Lors des guerres de Vendée, comme dans l’ensemble du territoire dit de la Vendée militaire, les villages de mes ancêtres : Coron, Les Cerqueux, (Maine -et Loire) Saint Aubin de Baubigné, Combrand et Pierrefitte (Deux-Sèvres) ont été quasi-intégralement ou partiellement détruits et les habitants ont fui leurs maisons. Dans un ouvrage collectif, dirigé par l’historien Jacques Hussenet un relevé exhaustif du nombre d’habitants des 735 communes du territoire en 1791, 1800, 1806 et 1820 a été réalisé. (2). La carte ci-dessous illustre la perte d’habitants plus ou moins forte selon les communes entre 1791 et 1800.
Source des données : Détruisez la Vendée, ouvrage collectif sous la direction de Jacques Hussenet, Edition du Centre vendéen de recherches historiques, 2007, pages 583 à 621
La situation spécifique de chacun des villages :
Les réactions des révolutionnaires face aux soulèvements vendéens
Barère en juillet 1793 propose un plan de destruction totale : « L’inexplicable Vendée existe encore… Elle menace de devenir un volcan dangereux… Vingt fois les représentants, les généraux, le Comité lui-même nous ont annoncé la destruction prochaine de ces fanatiques… La Vendée est l’espoir des ennemis du dehors et le point de ralliement de ceux de l’intérieur… Détruisez la Vendée ! » (1)
Dès son arrivée en Vendée, au lendemain de Savenay, Turreau écrit au Comité de Salut Public : « Je vous demande une autorisation expresse ou un décret pour brûler toutes les villes, villages et hameaux de Vendée qui ne sont pas dans le sens de la Révolution et qui fournissent sans cesse de nouveaux aliments au fanatisme et à la royauté. » (2)
Face à la révolte des Vendéens, au nom de l’unité nationale, la répression devait être à la mesure du danger encouru par le régime issu de la Révolution comme Robespierre l’exprima au Comité de Salut Public : « Il faut étouffer les ennemis intérieurs de la République ou périr avec elle ; or, dans cette situation la première maxime de votre politique doit être qu’on conduit le peuple par la raison et les ennemis du peuple par la terreur… Cette terreur n’est autre chose que la justice prompte, sévère, inflexible. » (3)
Les destructions et massacres s’inscrivent dans cette logique incontestée. Dès le 1er octobre 1793 la Convention le proclame à l’armée de l’Ouest : « Soldats de la liberté, il faut que les brigands de la Vendée soient exterminés ; le salut de la patrie l’exige, l’impatience du peuple français le commande, son courage doit l’accomplir… » (4)
Dès lors la mission exterminatrice passe avant les opérations militaires : « dépeupler la Vendée » dira Francastel en janvier 1794 ; « purger entièrement le sol de la liberté de cette race maudite » dira le général Beaufort au même moment.
Femmes et enfants sont condamnés avec circonstances aggravantes : les premières en tant que sillon reproducteur, « sont toutes des monstres », « les seconds sont aussi dangereux car brigands ou en passe de le devenir » dira Carrier (5)
Dépopulation ou génocide
Système de dépopulation dira Gracchus Babeuf en 1795 (6), génocide dira Reynald Sécher en 1986, volonté de punir la Vendée de la part de la Convention pour s’être opposé à la Révolution, sans aucun doute.
Combien de morts?
La deuxième question qui fait débat entre les historiens spécialistes des guerres de Vendée est le nombre de morts. Un consensus se dégage autour du chiffre de 170 000 morts.
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(1) CHASSIN, La Vendée patriote Tome 3 p170, cité par SECHER Reynald, «La Vendée-Vengé le génocide franco-français», Perrin 1986, réédition 2006
(2) CARRE, Le général Turreau et les Bourbons, 1980, cité par SECHER Reynald, «La Vendée-Vengé le génocide franco-français», Perrin 1986, réédition 2006
(3,4,5) SECHER Reynald, La Vendée-Vengé le génocide franco-français, Perrin 1986, réédition 2006
(6) BABEUF Gracchus, La guerre de la Vendée et le système de dépopulation, Les éditions du Cerf, Paris 2008
Bonjour PhildeFaire
Je suis originaire de Luché-Thouarsais et je suis content de retrouver quelqu’un dont la famille a souffert de la révolution et certains ont été fusillés à Saumur ou tués dans leur commune.
Je vous signale le décret N°. 1312 DE LA CONVENTION NATIONALE Du 1er Août 1793, l’an second de la République Françoise Relatif aux mesures à prendre contre les Rebelles de la Vendée. Ce décret que j’ai obtenu très difficilement.
Jai fait une micro étude sur la colonne infernale de Thouars. Si vous êtes intéressé, je peux vous l’envoyer par mail.
Cordialement
Guy Rochard
Bonjour Monsieur Rochard,
Merci pour ce message sympathique.
Je suis très intéressé par le décret du 1er août 1793 que vous évoquez et par votre étude sur la colonne infernale de Thouars.
Merci d’avance pour l’envoi de ces informations.
Une branche de ma famille, la famille Gellé, est originaire de Pierrefitte, tout à côté de Luché Thouarsais…
Bien cordialement