Nous ne parlerons plus

Nous ne ferons plus revivre
ta maman, Marie-Anne, et son amour des chats.

Nous ne ferons plus revivre
ton papa, Hubert, la ferme de Fontenay,
tes trajets pour aller à l’école, l’hiver, à travers champs.

Nous ne ferons plus revivre
Philomène, ta grand-mère de cœur,
qui avait recueilli Marie-Anne, à l’âge de quatre ans,
au décès de sa maman.

Nous ne ferons plus revivre
Georges, garçon de ferme à neuf ans,
qui apprit à lire tout seul

Nous ne ferons plus revivre
Albertine, qui n’aurait jamais cru,
que tu puisses faire cela pour elle,
lorsque tu l’as accompagné jusqu’à son dernier souffle.

Nous n’évoquerons plus
nous, tes enfants,
nos bobos, petits et gros.

Nous n’évoquerons plus
les études de l’un ou de l’autre,
de tes petits enfants,
leurs débuts dans leur vie d’adultes.

Nous n’évoquerons plus
tes arrière-petits-enfants,
le seul qui était né
avant que tu partes,
et ceux qui sont arrivés depuis.

Nous ne parlerons plus
des ânes, qui te rappelaient ton enfance.

Nous ne parlerons plus
des oiseaux, le Gros Bec qui était venu te rendre visite,
les chardonnerets qui venaient d’arriver,
les mésanges, pour qui, tu préparais des noix,
que nous avions, quelques fois, chapardées ensemble.

Nous ne parlerons plus
de papa, dont tu n’as jamais accepté le décès.

Tu es partie, au même âge que lui,
comme lui, en février, un samedi.

Pour parler de toi,
on ne fait qu’évoquer les autres.

C’était ta vie,
venir en aide, consoler,
les tiens et d’autres.

Tu ne voulais pas déranger,
pas demander,
pas te plaindre.

« tant que ça va comme ça,
il n’y a pas à se plaindre. »
Disais-tu.

Lundi dernier, tu ne parlais presque plus,
alors que je me frictionnais le genou,
tu m’as demandé si j’avais mal.

C’était tout toi.

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