21, la suite

Partie de foot
Dans la cour aux camions
Les Loeul, les Faucon,
Les Marquois,
Qui habitent plus bas.
Mon frère et moi.

Courir sur les murs
L’élastique à la main
Pour toucher les copains ;
Tombé à califourchon
L’intérieur des cuisses
Lacéré, écorché, ensanglanté.

La lecture
C’est tout ce qui me tombe sous la main :
Le journal du jour, le Courrier de l’ouest
Les polars : San Antonio, OSS 117
Les romans feuilletons à l’eau de rose
De Nous Deux.

Trois filles sur le vélo :
Brigitte sur le garde-boue avant
Betty, en amazone sur le cadre
Marie-Christine sur le porte-bagages arrière
Un pied dans les rayons,
Tout le monde, par terre,
Fin de l’expédition.

Charger des planches, à Brie,
Chez les Landry,
Y apprendre à faire du vélo
Emmener le chargement en Normandie
Avec mon père
Sans un mot dans le camion.
A Morteau – Couliboeuf,
Recharger
Du tourteau de palmiste
Pour l’aliment du bétail
Retour à la coopérative
A Thouars.

Péricardite et mononucléose
Alitement de longue durée
Très peu de cas, chaque année
J’eu ma dose.
M’envoyer respirer le bon air
De la montagne
A Valsenestre, dans les Alpes.
Dans un camp,
Animé par les curés.
Sous la tente, à plusieurs
Feu de bois et guitare
Au bord du torrent
Des filles, aperçues.

De retour au collège,
J’ai perdu mes copains.
Je n’étais pas assidu
Je ne le suis pas devenu.
Après avoir obtenu
Le Bepc aux forceps
Je me retrouve au lycée
Dans une classe de filles
Où, on tente de m’apprendre :
La dactylo !
Mathurin, le prof d’allemand
Convoque mes parents :
Il est nul
Redoublement.

La prof d’économie
En pinçait pour moi
Madame Colas, la prof de français
Croyait en moi.
Des débats chez l’abbé Vatel :
« Révolutionnaire ! pour une autre société ! »
« Des aspirations de petit-bourgeois »
Répliqua
Le prof de philo que je ne connaissais pas.
Je finis par me lasser
Et quittais le lycée.

Le nez au vent,
Cheveux longs,
Je trainais.
J’ai alors vendu :
Des fruits et légumes, au marché
De l’essence à la pompe, sur la zone.

Ce n’était pas ma vie, ça
J’ai mangé du dentifrice, pour vomir
J’ai simulé la maladie
Pour ne pas vivre, cette vie
Pour fuir.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut