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Les hyènes et l’éléphant
L’éléphant de porcelaine
Est très en colère
Il marche avec haine
Sur le troupeau de hyènes
Qui s’est figé dans sa fuite
Va-t-il se lancer à leur poursuite ?
Ou bien s’immobiliser
Dans sa hargne vengeresse ?
La harde montre toute sa détresse
De l’avoir provoqué
La matriarche s’est muée
En protectrice de l’éléphanteau d’albâtre
Posé sur le manteau de la cheminée
Elle reproche aux hyènes
De s’être interposées
Impermanence
Lamentations, intransigeance et force
Ne servent à rien
Vieilles photos et souvenirs
Ne sont qu’illusions reconstruites
La permanence des faits
N’existe pas
La fugacité, la fragilité
Sont la réalité
L’instant est roi
Le temps coule entre nos doigts
L’adaptation au déséquilibre,
A l’impermanence
Guide nos pas
Le passé est reconstruit
L’avenir se désire
D’illusions
Nous vivons
Ouverture de l’entaille
Je n’ai pas su voir l’entaille,
provoquée par l’ancienne collision,
que j’avais oubliée.
Je connais pourtant tes cicatrices
par bien des côtés conductrices
et créatrices d’incertitudes.
Le train a poursuivi sa chute
Je ne l’ai pas vu venir
Seules les odeurs de cendres et de rouille
ont été restituées.
Nous pensions bien faire en fermant l’enclos
Nous nous y pensions à l’abri, à niveau.
Il n’en fut rien
La porte s’est ouverte
sur un avenir incertain.
Un dimanche à la ferme
Dimanche de printemps,
Dans la cabine du tracteur
Je laboure le champ
Au bord de la route.
Le père et la mère Neveu
Sont postés. Assis
De l’autre côté de la route
Ils me regardent.
Aucune voiture ne passe,
Rien ne s’agite,
Tout est immobile.
Qu’attendent-ils ?
Du carrefour,
Soudain, surgit
Un peloton de cyclistes.
Les Neveu applaudissent.
Je laboure, je laboure
Dans d’incessants
Allers et retours.
A intervalles réguliers
Les cyclistes ressurgissent
C’est jour de course aux Rairies.
Après d’incessants passages
C’est un groupe d’échappés
Qui s’est extrait du groupe.
Pendant ce temps,
Je me suis rapproché
Du bord de la route.
A mon tour,
Je regarde
Les Neveu,
Les cyclistes.
J’ai fini de labourer
Je ne sais pas qui a gagné
Les Neveu sont rentrés.
L’un d’entre eux
Viendra, demain
Chercher du lait
A l’heure de la traite.
On n’évoquera,
Probablement pas,
La course.
On parlera, de la terre
Qui se met bien,
De l’ensemencement du maïs
Qu’il est temps d’effectuer.
De son temps,
Il n’en semait pas
Du maïs,
Le père Neveu.
Il attelait sa jument
Pour labourer,
Ça mettait bien plus longtemps.
Il replantait
Les betteraves,
A la main.
De son temps,
Il n’y avait pas
De course cycliste,
Le dimanche.
Tempêtes
Dévastons les espaces clos
Dévastons les barrières mentales
Dévastons les obstacles incertains
Décimons les opinions critiques
Décimons les ronchonnements marmonnés
Ajustons les abonnements
Ajustons les éléments éphémères du monde flottant
Ajustons ce qui doit être ajusté
Elevons nos esprits au-dessus des cimes
Elevons nos corps au-dessus des vols de grues
Berçons nos peines au gré du vol des pétales de fleurs de cerisiers
Berçons nos illusions de douceurs animales
Ecoutons le bruit lancinant de l’écoulement de l’eau du ruisseau de montagne
Percevons les dividendes de caresses appuyées
Percevons le solde de pensées envolées, si peu sures de leur existence
Gagnons en assurance pour que l’impermanence ne nous effraye plus
Hurlons nos chagrins à la face hideuse des dieux et déesses
Hurlons nos espoirs dans la moiteur d’un soir d’été nuageux
Déchirons le voile de nos incertitudes trop prégnantes
Déchirons nos carapaces accumulées au fil des années
Rattrapons au fil de l’eau nos bribes de pensées que nous y avons jetées
Rattrapons nos constructions éphémères pour en faire des cathédrales
Joignons nos mains pour une prière à l’avenir glorieux
Joignons nos gestes pour caresser la peau douce de fesses amies
Portons à nos lèvres la saveur douçâtre de la poire trop mure
Portons à nos bouches les mamelons érigés de petits seins aperçus
Commençons à construire les routes qui mènent à soi
Commençons à gravir les barricades de nos certitudes
Découvrons le paysage grandiose qui apparait au-dessus de la mer de nuages