Corps à corps

Je joue,
Je jette,
J’éjacule,
Je détrousse, déserte et débourse.

A tes trousses, je me colle à tes basques
Et t’enlève tes frusques,
Fric frac, dans ta baraque
Je débarque et me démène
Sous tes cris, tes anathèmes.

Débride tes bribes
Que nos humeurs s’assassinent
Et retrouvent leurs racines.

Que notre vaisseau
De nos cris initiaux
S’échine et s’adonne
A des extases, se donne.

Un jour mon prince viendra

Un jour mon prince viendra,
Bien sûr il m’emmènera.
Sur son beau cheval blanc,
Il me prendra par devant.
Et derrière la barrière,
Il me prendra par derrière.

Hommage à qui ?

De tout mon cœur
Je me suis battu
Le gilet jaune
J’ai revêtu

Sur le rond-point
J’ai levé le poing
J’y suis venu
Et je t’ai vu

SOS amor
Tu m’as conquis
J’t’adores

L’automne
S’est parée
D’une langueur monotone
De 1er degré

La nuit,
Du satin blanc…
C’était pour une autre vie,
Ce n’était pas le moment

Lavabo
3ème porte à droite.
Dans le dos
Des coups de lattes.

Ne te fais pas
Des nœuds
Au cerveau
Sacrebleu

Croque note
Crois en eux
Adopte
Les mots bleus
Ceux qui font du bien
A son corps comme au tien

Ne laisse pas aller ton corps
Saute à l’élastique
Voleur d’amphores
Au fond des criques
Au pavillon des lauriers
C’est maintenant qu’il faut se réveiller
D’un amour aveugle
Si peu partagé

Au jardin des délices
Goûte à tous les épices
Qu’entre tes cuisses
Je me glisse

Que n’ai-je appris à skier
Que n’ai-je fondu
Sur ton balconnet
Sans m’y être perdu

Que n’ai-je pris l’Everest
Le devant et le reste
Aucun express ne m’emportera
Vers la félicité, vers le walhalla

Dans la généalogie
Je me suis perdu
Dans la géographie
Des petits ensembles
Des grands amphis

Malaxe l’automate
Mes circuits sont niqués
Y’a tout à remplacer
Dans cette boite crânienne
Celle qui était mienne

Paul a dit
Que l’orange était bleue
Mais Jacques a dit
Qu’il fallait ouvrir le parapluie
A Cherbourg ou ailleurs
L’Asie coule à mes oreilles
A Saint Jacques j’irai
A Beaugency ou Orléans
Pour retrouver la mémoire
Sur les tombes

Bombez le torse
Soldat
Par l’au-delà
Tu transmettras le morse
Des morceaux d’histoire
Disloquées, dispersées
Des morceaux de mémoire
A tes descendants

Magdelaine est allée
De Chambéry en Russie
A pied.
Comment est-elle revenue
Sans s’être perdue ?
Elle s’est retrouvée
A vendre des bondieuseries
A prendre des photographies.
Ne prend pas la fuite
Ecrit donc la suite

Ma petite entreprise
A bien connue la crise
Pour s’y retrouver
Dans toutes ces pensées

Soldat, sans joie
Va, déguerpi
L’amour t’a faussé compagnie

Ose ma jolie
Ne tourne pas le dos à la vie
Prends des trains à travers la plaine
Affronte tes tempêtes
Et comble ta quête

Impossible
De te satisfaire
De vaines espérances
Il faut te défaire.

Vertu gadin

Des blondes
Rondes et girondes
Les attendent au tournant.

Jalousies magnifiques
Elles proposent leurs tourments
Maléfiques.
Ou d’innocents instants
Mirifiques.

Qu’elles sont ces hôtesses ?
Sont-elles à la hauteur ?
Contre la détresse
Faire le plein de caresses
Quelle valeur ?

Du côté de la tendresse,
Il faut chercher la leur.
Pas de paresse
Ouvre leur ton cœur.

Ose

Pas de bévue,
Développe l’arme absolue
Retrouve les douceurs entrevues
Dans d’amours déçus.

La doucereuse douceur
Est sans prouesse
Laisse parler ton cœur
Avec hardiesse.

Sourire en question

Vont-elles descendre
De décembre
Au printemps
En prenant tout leur temps ?

Ou bien,
Mine de rien
Allumer nos désirs
En un seul sourire ?

Dernière égérie

Du coin de l’œil
Silhouette fantasmée
De respect et de dignité

Chaque jour
En attente
Pour t’apercevoir

Nous sommes restés
Dans nos forteresses
Enfermés

Dernière égérie
L’envie n’est plus là
Je t’oublie

Sidérant spectacle

En plein ciel,
J’retourn’rai la terre,
J’retrouv’rai la lune
Je criblerai le sable,
D’amour et de poussière.

La Mauve s’enorgueillira
d’être ma compagne.
Les uns et les autres,
se culbuterons, se bousculerons
pour savourer ce spectacle.

Dans la maison endormie

Dans la maison toute endormie
Je me suis levé, sans bruit
Sans grand embarras
Ton souffle soulève les draps

Tu es cassée, pliée
Par quelque cauchemar
Derrière tes yeux clos
Tes jambes repliées
Avec retard
Laisse entrevoir le cahot

Allongée là, punie
Toute molle,
A ton école
Je me trouve pris.

Au ronflement de la cheminée
Tu as remué
Dans la maison endormie
De silence et de pluie.

Attente d’une caresse

De la tour Saint-Aubin
Les pigeons sont épris.
Précieux trésor
L’enfant dort.

Tels de vieux sages,
De noueux acacias
Attendent, depuis des millénaires
La caresse de la brise.

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