Moreau, 41 ans, tailleur et
Léon Paindessous, 45ans propriétaire
Ainsi que, lors du décès de Louis, a deux mois, en mai 1910 :
Charles Gabot, 25 ans, sellier et
Georges Guilbault, 22 ans, charcutier (un prédécesseur de la famille Fuzeau)

La rue Saugé en 1920

Sur cette autre carte postale datée de 1920, nous voyons les mêmes commerces et un commerce de sellerie-bourrellerie en premier. Le commerce d’Emile Diacre semble être resté à l’identique mais le café-restaurant ne s’appelle plus le café Normand.

Origine du nom de la rue Saugé
La rue porte le nom de Saugé, en référence à Guillaume Saugé, un huissier venu de Niort en 1820. En 1822, Saugé prend part à l’insurrection organisée et portée par le Général Berton. Les conspirateurs de cette fameuse « affaire Berton » sont jugés à Poitiers. La sentence de la cour d’appel de Poitiers les condamne à la peine de mort. Berton est exécuté à Poitiers mais Saugé et un autre conspirateur nommé Jaglin sont guillotinés place Saint-Médard le 7 octobre. Avant de mourir, Saugé poussera ce cri : Vive la République !

Revenons au portrait de ma grand-mère Albertine sur la photo

Elle est vêtue d’une jupe longue, d’un corsage à rayures, recouverts d’un grand tablier. Elle porte des espadrilles aux pieds et une peau d’animal sur les épaules.
Une tenue bien peu adaptée à un rôle de vendeuse au sein de la boulangerie.
Nous ne pouvons émettre que des hypothèses :
Elle faisait le ménage au sein de la boulangerie…
Elle était venue rendre une visite impromptue à ses amies vendeuses dans la boulangerie…
Elle participait aux travaux du café (l’ancien café Normand) tenu par ses parents en face de la boulangerie et se trouvait là lors de la prise de vue…
En l’état de mes investigations… je n’en sais rien…

Qu’est devenue la boulangerie ?

Au recensement de 1936 rue Saugé

Ce n’est plus la famille Rifflet qui tient la boulangerie mais la famille Taudière. Georges Guilbault tient toujours la charcuterie voisine.

Sur cette capture d’écran de janvier 2021 le commerce du 10 Rue Saugé àThouars existe toujours. Le dernier boulanger s’appelait B. Meunier. La boulangerie a fermé il y a 15-20 ans.
L’immeuble où se situait l’ancienne charcuterie Fuzeau a été déconstruit.

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